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La décongestion de la Rive-Nord passe par le transport en commun, selon études et sondages

Une majorité de résidents souhaitent du transport en commun plutôt que des routes.
Vincent Girard - STL

Les résidents de Laval et de la Rive-Nord souhaitent davantage de transport en commun, selon un récent sondage. Pour la première fois, les infrastructures routières viennent en seconde place dans la liste des priorités.

Les élus et gens d'affaires de la Rive-Nord se sont réunis à Laval lundi pour un important Forum sur la mobilité et le transport collectif. Ils ont dévoilé les résultats d'une nouvelle étude et de deux sondages, qui montrent l'importance du transport en commun pour contrer l'augmentation des bouchons de circulation.

Déjà la semaine dernière, des informations ont commencé à couler, indiquant que les problèmes de congestion vont augmenter de façon importante d'ici 2021. On note qu'une augmentation prévue de 5% du nombre de voitures sur les routes fera exploser de 37% le temps perdu dans la congestion routière.

«Le volume automobile n'augmente pas tant, mais l'effet de ce volume augmente beaucoup. Pendant des années, ce volume augmente et augmente et tout va bien, jusqu'à ce que tout d'un coup ça bloque. C'est ça qu'on voit en ce moment», note Guy Picard, directeur général de la Société de transport de Laval (STL).

Une seconde étude chiffre à au moins 1 G$ le coût économique annuel de la congestion routière.

Le transport en commun populaire

Un premier gros morceau pour régler cette congestion a été annoncé vendredi. Le gouvernement Couillard a annoncé le prolongement de l'autoroute 19 de Laval à Bois-des-Fillions, sur la Rive-Nord. Ce projet fait l'unanimité parmi les élus et les gens d'affaires.

Les élus de la Rive-Nord réclament également le prolongement de l'autoroute 13 jusqu'à l'autoroute 50. Mais ce qui a marqué le forum lundi, c'est l'intérêt du transport en commun dans une région longtemps dominée par le règne de l'automobile.

Un sondage des résidents de Laval et de la couronne rapprochée se rendant à Laval ou Montréal montre que 52% des gens préféreraient investir pour améliorer l'offre de transport en commun plutôt que d'investir dans les routes.

«Il y a 10 ans, je ne suis pas sûr qu'on aurait eu 52%. Les gens connaissent plus les solutions de transport en commun et ils trouvent que c'est viable», affirme M. Picard.

Offre déficiente

Or, l'offre de transport en commun traîne gravement de la patte. Les taux de satisfaction du transport en commun sont très bas dans la couronne nord. À Laval, qui a pourtant trois stations de métro, seulement 67% des gens sont satisfaits ou très satisfaits du temps de déplacement. Ce taux chute à 53% de l'autre côté de la rivière des Mille Îles.

«Il n'y a aucune entreprise qui est rentable avec 67% de satisfaction», souligne M. Picard.

M. Picard plaide pour le développement d'une offre plus fréquente et, surtout, plus directe.

Il faut réduire les irritants, et ça veut dire réduire les transferts. Chaque fois qu'on ajoute un point de transfert, on perd du monde. Les gens n'aiment pas ça et ça prend du temps.Guy Picard, DG de la STL

Les pistes de solution ont été présentées en après-midi. Déjà, le sondage présenté en matinée en présentent quelques-unes.

On note, par exemple, que 44% des Lavallois (23% des résidents de la Rive-Nord) souhaiteraient une extension du métro. Environ 30% des Lavallois (33% sur la Rive-Nord) souhaiteraient l'ajout de voies réservées pour autobus.

Seulement 13% des Lavallois et 22% des résidents de la Rive-Nord souhaiteraient une extension du Réseau express métropolitain à Laval. Selon M. Picard, cela peut s'expliquer par une plus faible connaissance de ce mode de transport.

Certains maires de la Rive-Nord ont d'ailleurs réclamé que le REM passe sur leur territoire.

Jean-François Lisée, chef du Parti québécois, était également à Laval pour faire la promotion de son «Grand Déblocage». Le plan du PQ prévoit notamment l'ajout de services de bus rapide sur les autoroutes 13, 15 et 19.

La communauté d'affaires aussi

Un second sondage indique que la communauté d'affaires de la Rive-Nord souffre de la congestion routière. Environ 72% des entrepreneurs sondés affirment que la congestion a un impact élevé ou très élevé sur leurs activités, principalement en ce qui concerne la capacité de recruter la main-d'oeuvre et la gestion des horaires. Une part presque équivalente estime que leur chiffre d'affaires augmenterait sans la congestion.

«Il ne faut pas oublier l'importance économique de l'autoroute 640. Quand vous vous promenez le long de la 640, vous voyez des affiches "Nous embauchons" partout. [...] Il y a un intérêt à ce qu'on investisse le plus rapidement possible parce que nos entreprises vont générer de l'activité économique», affirme le maire de Terrebonne, Marc-André Plante.

Les entrepreneurs souhaitent surtout le prolongement des autoroutes 19 (72%) et 13 (68%). Mais le transport en commun suscite également de l'intérêt, puisque 60% d'entre eux souhaitent l'ajout de stations de métro. Des proportions équivalentes veulent plus de lignes express et plus de voies réservées aux autobus sur les autoroutes.

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