QUÉBEC – Une jeune militante libérale qui aurait eu une «relation inappropriée» avec le député de Laurier-Dorion, Gerry Sklavounos, brise le silence pour défendre la gestion des cas d'inconduite sexuelle au sein de son parti.
Maude-Félixe Gagnon avait 15 ans à l'époque où les faits allégués se seraient produits. Mais ces informations n'ont refait surface qu'en novembre dernier, alors que le premier ministre Philippe Couillard envisageait de réintégrer M. Sklavounos dans le caucus libéral.
Les libéraux ont finalement décidé qu'il allait terminer son mandat comme député indépendant, à la lumière de ces allégations.
Mme Gagnon a pris la parole pour la première fois par le biais des réseaux sociaux, mercredi en soirée, pour confirmer que c'était bien elle dont il s'agissait.
«Presque trois ans après les faits, je suis enfin en paix avec ce qui s'est passé, écrit la jeune femme de 18 ans. Non, ce n'est pas de ma faute, non je n'ai pas couru après, non ce n'est pas moi qui a quelque chose à me reprocher.»
Elle précise qu'elle ne donnera pas plus de détails sur ce qui s'est passé sur la place publique et a refusé notre demande d'entrevue en soirée.
Pas de «cover-up» dans son cas
À la suite des allégations d'inconduite sexuelle à l'endroit du député d'Argenteuil, Yves St-Denis, en 2014, des députées de la Coalition avenir Québec se sont interrogées à savoir pourquoi le Parti libéral du Québec avait attendu si longtemps avant de réagir.
Les caquistes Geneviève Guilbault et Lise Lavallée ont dit croire à un «cover-up» de la part des libéraux sur cette affaire.
M. St-Denis a été forcé de se retirer du caucus libéral mardi. Le HuffPost Québec révélait mercredi que sa cousine l'accuse également d'attouchements sexuels survenus en 1988.
Mme Gagnon dit que la situation a été très différente lorsque les informations la concernant ont été mises sur la place publique.
«Au contraire, j'ai été accompagnée tout au long du processus de dénonciation. J'ai été encouragée à porter plainte, à en parler à des professionnels», a-t-elle dit, en précisant que les instances du parti l'ont écoutée «sans jugement» et se sont assurées qu'elle allait bien.
Malgré son jeune âge, Mme Gagnon est une militante libérale depuis plusieurs années. Elle a travaillé au bureau de circonscription de la ministre Marie Montpetit et s'implique auprès de la Commission-Jeunesse du PLQ. Elle soutient qu'elle fait cette déclaration de son propre gré.
M. Sklavounos n'était pas disponible dans l'immédiat pour faire des commentaires.
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