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Le député d’Argenteuil, Yves St-Denis, se retire du caucus libéral

Il aurait eu des comportements inappropriés à l'endroit d'employées du PLQ.

QUÉBEC – Le député d'Argenteuil, Yves St-Denis se voit forcé de quitter le caucus libéral, à la suite de révélations d'inconduite sexuelle.

Le député a confirmé à la présidente du parti, Filomena Rotiroti, qu'il se retire du caucus. On l'aurait informé en haut lieu que s'il ne quittait pas de lui-même il en aurait été chassé.

Selon les informations du 98,5 FM, le député d'Argenteuil, Yves St-Denis, a envoyé une photo sexuellement explicite à une employée libérale peu de temps avant l'élection de 2014. Le Parti libéral du Québec et l'Assemblée nationale ont ouvert des enquêtes à son sujet.

L'employée, qui s'est confiée au journaliste Louis Lacroix, dit avoir reçu une photo qui semblait montrer M. St-Denis en train de se faire faire une fellation. Elle l'aurait reçue après une conférence téléphonique qui réunissait les candidats des Laurentides.

M. St-Denis s'est défendu en disant que ce n'était pas une photo de lui, mais bien une photo d'un film porno. Il prétend aussi que la femme était consentante.

Le député d'Argenteuil, qui en est à son premier mandat, aurait aussi des excès de colère envers des employées du gouvernement. Au moins deux femmes auraient été victimes de son comportement abusif, rapporte le 98,5 FM.

M. St-Denis siégera désormais comme député indépendant à partir de mardi. Son remplaçant au poste d'adjoint parlementaire de la ministre responsable du Travail sera annoncé dans les prochains jours.

Il est donc peu ou pas probable qu'il se porte candidat aux prochaines élections.

Les libéraux savaient depuis le 1er décembre

De nombreux ministres et députés libéraux ont refusé de commenter la situation qui concerne celui qui est maintenant leur ex-collègue.

La ministre de la Condition féminine, Hélène David, qui martèle sur toutes les tribunes l'importance de dénoncer le harcèlement sexuel depuis plusieurs mois, a rappelé que c'était «tolérance zéro» pour ces types de comportements.

Les seuls qui ont osé s'avancer ont simplement dit que M. St-Denis avait pris la seule décision qui s'imposait, soit de se retirer du caucus. «Dans les circonstances, avec ce que j'ai entendu ce matin, c'est une excellente décision», a dit le ministre Robert Poëti.

La whip du caucus, Nicole Ménard, qui fait respecter la discipline au caucus, a confirmé avoir reçu un appel de la plaignante le 1 décembre. Elle lui a «conseillé fortement de porter plainte» et l'a référée à la politique de harcèlement de l'Assemblée nationale.

Mme Ménard confirme qu'elle n'a toutefois pas rencontré M. St-Denis pour obtenir sa version des faits. Elle a également refusé de confirmer si les enquêtes au sujet du député étaient encore en cours.

La ministre David a défendu le choix de Mme Ménard de référer l'employée à un processus de plaintes, mais convient que le processus en tant que tel pourrait toujours être amélioré.

Un cas trouble à l'Assemblée

Quelques élus ont admis avoir eu des problèmes avec St-Denis dans le passé, en raison d'un comportement considéré trop partisan ou tout simplement inadéquat.

Le leader parlementaire de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Bonnardel, dit qu'il a dû intervenir pour que le député libéral change de place dans le Salon bleu, puisqu'il dérangeait son chef François Legault lors des périodes de questions.

Le député de Québec solidaire, Amir Khadir, s'est lui aussi porté à la défense des caquistes en raison du chahut causé par M. St-Denis. Il a traité le député d'arrière-ban de «goon» et l'a accusé de pratiquer du «harcèlement».

Chose certaine, le comportement de M. St-Denis a choqué les partis d'opposition. «Envoyer de la pornographie à une employée, quel manque de jugement. Quel mononcle!» s'est indignée Nathalie Roy de la CAQ.

«C'est ce qu'on appelle du harcèlement sexuel. C'est ce que les femmes vivent à plusieurs moments dans leur vie et ça doit cesser», a réagi la porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, qui demande pourquoi les libéraux ont attendu que l'histoire sorte dans les médias pour réagir.

«À la base, ça reste un colon», a renchéri M. Bonnardel, mardi matin, au sujet de M. St-Denis.

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