Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

«T’as pas d’enfant, tu m’en dois une!» : Bianca Longpré «le pense encore»

Elle raconte avoir eu des menaces de mort après la publication d'un billet controversé sur le HuffPost Québec.

Bianca Longpré a exprimé plusieurs opinions dans son blogue du HuffPost Québec, dont une qui lui a valu une volée de bois vert, en février 2016.

La blogueuse vociférait alors que les gens qui n'ont pas d'enfants sont égoïstes et ont peur des responsabilités et, par le fait même, en «doivent une» aux parents, qu'elle considère comme des «contribuables supérieurs». Un point de vue qui lui a valu bien des insultes, a-t-elle raconté à Tout le monde en parle, dimanche.

Depuis, l'ancienne infirmière et productrice des spectacles de François Massicotte, son conjoint, a trouvé une autre façon de se faire entendre. Il y a sept mois, après son dernier congé de maternité, Bianca Longpré a réorienté ses activités et lancé le projet Mère ordinaire, qui se décline dorénavant en un livre, un magazine, des conférences humoristiques et une page Facebook avec près de 190 000 abonné(e)s.

Karine Dufour/Radio-Canada

Montrant sa réalité de maman de trois jeunes enfants sans fard et sans filtre, qui est un peu «l'inverse de Marilou», a-t-elle illustré à Tout le monde en parle, Longpré a déjà écoulé plus de 40 000 billets de son spectacle réservé aux femmes, qui se termine sur une piste de danse. Et les hommes, là-dedans? «On vous tolère», a-t-elle badiné, n'hésitant pas à répondre un «oui» spontané lorsqu'on lui demande si elle a choisi l'option de la tournée pour «se sauver» de sa maisonnée et de sa marmaille.

La production Mère ordinaire obtient un tel succès que Longpré offrira l'événement de clôture du Grand Montréal Comédie Fest, le nouveau festival d'humour de la métropole, le 14 juillet prochain, à l'Olympia de Montréal.

«Bien plus le fun»

Guy A. Lepage a donc demandé à Bianca Longpré si elle juge aujourd'hui plus facile de donner dans l'humour que dans l'opinion pure et dure.

«Eh, "sacrifice"! Oui! C'est bien plus le fun!», a lancé Bianca Longpré, sans hésitation.

«Moi, je me faisais arrêter dans la rue, partout. J'ai eu des menaces de mort là-dessus...», a-t-elle précisé, au sujet du texte litigieux cité plus haut.

Cherchait-elle volontairement la controverse avec ce brûlot?, a voulu savoir Dany Turcotte.

«En fait, moi, je pensais qu'on pouvait vraiment donner une opinion (...) Ce texte-là, T'as pas d'enfant, tu m'en dois une, avait été écrit pour une émission à la radio - de Québec –, pour un débat. (...) Je n'aurais jamais pu imaginer!», a justifié la «mère ordinaire».

Assise à ses côtés, la comédienne Charlotte Legault, tête d'affiche de District 31, a alors questionné Bianca Longpré à savoir si elle s'était forgé cette opinion controversée uniquement pour les besoins de son intervention à la radio, ou si c'était là sa réelle pensée.

«Je le pense encore, a répliqué celle-ci, sans détour. Je le pense encore, mais là, je me rends compte que je ne peux pas faire les deux. Tu ne peux pas avoir la fille qui a des opinions très sérieuses, et tout ça, et le lendemain, essayer d'aller faire des jokes. Tu ne peux pas faire les deux. J'ai choisi les jokes, c'est pas mal plus le fun...»

Le franc-parler de Bianca Longpré lui a également valu les foudres de l'homme d'affaires François Lambert, qui lui avait adressé une mise en demeure pour son billet Ces maudits BS, publié en avril 2015. L'ex-dragon venait alors d'exposer publiquement ses bémols contre l'assistance sociale, et il estimait que la réponse de Bianca Longpré pouvait ternir sa réputation.

«Il m'a envoyé cette mise en demeure-là, et moi, je l'ai dit que j'ai reçu une mise en demeure. Je n'en revenais pas. J'ai pris moi-même une avocate en liberté d'expression, si on peut dire», a relaté Bianca Longpré, dimanche, mentionnant par ailleurs que son partenaire, François Massicotte, aurait préféré qu'elle ignore l'offensive de Lambert et qu'elle retire son article du web.

«Moi, je voulais le garder, a-t-elle opposé. Ce n'est pas vrai qu'il allait me faire taire. C'est sûr que non. Ça aurait pu me coûter ma maison, mais je n'allais pas laisser quelqu'un, par l'argent... Ce que je voulais, c'était de le dire publiquement que j'avais eu cette mise en demeure-là, pour montrer à quel point il essayait de faire taire quelqu'un qui n'était pas d'accord avec lui. Après ça, il m'a offert de m'excuser, et j'ai dit non. Je ne crois pas qu'on a à s'excuser pour nos opinions, à moins qu'on dise vraiment des insanités sur quelqu'un, ce que je n'ai pas fait.»

La communicatrice y est ensuite allée de bons mots à l'égard de sa mère, qui habite désormais avec elle et sa famille, dans une maison multi-générationnelle.

«J'ai eu une super belle enfance. Être sur l'aide sociale, c'est pas une maladie. Ça peut arriver à n'importe qui (...) On ne sait jamais ce qui va arriver (...) Ma vie n'était pas misérable parce que ma mère était sur l'aide sociale. C'est ce que je veux aussi dire, que ça peut arriver à n'importe qui, et que les enfants... Ce n'est pas vrai, le principe de : «Force-toi, va travailler!» Il ne faut pas juger les gens avec ça. C'est facile de dire : "On va couper le BS et ils vont aller travailler".»

VOIR AUSSI:

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.