Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Ce gros astéroïde nous a frôlés alors qu'on ne savait même pas qu'il existait

Et il était particulièrement gros pour un passage si près de la Terre.
NASA

192 000 km, ça peut sembler énorme, mais dans l'espace, c'est ridiculement petit. C'est la moitié de la distance qui nous sépare de la Lune et c'est à cette distance de la Terre qu'un astéroïde est passé, ce dimanche 15 avril. Rien d'anormal jusque-là, de nombreux corps frôlent notre planète régulièrement.

Sauf que celui-ci, baptisé "2018 GE3", était particulièrement gros pour un passage si près de nous: 48 à 110m de diamètre, selon la NASA. Et personne n'en avait encore entendu parler 24 heures plus tôt: les premières observations datent du 14 avril.

L'astronome amateur Michael Jäger a capturé le passage de l'astéroïde dans notre ciel étoilé, comme vous pouvez le voir ci-dessous:

Gros et proche, un fait très rare

44 à 110 mètres, c'est assez gros pour un astéroïde aussi proche. Il faut se rappeler qu'à l'origine de la pluie de météorites au-dessus de la Russie en 2013, qui a blessé un millier de personnes, il n'y avait qu'un météore de 15 à 17 mètres de diamètre.

Selon la NASA, un objet de plus de 25 mètres de diamètre causerait des "dommages locaux autour de la zone d'impact". Il n'y aurait aucun risque pour la Terre dans son ensemble si la taille de l'astéroïde est inférieure à 1 km. Selon Andrew Rader, chercheur et ingénieur chez SpaceX, 2018 GE3 est par contre "largement assez grand pour détruire une ville".

Qu'un objet pareil passe si près de nous, c'est rare. Selon la base de données tenue par la NASA, il n'y a quetroisastéroïdes d'une taille similaire ou supérieure à être passés si près depuis le début du XXe siècle.

Comme nous venons tout juste de le repérer, son orbite est encore très incertaine. De même que sa masse et son diamètre, qui pourraient changer dans les semaines à venir. Mais selon les premières estimations, il mettrait environ deux ans et demi avant de revenir plus ou moins près de la Terre.

Des objets dangereux et difficiles à repérer

On devrait rapidement mieux connaître 2018 GE3. Mais toujours est-il qu'à un "cheveu" près, son premier passage près de nous aurait aussi pu être le dernier. C'est pour cela que l'ONU a mis en place une Journée internationale des astéroïdes, le 30 juin.

Une date qui n'est pas choisie au hasard. Un astéroïde de 40 mètres tombait sur la Sibérie ce jour, 100 ans plus tôt, en 1908. L'énergie dégagée par sa rentrée dans l'atmosphère était supérieure à 30 bombes d'Hiroshima. Le tout pour un météorite de "seulement" 40 mètres de diamètre.

Justement, ce genre d'objets, à l'instar de 2018 GE3, est très difficile à repérer. Seuls 30% des objets de 140 mètres et plus sont répertoriés, selon la NASA. On parle ici d'astéroïdes dont l'orbite les amène très proches de la Terre. Pour ceux de 30 mètres, on passe à 1%.

C'est pour cela que les agences spatiales, ainsi que des acteurs privés, cherchent à cataloguer le maximum d'astéroïdes pour mieux comprendre leurs orbites, les détecter plus tôt et, si besoin, trouver un moyen de les empêcher de toucher la Terre.

La sonde de la NASA Osiris-Rex devrait d'ailleurs atteindre l'astéroïde Bennu au mois d'août. Le vaisseau doit étudier la composition de cet astre pour mieux comprendre les débuts du système solaire, mais également tenter de découvrir pourquoi l'orbite des astéroïdes change tant. Toujours dans le but de prévoir une éventuelle collision avec plus de précision.

Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

À voir également:

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.