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Mésentente sur les priorités entre organismes voués à l'itinérance

L'Accueil Bonneau, la Maison du Père et la Mission Bon Accueil quittent l'organisme qui les chapeautait.
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Les trois grandes ressources francophones pour itinérants quittent l'organisme qui les chapeautait, le Réseau d'aide aux personnes en situation d'itinérance de Montréal (RAPSIM). Les approches à prioriser en matière de lutte à l'itinérance ne font plus consensus.

L'Accueil Bonneau, la Maison du Père et la Mission Bon Accueil ont annoncé leur décision jeudi.

Le départ n'est pas anodin: ces organismes ont fondé le RAPSIM en 1974. Ils se joignent à la Mission Old Brewery, qui n'a jamais été membre du RAPSIM.

Ensemble, les quatre organismes affirment que le RAPSIM a une approche trop générale et disparate. Ils préfèrent concentrer leurs efforts sur des programmes qui visent spécifiquement à sortir de la rue des personnes en situation d'itinérance.

«Quand on dépense l'argent un peu partout, on peut perdre de vue l'itinérance et ça devient une lutte contre la pauvreté en général. On dilue les fonds destinés à l'itinérance», affirme Aubin Boudreau, directeur général de l'Accueil Bonneau.

La stratégie du «logement d'abord», critiquée par le RAPSIM, a donné de bons résultats selon les organismes nouvellement indépendants. Le second dénombrement des itinérants, qui aura lieu le 24 avril, serait une autre pomme de discorde. Les refuges et les centres de jour y participent activement, mais le RAPSIM s'est montré fort critique parce qu'il ne donne qu'un aperçu d'une seule journée.

En 2015, le dénombrement a compté 3000 itinérants en une journée. Selon les organismes désaffiliés, les refuges peuvent accueillir entre 12 000 et 15 000 personnes différentes en une année.

Les quatre centres disent être en mesure de porter leurs propres messages et leurs propres intérêts. Ils ont d'ailleurs l'habitude de collaborer entre eux.

«À nous quatre, nous servons 92% des itinérants de Montréal, donc on sait de quoi on parle», affirme Matthew Pearce, président et chef de la direction de la Mission Old Brewery.

Au RAPSIM, on dit privilégier une approche globale qui comprend des mesures de prévention de l'itinérance. L'organisme intervient notamment au niveau de la salubrité des logements, de la dépendance et d'autres facteurs qui peuvent mener à l'itinérance.

«Quand on sort quelqu'un de la rue, il faut s'assurer qu'il n'est pas simplement remplacé par quelqu'un d'autre», affirme Alice Lepetit, organisatrice communautaire pour le RAPSIM.

La désaffiliation de l'Accueil Bonneau, de la Maison du Père et de la Mission Bon Accueil amputera le budget du RAPSIM de quelques centaines de dollars, mais l'impact ne sera pas important puisque l'essentiel du budget provient des subventions, selon Mme Lepetit.

Tant le RAPSIM que les centres indépendants affirment qu'ils continueront de travailler ensemble.

«On ne veut pas parler contre le RAPSIM, ils ont un rôle important à jouer», affirme M. Pearce.

Plus d'une centaine d'organismes de lutte à l'itinérance sont membres du RAPSIM.

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