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Le Quartier des spectacles a généré des retombées économiques de 2,2 G$, selon une étude

La Ville et les gouvernements ont largement rentabilisé les quelque 200 M$ investis.
Nino H. Photography via Getty Images

Les importantes sommes investies dans le Quartier des spectacles au cours des dix dernières années ont généré une immense activité économique, selon une nouvelle étude dévoilée jeudi. Les quelque 200 millions de dollars d'argent public injectés dans une soixantaine de projets ont généré des retombées d'environ 2,2 milliards de dollars.

Cela signifie que chaque dollar investi par la Ville de Montréal et les gouvernements provincial et fédéral, au moins dix dollars se sont ajoutées à l'économie montréalaise. Le tout concentré dans un quartier d'un kilomètre carré avec en son centre la Place des Arts.

Plus spécifiquement, environ 1,5 G$ de fonds privés ont été investis dans une soixantaine de projets immobiliers. Ce qui a permis aux gouvernements d'engranger 228 M$ en taxes de vente si on compte les projets qui se termineront en 2019. Quand à la Ville, elle a touché environ 77 M$ de plus en taxes foncières par rapport à ce qui se serait produit s'il n'y avait eu aucun investissement. D'ici les 40 prochaines années, ce chiffre atteindra plus de 400 M$.

Cela représente tout un renouveau pour un secteur dévitalisé il y a quelques années à peine.

«Le Quartier des spectacles se trouve donc au centre du dynamisme qu'a connu le centre-ville de Montréal. Il a rassemblé non seulement le milieu culturel, mais également les promoteurs immobiliers autour d'une vision et d'une orientation commune: celle de la revitalisation de Montréal en misant sur la culture comme levier de développement», affirme Jacques Primeau, président du conseil d'administratoin du Partenariat du Quartier des spectacles.

Vincent Shirley, un des auteurs de l'étude produite par le Groupe Altus, souligne que ces investissements et cette revitalisation n'auraient jamais eu lieu sans l'initiative du secteur public.

«Il y a d'autres secteurs où les dynamiques étaient déjà très bonnes et où l'investissement privé a précédé [le public]. On pense au Mille carré doré, au centre des affaires avec le dynamisme du Centre Bell et les grands projets que vous connaissez bien, à Griffintown où c'est le privé qui a mené l'assaut. Mais en ce qui concerne le Quartier des spectacles, on parle d'un secteur qui était déstructuré. Et s'il n'y avait pas eu ces investissements, le privé n'aurait pas suivi», affirme-t-il.

Selon son étude, la valeur des terrains du Quartier des spectacles a augmenté de 21% depuis 2007. La moyenne pour l'arrondissement Ville-Marie est de 15%.

Des ventes qui stagnent

Selon M. Primeau, les nombreux projets ont dynamisé le secteur. Ce qui ne s'est toutefois pas traduit en ventes de billets supplémentaires.

«On assiste à une stagnation [des billets vendus]. Qu'est-ce qui se serait passé sans le projet du Quartier des spectacles? Évidemment on ne le sait pas, mais ce qui est sûr c'est qu'il y a plus d'offre autour de Montréal», souligne-t-il pour expliquer la situation.

Des villes comme Brossard avec les deux salles de spectacle du Dix30, ou Laval avec la Place Bell, font désormais compétition aux salles du centre-ville pour les événements de moyenne envergure. Longueuil souhaite aussi se doter d'un important complexe culturel.

«Raison de plus pour que Montréal ait une offre encore plus détaillée, encore plus poussée», ajoute-t-il.

M. Primeau souligne qu'environ 1,5 million de billets sont vendus chaque année dans les salles du Quartier des spectacles. C'est le quart de tous les billets culturels vendus à travers le Québec.

Robert Beaudry, responsable du développement économique à la Ville de Montréal, affirme que son administration continuera d'investir en culture.

«On veut faire vivre aux gens une expérience qui est unique au Quartier des spectacles. Les gens qui viennent au centre-ville recherche le côté urbain de Montréal. Nous en tant que Ville, on doit apporter des aménagements qui font vivre une expérience. C'est pour ça qu'il ne faut pas qu'on manque notre coup avec la rue Sainte-Catherine. Il faut que la culture soit au rendez-vous pour que ce soit attrayant», affirme-t-il.

Rappelons que la rue Sainte-Catherine subit une importante cure de rajeunissement. L'administration Plante a retiré certains des aspects du projet, comme la dalle chauffante, pour financer un meilleur aménagement.

Quelques projets qui ont vu le jour:

La Place des Festivals: 147 M$

L'Esplanade Clark (en cours): 67,1 M$

Le Carré Saint-Laurent (en cours): 110 M$

Esplanade de la Place des Arts: 34 M$

Transformation du Musée d'art contemporain (en cours): 44 M$

Maison symphonique de Montréal: 266 M$

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