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La future policière qui porte le hijab suscite de vifs débats à Québec

«Ne brisons pas les rêves d’une jeune fille de 17 ans» - Stéphanie Vallée
LA PRESSE CANADIENNE

QUÉBEC – La situation n'est pas aussi hypothétique que l'entendait le gouvernement : une jeune étudiante en techniques policières qui porte le hijab entend bien exercer son futur métier. Mais les partis d'opposition à Québec lui barrent déjà le chemin.

Sondos Lamrhari, 17 ans, est pour l'instant la seule étudiante dans cette situation, selon un article du Journal de Montréal. Elle étudie au Collège Ahuntsic à Montréal et aimerait bien travailler au Service de police de la Ville de Montréal ou celui de Laval, où elle a grandi.

Le message de la porte-parole du Parti québécois en matière de laïcité, Agnès Maltais, était sans équivoque : qu'elle retire son hijab ou qu'elle postule à la Gendarmerie royale du Canada (GRC), où c'est officiellement permis depuis deux ans.

Mme Maltais craint que la foi religieuse de la future policière vienne entraver son travail si elle était confrontée avec des situations qui viendraient heurter ses convictions. La députée de Taschereau a donné l'exemple d'une jeune femme de Gatineau qui est allée à la police parce que son père la battait en raison de son refus de porter le hijab.

«Je me demande aujourd'hui ce que penserait cette jeune femme, qui a eu le courage de dénoncer son père à la police, si la policière qui l'avait reçue portait un hijab», a énoncé Mme Maltais.

Mêmes échos de la part de son homologue de la Coalition avenir Québec (CAQ), Nathalie Roy, qui croit qu'une personne en position d'autorité «ne peut pas servir Dieu et l'État dans un même quart de travail».

Le gouvernement ne veut pas s'en mêler

La ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, a réagi à ces suppositions, en accusant les partis d'opposition de vouloir briser les rêves de la jeune Sondos Lamrhari.

«Du côté de la Coalition avenir Québec et du Parti québécois, les messages qui ont été lancés à cette jeune fille, ce matin, c'est : 'Non. Ton rêve d'intégrer les corps policiers, d'intégrer un métier traditionnel, tes rêves, on ne te les permettra pas. Tu devras aller ailleurs parce que tu ne pourras exprimer ta foi. Ta foi, elle nous dérange'.»

Elle soutient que le gouvernement n'a pas l'intention d'interdire les signes religieux de quiconque au Québec, mis à part les dispositions du visage couvert prévues dans sa loi sur la neutralité religieuse. «Le port de signes religieux, dans les corps policiers, à la magistrature, chez les gardiens de prison, nous ne les avons pas interdits. C'est clair», dit Mme Vallée.

«Chose certaine, nous, on ne sépare pas les Québécois et les Québécoises par catégories. Les Québécois et les Québécois sont égaux. Ne brisons pas les rêves d'une jeune fille de 17 ans», renchérit la ministre de la Justice.

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En rappel, un échange corsé entre la ministre Vallée et Nathalie Roy plus tôt cette semaine:

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