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La parité en quatre citations à «Tout le monde en parle»

«Je ne veux pas être là pour être une fille, je veux être là parce que j'ai du talent...»
Andréanne A. Malette, Mara Tremblay et Fanny Bloom.
Karine Dufour via Radio-Canada
Andréanne A. Malette, Mara Tremblay et Fanny Bloom.

On a profité de la présence de Sophie Lorain, Fanny Bloom, Andréanne A. Malette et Mara Tremblay, quatre femmes brillant dans leur domaine respectif dans la sphère culturelle, pour revenir sur les propos controversés de Louis-Jean Cormier dans La Presse, à Tout le monde en parle, dimanche. Quatre femmes d'âges différents, quatre points de vue se rejoignant sur le fond, mais distincts dans le propos. Voici un résumé.

«Ah, que je n'aime pas cette question-là...! Je n'ai pas de difficulté. C'est parce que je vais être bête, là... La parité, j'en ai rien à cirer. Je n'ai pas besoin d'une parité, parce que je trouve ça condescendant. Je n'ai pas besoin de votre pitié! J'ai juste besoin de pouvoir exercer ma créativité. Oui, c'est une bataille, c'est un combat, parce qu'on n'a pas toujours la place qu'on mérite, mais à partir de là, je ne crois pas qu'on doit essayer de l'avoir par la parité. Je pense que c'est une bataille, malheureusement. Mais comme ces métiers-là ne sont faits que de ça, de batailles et de combats, ça fait partie de la game. Faque la parité, t'sais...» - Sophie Lorain

«D'après moi, la musique que j'écoute, quand c'est de la musique de femmes, c'est encore plus coloré que la musique d'hommes. Moi, je n'ai jamais eu à penser à ces choses-là, parce que je suis extrêmement attirée vers la musique des femmes, parce que je m'identifie à elles. J'ai toujours eu presque plus de femmes dans mes équipes que de gars : soundman, éclairagistes, techniciennes de scène, directrices de tournée, et des filles sur la scène... (...) La musique des femmes, pour moi, dans ma tête et dans mon cœur, a toujours été plus colorée. Quand j'ai entendu ça (les propos de Louis-Jean Cormier), j'ai vraiment trouvé ça étrange. Je pense qu'on n'est vraiment, vraiment pas rendus au maximum de ce que les femmes peuvent offrir en termes de musique, en termes de créativité et en termes de divertissement, s'ils veulent avoir du «divertissement». Donc, pour avoir ces femmes-là, qui sont montrées, qui sont vues et qui sont appréciées, oui, peut-être qu'il faut avoir une parité, parce que tant qu'on n'est pas rendus là, on ne peut pas décider vraiment. Et, je regrette, mais il y a autant de femmes que d'hommes qui font de la bonne musique...» - Mara Tremblay

«C'est un sujet glissant, présentement [...] Je suis d'accord qu'il faut en parler, c'est super important ce qui se passe présentement, il faut conscientiser. Moi, c'est le mot «exiger», que j'aime moins. Je fais beaucoup de festivals cet été, je suis vraiment contente, chanceuse; si j'apprends que je suis là pour une raison de quotas, ça ne me fait pas plaisir. Je ne veux pas être là pour être une fille, je veux être là parce que j'ai du talent, parce que les programmateurs considèrent qu'il va y avoir des gens qui vont venir voir le spectacle. C'est là où Louis-Jean a raison de dire qu'il faut prioriser le talent et non le sexe» - Andréanne A. Malette

«Moi, de la façon dont j'ai aussi, peut-être, eu le goût d'interpréter les propos de Louis-Jean, c'était que lui, dans le fond, il ne voulait pas mettre d'emphase sur le sexe, mais plus sur le talent, ce à quoi, éventuellement, je serais très d'accord aussi. Mais pour arriver à ça, je pense qu'on n'aura pas le choix de poser des gestes concrets pour qu'éventuellement, on ne se la pose plus la question, et que ce soit normal pour les enfants de voir autant de femmes faire de la musique que d'hommes, que de femmes sur les plateaux en technique, et tout ça. Mais c'est sûr que de dire : ''Ah, il faut absolument 50 % de femmes, 50 % d'hommes, sinon...'' C'est étrange, en même temps. Il faut poser des gestes pour qu'éventuellement, on n'ait plus à se poser la question...» - Fanny Bloom

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