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Olivia Palacci, l’électron libre

La comédienne a une façon bien à elle de jouer ses personnages.
Sébastien René

Peu importe qu'elle interprète Pastel dansHubert & Fanny ou Cindy dans Mensonges, dont la quatrième saison arrive sur les ondes d'addikTV cette semaine, Olivia Palacci a une façon bien à elle de jouer ses personnages, de les habiter et de les composer. Avec sa désinvolture, ses propositions uniques et sa capacité à multiplier les accents, la comédienne ne ressemble à personne d'autre.

Le dernier épisode de la série Hubert et Fanny sera diffusé le 10 avril. Que retiens-tu du tournage?

C'était vraiment une belle expérience. Même si les gens commencent à me voir davantage à l'écran, je suis encore à mes débuts en télé. Je continue d'apprendre la technique de la caméra. C'est une école pour moi. Sur le plateau, la réalisatrice Mariloup Wolf faisait extrêmement confiance aux comédiens. C'était extraordinaire! Elle nous laissait la liberté de faire une scène, avant de nous donner des conseils par rapport à notre proposition. Elle était hyper généreuse et très souriante, ce qui rendait son plateau rayonnant.

On a beaucoup parlé de la complicité entre Mylène Saint-Sauveur (Fanny) et Thomas Beaudoin (Hubert), mais la chimie semble aussi s'être développée très vite entre Mylène et toi, non?

Oui! La complicité a grandi entre nous de jour en jour. On ne se connaissait pas, mais on a appris à se découvrir sur les heures de lunch, tout en apprenant nos textes. On a eu un coup de foudre amical. Depuis la fin du tournage, on s'écrit deux fois par semaine, on se voit souvent et on se fait découvrir de nouveaux restos. C'est quelqu'un que je ne lâcherai pas.

La quatrième saison de Mensonges sera en ondes dès le 11 avril. Comment ton personnage évolue-t-il?

Il faut d'abord mentionner que la saison se passe quatre ans après la troisième. Inévitablement, on sent un écart. Donc, les téléspectateurs vont avoir les réponses aux les mystères entourant mon personnage dès le premier épisode. Les relations se sont transformées. Mon poste a possiblement changé... On voit Cindy évoluer, mais peut-être pas de la bonne façon.

En te regardant jouer, j'ai toujours le sentiment que tu as une façon très différente de jouer. Le réalises-tu?

Je ne me sens pas anormale, mais dans ma vie personnelle, j'ai toujours eu l'impression d'être un électron libre. Et au travail, j'ai toujours senti que j'avais des particularités. J'ai envie de faire les choses comme ça. Après, je m'adapte si ça plaît ou non, selon les commandes. Mais, j'aime jouer avec plusieurs couches d'interprétation. Quand on parle, on n'utilise pas vraiment les mots qu'on veut utiliser pour dire ce qu'on a envie de dire. C'est intéressant que le sous-texte soit différent.

D'où vient ton accent?

Je suis née et j'ai vécu les 10 premières années de ma vie en Belgique, avant de déménager au Québec avec mes parents. Ils m'ont inscrite dans des écoles françaises, alors j'ai grandi dans cet univers-là, jusqu'à ce que je me fasse renvoyer d'un peu partout. J'ai fait huit écoles à Montréal! Après coup, je suis passée du privé au public : c'est là que j'ai commencé à avoir du fun et que je suis devenue plus québécoise.

Est-ce que ton accent te sert ou te nuit?

En sortant de l'école, mes agents m'ont dit que ce serait plus difficile, car j'avais un physique atypique et en plus un accent. Ça dérangeait un peu au départ, mais à partir du moment où j'ai fait mes preuves, les gens ne le remarquent plus. Les gens du public m'en parlent un peu, mais ça ne les empêche pas de croire à mes personnages. Et je peux changer mon accent facilement. Par exemple, j'aimerais vraiment jouer du Michel Tremblay. Je peux aller là. C'est de la composition autant que lorsque je crée un personnage de folle.

Après avoir étudié au Conservatoire de Montréal, pourquoi es-tu allée parfaire ton jeu à Paris?

Durant mes années au Conservatoire, je vivais avec des colocataires et j'étais le bébé de l'appartement. Certains étaient des comédiens diplômés et d'autres étaient plus avancés dans leur formation. Je voyais ce qui m'attendait et j'ai compris qu'il fallait énormément de patience. Je n'avais pas envie d'attendre le téléphone, après mes études. Alors, j'ai soumis ma candidature pour un programme d'interprétation à Paris qui accepte cinq personnes dans le monde et un programme de mise en scène à Québec qui prend une personne aux deux ans, en me disant que mes chances étaient vraiment maigres dans les deux cas. Finalement, quand j'étais sur la route pour une audition à Québec, j'ai appris que j'étais prise à Paris. J'ai annoncé la nouvelle aux gens du Conservatoire de Québec, et ils m'ont dit d'aller en France, et qu'ils allaient me prendre ensuite, sans audition.

Comment était l'expérience à Paris?

C'était fou! Et tellement dépaysant. Même si on se croit semblable parce qu'on parle la même langue, et même si j'ai du sang européen, les Français ont une autre mentalité. J'ai dû adapter mon rapport aux communications, à la langue et à la façon d'enseigner le jeu. À Montréal, on entretient une relation presque amicale avec nos profs, dans une volonté de connecter pour aller plus loin. À Paris, c'est une relation maître-élève dans laquelle le prof est mis sur un piédestal. Et l'interprétation est plus intellectualisée là-bas, plus conceptuelle.

As-tu pensé demeurer en France?

Oui, car ils ont peu mon casting. Ils ont surtout des actrices aux corps très typés, très minces, très longs. Moi, je clash beaucoup là-dedans et ça leur plaisait énormément. J'ai fait de belles rencontres et je m'y plaisais beaucoup, mais encore une fois, l'idée d'être un an sans savoir quoi faire après mes études là-bas, ça me dérangeait. Le vague et l'ambiguïté, c'est quelque chose que je ne supporte pas beaucoup. Tout me ramenait au Conservatoire de Québec.

Ça répondait à quel besoin d'étudier la mise en scène?

Pour moi, c'est complémentaire au jeu. Je ne l'ai pas fait pour devenir metteure en scène, mais pour mieux répondre aux commandes des autres metteurs en scène et approfondir la comédienne que j'étais. Depuis, j'ai fait plusieurs projets de mise en scène, mais jamais rien que j'initiais. Les propositions venaient des théâtres ou d'amis comédiens. Je trouve mon plaisir là-dedans, mais je ne pourrais jamais me passer du jeu, contrairement à la mise en scène.

Tu joues actuellement dans Le songe d'une nuit d'été au Théâtre Denise-Pelletier. Quels sont tes autres projets?

Je signe la mise en scène de la pièce Béa à La Licorne (16 avril au 4 mai). Je reprends un rap battle avec un vrai rappeur au Quat'Sous, en septembre, dans la reprise de la pièce À te regarder, ils s'habitueront. Je vais faire partie d'un autre gros show pas encore annoncé à l'automne, un gros marathon de cinq heures. Et j'écris une série télé avec des amis comédiens depuis cinq ans, une comédie dramatique, mais on n'a pas encore de diffuseur.

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