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L'annonce du prolongement de la ligne bleue accueillie avec enthousiasme... et prudence

Le projet a été annoncé puis abandonné plusieurs fois depuis 1988.

La participation du fédéral dans le prolongement de la ligne bleue a été accueillie avec enthousiasme par divers intervenants de l'est de Montréal, mais également avec une certaine dose de prudence. Le projet, annoncé pour la première fois en 1988, a été reporté à plusieurs reprises malgré d'importantes annonces gouvernementales.

«Ce projet envoie un message très positif à la communauté d'affaires en s'attaquant au problème de la mobilité de la main-d'œuvre sur notre territoire. Avec l'annonce d'aujourd'hui, la réalisation prochaine du SRB Pie-IX et de l'ajout de 300 autobus à Montréal, c'est tout le réseau de transport en commun de l'est qui pourra se réorganiser et être plus performant», affirme Christine Fréchette, présidente-directrice générale de la Chambre de commerce de l'est de Montréal.

Rappelons que les gouvernements successifs depuis Robert Bourassa ont presque tous promis un prolongement de la ligne bleue. Selon Mme Fréchette, les différents «signaux» envoyés par le gouvernement lui font croire que l'annonce de lundi est «probablement la bonne».

Pablo Rodriguez, député fédéral de la circonscription qui comprend Anjou, estime que c'est un des plus importants projets pour Montréal.

«Il y a peu de projets qui font autant l'unanimité que celui-ci, dit-il. Demandez aux gens qui habitent à Saint-Michel, à Saint-Léonard ou à Anjou. Demandez surtout à ceux qui doivent se déplacer d'est en ouest chaque jour. Demandez-leur à quel point ça peut être difficile», souligne-t-il.

L'annonce de lundi a d'ailleurs été faite dans une bibliothèque située sur le boulevard Lacordaire, qui recevra une des cinq nouvelles stations. En dehors des heures de pointe, le trajet pour s'y rendre à partir du centre-ville prend 25 minutes en voiture, mais 1h10 en transport en commun.

Son vis-à-vis bloquiste Mario Beaulieu, député de la Pointe-de-l'Île, est plus critique.

«C'est peu et tard. On est content qu'il y ait un geste concret, finalement, après 30 ans. Mais il y a déjà eu des études dans le passé qui n'ont débouché sur rien. Alors on va voir ce que ça va donner», dit-il.

M. Beaulieu souligne que le gouvernement peut avancer beaucoup plus vite lorsqu'il le souhaite. Il prend en exemple le Réseau express métropolitain (REM), dont le premier tronçon sera en service en 2020 alors que la première annonce a été faite en 2016. Il estime que le «Grand Déblocage» du Parti québécois est plus ambitieux pour l'est de Montréal.

Le prolongement de la ligne bleue a également fait réagir les couronnes nord et sud de Montréal.

«Le prolongement de la ligne bleue facilitera l'ajout d'une voie réservée sur l'autoroute 40 que nous réclamons depuis plusieurs années déjà. [...] Sa concrétisation nous permettra d'offrir à nos citoyennes et à nos citoyens une alternative pour planifier leur déplacement en choisissant le mode de transport qui correspond le mieux à leurs besoins», estime la mairesse de Repentigny, Chantal Deschamps.

M. Deschamps rejoindra d'ailleurs le maire de Laval, Marc Demers, le 23 avril prochain dans le cadre d'un grand forum sur la mobilité dans la couronne nord.

De l'autre côté du fleuve, la mairesse de Longueuil est moins enthousiaste. Bien qu'elle accueille favorablement le prolongement de la ligne bleue, elle déplore que la ligne jaune semble mise de côté alors que son prolongement avait été confirmé par le bref gouvernement péquiste de Pauline Marois.

«Un demi-siècle après l'inauguration de la station de métro à Longueuil, il est plus que temps que le gouvernement prenne des engagements fermes quant au prolongement futur du métro et à la consolidation du réseau de transport collectif desservant Longueuil et la région», dit-elle.

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