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Centre Bell: une bruyante balade en forêt avec Justin Timberlake

Justin a avancé pédale au plancher.
Paméla Lajeunesse

Justin Timberlake était roi et maître dans un Centre Bell qui a pris des airs de démesure, dimanche soir.

Des airs de grandiose forêt enchantée tout à fait à propos avec la thématique de l'album et de la tournée Man of the Woods, où la bête à approcher, ledit bien-aimé Timberlake, n'exigeait pas quiétude et silence, mais plutôt hurlements, applaudissements, sifflements et autres approbations grandiloquentes, que la foule de 18 934 personnes lui a spontanément et généreusement offert à grandes lampées pendant deux heures.

Celui que certains désignent comme l'héritier de Michael Jackson n'avait de fait souvent qu'à être, qu'à se tenir droit, qu'à respirer, dimanche, pour déclencher l'enthousiasme strident de l'assistance d'un peu tous les âges.

Imaginez lorsqu'il chante (live, sans playback, un exploit assez épatant dans un tel contexte tape-à-l'oeil), danse et gratte la guitare ou tapoche ses claviers!

Justin Timberlake au Centre Bell

Vêtu de sa veste de plein air comme sur l'affiche de sa tournée, d'un chic veston comme sur la pochette de son récent disque, en simple t-shirt ou en chemise à carreaux, l'artiste a assumé avec poigne ce qu'on attendait de lui, mélangeant les titres de son dernier-né de janvier, Man of the Woods (Filthy, Say Something, Supplies, Flannel, Midnight Summer Jam, etc) avec quelques-uns de ses grands succès (LoveStoned, Sexyback, Senorita, Cry Me a River, What Goes Around...., etc)

Il n'a pas beaucoup jasé, mais a donné tout un spectacle, fondé sur une scénographie particulièrement élaborée et d'impeccables chorégraphies, balançant des «Montreal» à tout instant, au grand plaisir de tout l'amphithéâtre.

Feu de camp

Deux DJ set et une prestation du chanteur canadien Francesco Yates ont réchauffé l'ambiance avant l'entrée attendue de la vedette.

Dès qu'on a senti cette dernière s'approcher, les gradins se sont mobilisés : cris dispersés et cellulaires allumés ont accueilli un à un les collaborateurs de Justin, puis le dieu lui-même, qui se sont tour à tour extirpés d'un antre blanchâtre éblouissant, comme s'ils émergeaient d'une caverne. Pendant que le logo du périple Man of the Woods descendait lentement des hauteurs en changeant constamment de teinte, l'extrait Filthy – qui en a déçu plusieurs lors de sa sortie – résonnait avec son enrobage électronique.

Rapidement, le jeu de sons et lumières a pris d'incommensurables proportions et n'a jamais cessé, sauf pendant un long segment «autour du feu» (avec la trame de la forêt, on n'y échappe pas!), beaucoup plus tard, où Timberlake et ses potes se sont amusés à relire quelques classiques : Dreams, de Fleetwood Mac, Ex Factor, de Lauryn Hill, Come Together, des Beatles et Thank God I'M a Country Boy, de John Denver.

Outre ce segment qui a quelque peu ralenti les ardeurs des gens autour, Justin a avancé pédale au plancher. Auparavant, LoveStoned a fait réagir, tout comme SexyBack, dans sa lumière rouge, qui s'est conclue dans un saut énergique et un high five avec quelques danseurs. On avait réellement l'impression d'être en pleine nature sur Man of the Woods, alors que de la fausse herbe décorait une extrémité de la scène. On était tous debout pour Senorita, une pause dans Suit and Tie a donné lieu à un délire dans l'enceinte, tous ont battu des bras sur Cry Me a River et une avalanche de téléphones brillants s'est hissée haut à la fin de Mirrors.

Le tableau final, celui du tube Can't Stop the Feeling! - qui posait le point final au dernier droit composé de Morning Light (à l'origine interprétée avec Alicia Keys), What Goes Around..., Say Something, Montana, Summer Love, Rock Your Body, Supplies etLike I Love You - a éparpillé les troupes de Justin sur presque tout le terrain mis à leur disposition, et a délié les jambes du Centre Bell tout entier.

Dispositif impressionnant

L'actuel enfant chéri de la pop a trottiné toute la soirée sur la longue passerelle qui fendait la foule au sol de la salle, laquelle empruntait une rare configuration circulaire pour l'occasion.

À l'extrémité du fond, les instruments des musiciens, qui semblaient parfois entassés parce que trop nombreux. Au milieu, un support en forme de cercle que bordait un petit bar – on salue les chanceux du parterre qui ont pu s'y abreuver -, sur lequel Justin s'est laissé aller à danser souvent, emprisonné ou pas dans une cage de rayons lumineux. À l'autre bout, le chemin ceinturé d'arbres – on avait respecté le concept jusqu'au bout-, se terminait dans une plateforme aux dimensions bigarrées, où Justin ne s'est pas privé d'aller s'éclater souvent non plus.

Le tout était surplombé par un écran descendant du plafond, mais oubliez la traditionnelle fenêtre rectangulaire campée sagement en arrière-plan. Les projections - animations décoratives (aux effluves de retour à la terre), effets de pluie, ou gros plan sur la star et ses sbires danseurs - vivaient ici sur de larges lattes presque invisibles qui se multipliaient, disparaissaient et se mouvaient au gré de la mise en scène, se déployant parfois à un côté ou l'autre de l'espace, parfois à 360 degrés.

Un dispositif impressionnant, qui a aussi renvoyé quantité de fantaisies lumineuses tout au long du concert. Les magnifiques joutes d'éclairages aux mille couleurs avaient d'ailleurs de quoi donner le tournis à certains moments. Mais le public venu voir Justin Timberlake n'avait pas envie de retenue en ce début de semaine, il voulait s'extasier et vibrer avec son favori, et il s'est gâté allègrement.

Justin Timberlake offre à nouveau le spectacle Man of the Woods ce lundi, au Centre Bell. Il sera de passage au Centre Vidéotron, à Québec, le 13 octobre prochain.

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