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Les turbans et hijabs, un «atout» pour la GRC selon Justin Trudeau

Le premier ministre du Canada croit néanmoins que le SPVM doit faire ses propres choix.
Justin Trudeau répond aux questions des journalistes après une conférence dans le cadre du B7 à Québec.
LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot
Justin Trudeau répond aux questions des journalistes après une conférence dans le cadre du B7 à Québec.

QUÉBEC – Le premier ministre Justin Trudeau n'a pas voulu se prononcer directement sur le port du turban ou du hijab par les policiers de Montréal, mais on devine qu'il voit la proposition du conseiller municipal Marvin Rotrand d'un œil favorable.

«Vous connaissez très bien ma perspective là-dessus», a-t-il répondu lorsqu'il a été questionné par les journalistes, en marge de sa présence à Québec au Sommet d'affaires B7, qui réunissait des gens d'affaires de chacun des pays du G7.

«Ça fait des années que la GRC (Gendarmerie royale du Canada) le permet et ça permet d'avoir une force policière qui ressemble un peu plus à la communauté qu'elle dessert. C'est un atout, je crois, pour la GRC.»

La GRC permet à des agents de confession sikhe de porter le turban depuis 1990 à la suite d'une décision de la Cour suprême du Canada. Les agentes musulmanes, quant à elle, peuvent porter le hijab depuis le début de l'année 2016.

M. Trudeau estime néanmoins que c'est au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) de se pencher sur la question et de faire ses propres choix. Un avis partagé par le premier ministre du Québec, Philippe Couillard.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, s'est déjà dite «très ouverte» à intégrer le turban et le hijab à l'uniforme des agents du SPVM.

«Ça semble surtout intéresser les partis d'opposition»

Le gouvernement du Québec a adopté le projet de loi sur la neutralité religieuse, qui oblige à donner et à recevoir des services publics à visage découvert. Cela n'a donc aucune influence sur le droit des policiers de porter un signe religieux, tant qu'il ne cache pas le visage.

«On a agi sur cette question-là comme on a dit qu'on le ferait. La question, en ce qui nous concerne, est close», a tranché le premier ministre Couillard, toujours en marge du B7. Il en a toutefois profité pour fustiger ses adversaires politiques qui ramènent l'enjeu de l'identité sur la table, selon lui.

«Les gens doivent décider de la sorte de leaders politiques dont ils veulent: des agents d'inclusion ou d'exclusion, des générateurs de problèmes ou des solutionneurs de problèmes, des agents d'unité ou de division. Ils ont ce choix à faire. Je vais laisser le public en juger.»

Plus tôt cette semaine, le Parti québécois, la Coalition avenir Québec et Québec solidaire dénonçaient l'idée de permettre à des personnes en situation d'autorité à porter des symboles religieux, puisque ça va à l'encontre des recommandations Bouchard-Taylor.

Une réaction qui fait dire à M. Couillard que l'identité, «ça semble surtout intéresser les partis d'opposition». Il dit que son parti a l'intention de se concentrer sur l'économie et la création d'emplois d'ici au prochain scrutin.

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