ESPACE - Et si nous cherchions la vie extraterrestre au mauvais endroit? Ces dernières années, les exobiologistes se sont demandé si une vie microscopique avait pu subsister sur Mars, mais surtout si elle n'existait pas dans les océans souterrains d'Encelade et Europe, les lunes de Saturne et Jupiter.
Dans une étude publiée le 30 mars dans la revue Astrobiology, des chercheurs estiment même qu'il faudrait chercher du côté de Vénus, rapporte Inverse. Et plus spécifiquement dans les étranges taches noires qui peuplent son atmosphère.
A l'origine, précise l'université du Wisconsin, dont fait partie l'auteur principal, cette voisine de la Terre a attiré les scientifiques. Il faut dire qu'elle est plus proche de nous que Mars.
Dans les premières années de l'exploration du système solaire, plusieurs sondes se sont aventurées vers Vénus. Et le résultat était plutôt décevant: la température de surface, de 450°C, rendait la survie d'une vie biologique impossible.
D'étranges taches sombres
Mais pas dans l'atmosphère. Justement, les auteurs de l'étude se sont intéressés à des taches sombres mystérieuses dans celle de Vénus, que la science n'a toujours pas parfaitement expliqué.
Les scientifiques ont remarqué que la lumière était absorbée, notamment dans les ultraviolets, de manière un peu similaire à ce que font certaines bactéries terrestres, notamment certaines algues. De plus, sur Terre toujours, on a remarqué que des bactéries se retrouvaient parfois dans l'atmosphère, à plus de 40 km de haut. Vivantes, précise l'université.
Les auteurs se sont donc demandés si ce type de bactérie pouvait survivre dans les nuages de Vénus. Et la réponse théorique est oui. Auquel cas, leur présence pourrait également expliquer ces taches sombres.
Pour aller plus loin, les chercheurs estiment qu'il faudrait, dans un premier temps, créer des environnements en laboratoire qui reproduisent l'atmosphère de Vénus. C'est ce qu'a récemment réalisé une autre équipe avec Encelade.
Si ces tests sont concluants, les chercheurs appellent à aller explorer à nouveau Vénus et son atmosphère avec un vaisseau spatial inhabité. Ils citent notamment le "Vamp", un projet du groupe Northrop Grumman. Ce drôle de drone peut à la fois voler comme un avion, ou planer comme un dirigeable dans l'atmosphère vénusienne.
Une version plus petite du Vamp a justement été étudié dans le cadre de la mission russe (dans laquelle la Nasa est impliquée) Venera-D, qui vise à étudier Vénus en 2024. Mais le rapport précise qu'une telle mission demanderait plus de travail pour adapter le prototype et ne serait pas évidente. Reste à voir si les futures recherches sur la possibilité d'une vie dans l'atmosphère de Vénus pourraient décider le gouvernement russe à investir dans cette sonde.
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