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Balarama Holness lance sa pétition pour une consultation publique sur le racisme systémique à Montréal

L'ex-candidat de Projet Montréal réclame la collaboration de l'administration Plante.
Balarama Holness (droite)
Olivier Robichaud
Balarama Holness (droite)

L'ex-candidat aux élections municipales Balarama Holness passe à la prochaine étape dans sa quête pour obtenir une consultation publique sur le racisme systémique à Montréal. Il doit maintenant recueillir 15 000 signatures pour forcer la tenue de cette consultation.

M. Holness, un ex-joueur des Alouettes de Montréal qui se présente comme chercheur et enseignant, s'estime lésé depuis sa défaite électorale du 5 novembre. Dans les semaines qui ont suivi le scrutin, il a fait une sortie dénonçant le racisme systémique au sein du parti de la mairesse Valérie Plante, Projet Montréal. Il dit avoir manqué de ressources comme candidat pour ce parti.

Mercredi, dans le cadre du 50e anniversaire de l'assassinat de Martin Luther King Jr, M. Holness a annoncé qu'il est prêt à faire le tour de Montréal avec sa pétition, qui réclame la tenue d'une consultation publique sur l'équité en emploi pour les minorités, les crimes haineux et l'accès au logement, entre autres.

Nous irons dans chaque aréna, chaque mosquée, chaque église, chaque centre sportif, chaque école et chaque organe médiatique avec l'espoir d'obtenir l'appui des Montréalais.Balarama Holness

M. Holness souhaite toutefois ne pas devoir mener cette bataille. Il demande à l'administration Plante de mandater l'Office de consultation publique de Montréal (OCPM) pour mener cette consultation avant le dépôt de sa pétition.

Dédoublement des mesures?

Magda Popeanu, responsable de la diversité au sein du comité exécutif de la Ville, estime que l'administration est proactive dans ce domaine.

«M. Holness, comme tout citoyen, peut se prévaloir du droit d'initiative et suivre le processus qui y est rattaché. Notre administration est particulièrement proactive sur le sujet de la diversité et de la lutte aux discriminations. Nous avons créé la Table sur la diversité, l'inclusion et la lutte aux discriminations, qui va soumettre un plan d'action pour rendre Montréal et sa fonction publique plus représentative de la population montréalaise», affirme-t-elle.

Cette Table sur la diversité devra se pencher sur certains des enjeux soulevés par M. Holness et ses alliés du Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR), qui l'aide avec sa pétition. L'emploi de personnes issues des minorités à la Ville de Montréal sera un des principaux sujets abordés.

L'ex-candidat estime que cette mesure est, en partie, le résultat des pressions exercées par son groupe en ce qui concerne le manque de diversité à la Ville de Montréal. Il estime toutefois que la consultation qu'il souhaite peut être complémentaire aux travaux de la Table.

«On touche plusieurs facettes qui ne seront pas touchées par cette table, comme l'obligation contractuelle d'équité et de diversité ou les crimes haineux», souligne-t-il.

M. Holness croit que la Table de la diversité peut travailler de concert avec l'OCPM.

Poursuite sur la glace

En décembre, M. Holness menaçait de poursuivre la Ville de Montréal et les principaux partis politiques, dont celui de Mme Plante, devant la Commission des droits de la personne et la Cour du Québec. Cette option semble écartée pour l'instant.

«Ce sera un deuxième niveau. [...] C'est très difficile de prouver que les partis politiques, d'une façon malicieuse ou négligente, marginalisent les candidats issus des minorités dans les arrondissements gagnables», dit-il.

La représentativité à l'hôtel de ville, c'est important, mais ce n'est pas un enjeu sur lequel on peut mener des actions concrètes en ce moment.Balarama Holness

«La représentativité à l'hôtel de ville, c'est important, mais ce n'est pas un enjeu sur lequel on peut mener des actions concrètes en ce moment, ajoute-t-il. Ça doit venir de Valérie Plante et des partis politiques.»

De la diversité pour avoir un contrat

La pétition de M. Holness réclame que la Ville instaure un nouveau critère pour l'octroi de contrats publics: l'équité en matière d'emploi pour les personnes racisées. Les entreprises privées qui font affaire avec la Ville auraient ainsi un incitatif pour embaucher davantage de personnes noires, latino-américaines ou arabes, par exemple.

«On parle, en 2017, d'un total de 22 000 contrats émis aux entreprises privées, d'une valeur totale de 933 M$. Imaginez combien une politique d'obligation contractuelle pourra étendre l'accès à l'emploi dans le secteur privé», affirme Fo Niemi, directeur du CRARR.

Walter Chi-Yan Tom, un avocat qui représente diverses causes impliquant la communauté chinoise, souligne que les étudiants étrangers qui obtiennent un diplôme au Québec ont souvent de la difficulté à obtenir un emploi après leurs études.

«Regardez le nombre de restaurants autour de l'Université Concordia. Il fut un temps où ces gens-là allaient conduire des taxis quand ils ne trouvaient pas d'emploi dans leur domaine. Maintenant, c'est les restaurants», lance-t-il.

M. Holness et son groupe ont jusqu'au 16 juillet pour obtenir les 15 000 signatures nécessaires pour forcer la tenue d'une consultation publique.

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