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Une marque montréalaise tente de se démarquer dans la vente de vêtements anti-UV

Les vêtements à protection anti-UV peuvent constituer un complément utile à la crème solaire.
Getty Images/iStockphoto

Santé Canada estime qu'en 2017, sur 7200 Canadiens ayant reçu un diagnostic de mélanome (un cancer affectant les cellules se trouvant sous la peau), 1250 en étaient morts. Plusieurs facteurs peuvent mener à développer des mélanomes, mais l'un de ceux qu'il est le plus facile à contrôler est l'exposition au soleil.

Si l'utilisation de la crème solaire est bien ancrée dans nos habitudes, le port de vêtements protégeant des rayons ultraviolets (UV) l'est beaucoup moins.

Pourtant, la fondatrice de la compagnie de vêtements montréalaise Izol UV, Mahtab Azizsoltani, considère que «l'association de la crème solaire avec un tissu anti-UV est la combinaison gagnante pour protéger la peau». Selon la femme d'affaires, l'efficacité de ce type de protection est considérable: «l'avantage de ces tissus, c'est qu'ils bloquent 90% des rayons ultraviolets, versus 7% pour les tissus ordinaires, comme le coton.»

Génèse d'Izol UV

L'idée d'Izol UV est venue à Mme Azizsoltani en 2014, alors qu'elle a subi un grave coup de soleil qui l'a empêchée de s'exposer pendant un certain temps.

C'est lorsqu'elle se voit obligée de porter des vêtements à manches longues qu'elle découvre les tissus à protection anti-UV. À l'époque, ces vêtements ciblés sont essentiellement destinés à une clientèle sportive.

«Je n'étais pas vraiment sportive et il n'y avait pas vraiment de vêtements de ville ou pour aller au travail dans ce registre. C'est alors que j'ai eu l'idée de Izol UV», raconte celle qui a étudié en marketing et en commerce international avant de lancer sa marque.

Izol UV

Un produit local

Trouvant le marché plutôt limité, Mme Azizsoltani a donc décidé de faire ses recherches sur le sujet. Elle s'est vite aperçue que les vêtements à protection anti-UV offerts au Québec provenaient essentiellement des États-Unis. Alors qu'elle s'entretient avec des dermatologues et des patients en dermatologie de l'Hôtel-Dieu de Montréal, ceux-ci confirment que lorsqu'ils se procurent ce type de produit, ce qui est rare, ils se tournent vers nos voisins du sud.

Aujourd'hui certains de ses produits sont présentés dans le département de dermatologie de l'Hôpital général juif de Montréal et que ses vêtements sont parfois proposés aux patients.

La prévention : un enjeu important

Si la femme d'affaires souhaite faire de sa marque une entreprise prospère, elle désire avant tout sensibiliser la population aux dommages que peut causer le soleil à l'épiderme. Selon Mme Azizsoltani, «ce ne sont pas tous les dermatologues qui proposent ou connaissent les vêtements à protection anti-UV.» Elle déplore également le fait que de nombreuses personnes estiment que tous les tissus protègent tous de la même façon.

Plus de législations concernant le travail extérieur?

Mme Azizsoltani considère notamment qu'il devrait y avoir des législations pour inciter les travailleurs extérieurs, qui sont exposés de longues périodes aux rayons ultraviolets, à se couvrir pendant leurs quarts de travail. La fondatrice d'Izol UV voudrait que, dans l'optique où une telle recommandation soit adoptée, que l'achat de ce type de vêtement soit couvert par les compagnies d'assurance. Elle souligne que si l'utilisation de la crème solaire est primordiale, elle n'est toutefois pas suffisante à une protection optimale de la peau et que des vêtements à protection anti-UV «renforceraient cette protection».

Le portail «Santé Mieux-Être» du gouvernement du Québec conseille aussi de se protéger adéquatement si on reste plus de 15 minutes au soleil, surtout entre 11 et 15h, alors qu'il s'agit de «la période où l'intensité des rayons UV est la plus élevée.» Il s'agit également d'une période propice au travail extérieur.

Qu'en pensent les professionnels de la santé?

Selon la médecin omnipraticienne pratiquant la dermatologie Chloé Sylvestre: «porter des vêtements avec un indice de protection UV élevé devient nécessaire pour les patients avec antécédents de cancer de la peau ou chez les patients avec une allergie au soleil.» Elle recommande surtout à ses patients d'appliquer plusieurs fois par jour de la crème solaire avec un facteur (FPS) 30 et plus. La docteure croit également que les vêtements à protection anti-UV ont leur place dans l'industrie de la mode et qu'ils protègent réellement des risques du cancer de la peau.

«Par contre, il faut rester vigilant et s'assurer de voir un médecin si nous observons une nouvelle lésion ou un nouveau grain de beauté sur notre peau, surtout s'il change rapidement de diamètre/forme/couleur, malgré le port de vêtements à protection UV», insiste-t-elle toutefois.

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