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Montréal rapatrie son Technoparc et soulève des questions sur sa gestion

Des terrains auraient été vendus sans garantie de construction
La Presse canadienne/Mario Beauregard

La Ville de Montréal cessera de financer l'organisme Technoparc Montréal et rapatriera la gestion des terrains à développer dans ce secteur. La transition sera gérée par un comité dirigé par le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).

La mairesse de Montréal justifie sa décision en citant des problèmes de gestion soulevés par le contrôleur général de Montréal dans un rapport récent. La prise en compte des intérêts de la Ville de Montréal ferait aussi défaut.

Ce rapport n'a toutefois pas été rendu public.

«Le rapport du contrôleur général est très critique à l'endroit de Technoparc Montréal. Sa dépendance envers la Ville de Montréal, son incapacité à trouver d'autres sources de financement et son manque de transparence dans ses transactions immobilières et ses finances ont tous fait l'objet de critiques», affirme la mairesse.

Le Technoparc, qui a la mission d'attirer des entreprises pour qu'elles s'installent sur les terrains vacants de la Ville, aurait notamment vendu des terrains sans garantie qu'il y ait une construction.

«Certains de ces terrains, maintenant aux mains de propriétaires privés, sont toujours vacants et disponibles à la vente», souligne un sommaire exécutif qui résume le rapport du contrôleur.

Le comité dirigé par Michel Leblanc, président et chef de la direction de la CCMM, aura la tâche de conseiller le service du développement économique de la Ville sur les mesures à mettre en place afin d'assurer la transition entre l'organisme Technoparc Montréal et la Ville.

La Ville finance le Technoparc à la hauteur de 2,6 M$ par année. C'est 93% du budget de l'organisme. L'entente arrive à échéance à la fin de l'année.

Le Technoparc Montréal est situé dans l'arrondissement Saint-Laurent. C'est un parc industriel qui regroupe une centaine d'entreprises dans des technologies de pointe comme l'aéronautique, les technologies de l'information et la pharmaceutique. Environ 6000 personnes y travaillent.

Selon la Ville, rien ne changera pour les entreprises du secteur. Les projets en cours, notamment la construction de l'Éco-campus Hubert Reeves, se poursuivront également.

Le projet d'éco-campus prévoit la construction de cinq bâtiments pour abriter des entreprises spécialisées en technologie de l'environnement. Un parc-nature y sera aménagé pour protéger un marais.

Improvisation, dit l'opposition

Lionel Perez, chef de l'opposition à la Ville de Montréal, estime que cette mesure est un signe de l'improvisation de l'administration Plante en matière de développement économique. Il déplore que le rapport complet du contrôleur n'ait pas été rendu public en même temps que l'annonce de l'administration.

«Le vérificateur général a mené un audit sur le Technoparc en 2015. Dans son rapport de suivi, il va indiquer qu'il est satisfait concernant les contrôles internes», prédit M. Perez.

Son porte-parole en matière de finances, Alan DeSousa, est également maire de l'arrondissement Saint-Laurent. À ce titre, il siège sur le conseil d'administration de Technoparc Montréal. Il estime que les ventes sans garantie de construction peuvent être nécessaires dans certains cas.

«La compagnie Green Cross, ça a pris trois ou quatre ans de négociations avant qu'ils ne décident de s'installer chez nous. Si on les avait limiter ça pour construire dans une période donnée, on n'aurait jamais eu cette compagnie. Aujourd'hui, c'est un investissement qui s'approche de 440 M$», dit-il.

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