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La conformité à la loi 101 augmente, des règles laxistes montrées du doigt

Plus de 78% des entreprises montréalaises respectent la norme de la «présence suffisante du français».
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Les entreprises montréalaises seraient de plus en plus nombreuses à se conformer à la Loi 101, selon une étude de l'Office québécois de la langue française (OQLF). Mais cette augmentation serait principalement due à un affaiblissement de la loi, estime l'organisme Impératif français.

Selon le rapport, 78% des entreprises ayant pignon sur rue à Montréal respectent désormais la Charte de la langue française. En 2010, ce chiffre était de 64%.

Cette augmentation est observable dans tous les secteurs de la ville. Même dans l'Ouest, où le taux de conformité est passé de 75% à 81%.

L'OQLF se réjouit de cette situation, qu'elle attribue en partie à des changements réglementaires survenus en 2016.

Cette année-là, le gouvernement Couillard a abandonné l'obligation d'accompagner les noms de marques par un générique français. Avant cela, l'OQLF demandait, par exemple, d'ajouter un mot comme «magasin» devant un mot comme «Walmart».

Deux défaites en justice ont toutefois contraint le gouvernement soit à modifier la Loi 101 pour y enchasser cette obligation, soit à adoucir l'interprétation qu'en faisait l'OQLF. Il a choisit la seconde option.

Désormais, les entreprises doivent assurer une «présence suffisante du français» sur la façade du bâtiment. Cela peut être un générique, mais aussi un slogan ou un message de bienvenue imprimé sur une porte.

Selon Jean-Paul Perreault, porte-parole d'Impératif français, ces chiffres n'ont rien de réjouissant.

«Ils n'arrêtent pas d'adopter des mesures qui encouragent l'anglais. Ce n'est pas une augmentation de la conformité, c'est une réduction des exigences», lance-t-il.

«Tout le monde sait que Montréal s'anglicise. Comment peut-on en arriver à une autre conclusion que ça?», demande-t-il.

Un reportage récent de Radio-Canada montre d'ailleurs que de nombreux propriétaires d'entreprises francophones choisissent désormais des noms anglais ou comportant certains mots anglais.

Selon Robert Vézina, président-directeur général de l'OQLF, il est faux de dire que la nouvelle réglementation est plus laxiste.

«En 2009, l'Office s'est mis à demander un générique français. Mais ça a été invalidé par la cour. À partir de ce moment, on ne pouvait plus l'exiger. Maintenant, on a une réglementation qu'on peut appliquer», affirme-t-il.

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