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L'école montréalaise Elizabeth Ballantyne fait débat en bannissant les devoirs

Les réactions des parents sont mitigées.

Une école primaire montréalaise a réalisé le rêve de tous les enfants en interdisant aux enseignants de donner des devoirs. Mais les parents, eux, ne sont pas tous impressionnés par la décision.

L'école Elizabeth Ballantyne, membre de la Commission scolaire English-Montreal, a instauré la politique en novembre dernier. Pour le directeur de l'établissement, Michael Brown, les devoirs n'offrent aucun bénéfice pour les enfants après six heures passées à apprendre en classe, en plus de leurs activités parascolaires.

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«Quel temps leur reste-t-il? Quand les enfants ont-ils le temps d'être des enfants? Quand peuvent-ils simplement décrocher et jouer? a dit M. Brown en entrevue avec CBC News. J'entends le terme "épuisement étudiant" et, à mon avis, ces deux mots ne devraient jamais aller ensemble.»

Bien que l'établissement ne soit pas le premier au pays à se débarrasser des devoirs - il a été précédé par l'École primaire Collège Saint-Ambroise, à Saguenay et la Prince of Wales Public School en Ontario - la décision a relancé le débat chez les parents, notamment sur Twitter.

Certains parents croient que le temps libre supplémentaire dont disposent les enfants lorsqu'ils n'ont pas à faire de devoirs est bénéfique pour leur santé mentale et leur permet de se consacrer à leurs intérêts.

«Absolument. Avez-vous envie de ramener du travail à la maison après avoir passé la journée à travailler? Ça s'appelle l'équilibre travail/vie personnelle et ça s'apprend dès un jeune âge.»

«100%. Les devoirs nuisent à la santé des enfants. Ça ruine le temps de jeux, occupe du temps et détruit carrément les familles qui tentent de comprendre l'éternel non-sens des maths qui changent à tout bout de champ. Si les enseignants faisaient leur travail, les parents n'auraient pas à le faire sur leur propre temps.»

D'un autre côté, certains arguent que la nouvelle politique prépare mal les enfants aux demandes de l'école secondaire et de la vie d'adulte, puisqu'elle les empêche d'apprendre à étudier de façon indépendante.

My son's teacher did this in 7th & 8th grade. All it did was leave him unprepared for high school with little time management or self-guided project planning skills. This only works if these skills aren't going to be expected from them down the line.

— S L Duncan (@Bohobookgrl) March 27, 2018

«L'enseignant de mon fils a fait cela lorsqu'il était en 7e et 8e année. Tout ce que ça a fait, c'est mal le préparer à l'école secondaire. Il a très peu d'habiletés pour gérer son temps ou pour planifier des projets de façon indépendante. Ça ne fonctionnera que s'ils n'ont pas besoin de ces habiletés plus tard.»

«Non, je ne soutiendrais pas cette mesure, parce que je considère que les devoirs sont un outil essentiel pour apprendre aux élèves du primaire à réviser leurs travaux scolaires à la maison. Par ailleurs, les devoirs n'ont pas nécessairement besoin d'être "plates".»

Et certains parents ne savent pas trop quoi penser.

«J'ai des sentiments partagés par rapport à ça. D'une certaine façon, les devoirs servent à pratiquer ce qu'on apprend en classe. C'est important de renforcer ces habiletés.»

«J'aimerais bien que les devoirs deviennent optionnels. L'apprentissage après l'école ne devrait pas être banni, mais plutôt adapté pour permettre plus de temps que qualité en famille.»

Les devoirs font partie de l'expérience pédagogique depuis longtemps, mais des études ont démontré que la charge de travail supplémentaire n'a pas de bénéfices pour les élèves du primaire, note CTV News. Et trop de devoirs peuvent même nuire à la santé des enfants, en causant un stress inutile.

«Les données démontrent que trop de devoirs nuisent à la perception que les élèves ont de l'école, à leurs notes, à leur confiance en soi, à leurs habiletés sociales et à leur qualité de vie», note Stephanie Donaldson-Pressman, co-auteure d'une étude américaine sur la question.

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Bien qu'il soit encore trop tôt pour observer concrètement les conséquences de la nouvelle façon de faire, le personnel de l'école Elizabeth Ballantyne note déjà que «l'atmosphère est plus calme».

Ce texte initialement publié sur le HuffPost Canada a été traduit de l'anglais.

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