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Un Rod Stewart festif et rétro au Centre Bell

Rod Stewart a célébré ses 73 ans en janvier.
Paméla Lajeunesse

Un concert qui a commencé tôt, 19h40. Cinq minutes plus tôt que prévu, en fait. Et qui s'est terminé tôt, 21h20. Rod Stewart a célébré ses 73 ans en janvier, on ne lui reprochera pas de ne pas avoir attendu chacun des 12 283 spectateurs qui ont rempli le Centre Bell pour l'acclamer, mardi soir, pour commencer la représentation montréalaise de sa présente tournée canadienne.

Sur son plancher de carreaux noirs et blancs, devant des envolées psychédéliques de couleurs criardes et des vidéos de moments marquants de sa longue carrière de plus de 50 ans, entouré de ses six choristes-danseuses-musiciennes vêtues, telles des écolières, de sages jupes rouges et de blouses blanches, et des membres de son band aux allures decrooners, la légende britannique à la chevelure peroxydée nous a ramenés aux années rétro.

On les aurait crus, ses comparses et lui, directement sortis d'un épisode d'Épopée Rock. Jumelé aux costumes très distingués du chanteur, allant du sempiternel veston scintillant à l'uniforme militaire anglais, cet environnement faisait effet. C'était kitsch, mais franchement joli.

Rod Stewart y est donc allé de ses morceaux-signatures, tous fort bien reçus chez ses inconditionnels de tous les âges, et d'autant plus au fur et à mesure que la soirée avançait. Au premier droit, des applaudissements corrects ont porté l'étoile, appuyés ça et là de «Rock 'n' roll!» hurlés à travers l'assistance.

Tonight's The Night (Gonna Be Alright) a commencé à dégeler la foule. Ça s'est poursuivi sur Can't Stop Me Now et Rhythm of my Heart.

On a bien sûr vibré pendant l'immortelle Forever Young, rendue avec enthousiaste sur des fonds rose ou vert forêt, et entrecoupée d'un long solo de batterie et d'un intermède aux rythmes celtiques, appuyé d'une stepette à claquettes d'une des danseuses.

First Cut is the Deepest a créé une immense chorale dans la salle, alors que derrière Rod et les siens tourbillonnaient des fleurs hippies, et que les partenaires féminines s'étaient rhabillées de bleu et s'étaient avancées en rebord de scène, flanquées de trois des musiciens et, bien sûr, de l'idole au timbre vocal rocailleux.

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Un instant qui aurait pu paraître presque intimiste, si on ne tient pas compte de la vastitude de l'enceinte où avait lieu le spectacle et de la mise en scène tape-à-l'œil qui l'animait. Et du fou rire qui a interrompu le début de la pièce, lequel a donné à Stewart des airs de petit garçon.

De People Get Ready à l'union des voix sur You're in my Heart (The Final Acclaim), ou la fiesta des filles sur la Proud Mary de CCR, la prestation a été clairsemée de solos du trompettiste et du batteur, qui ont permis au fier Rod Stewart d'aller modifier ses tenues sans trop ralentir la cadence, ni faire descendre le niveau d'énergie ambiant.

Quand est arrivée Stay With Me, le tour de chant tirait à sa fin, mais Rod semblait en pleine forme, sautillant sans arrêt et lançant des ballons à ses pieds, pendant qu'une moitié des dames, non loin de lui, s'émoustillait aux tambourins, et que l'autre trio se contentait de faire virevolter sa chevelure comme aucune vedette de publicité de shampoing ne l'aurait fait.

Le public n'a à peu près eu besoin d'aucun signal, dans la foulée, pour scander à tout vent les premières paroles de la pourtant difficile Maggie May. Rod se penchait alors sur son pied de micro comme s'il lui faisait la cour, et quatre acolytes grattaient à ses côtés basses et guitares.

Rien qui annonçait le tableau presque enfantin qui s'ensuivrait sur l'incontournable, l'inévitable Da Ya Think I'm Sexy?, ponctuée de dizaines de ballons colorés qui ont survolé le parterre, mais qui n'a, étrangement, pas provoqué de bruyante commotion chez les spectateurs. On anticipait pourtant davantage de cris de joie et d'autres harmonies chez les purs et durs à ce segment de l'enchaînement.

Les décibels n'ont légèrement monté qu'aux dernières notes du joyeux hymne, sur ses «Ooh ooh ooh» emblématiques. Mais il faut dire que, déjà, le Centre Bell avait commencé à se vider. Très lentement, mais sûrement. Le rendez-vous avait commencé tôt, il se terminait tôt...

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