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Serge Postigo sent un vent positif chez Juste pour rire

«Ils semblent avoir un grand respect pour notre culture, notre langue, le public, et les créateurs d'ici...»
Paméla Lajeunesse

Les heures d'angoisse sont passées chez Juste pour rire, avec l'achat de l'entreprise par la firme américaine ICM Partners et l'animateur et humoriste Howie Mandel, transaction annoncée la semaine dernière.

Aux yeux de Serge Postigo, qui collabore avec Juste pour rire depuis plusieurs années, notamment dans l'élaboration de comédies musicales, un vent très positif souffle dans les bureaux de l'empire du rire depuis l'officialisation de l'entente.

Juste pour rire était en vente depuis octobre dernier, après l'éclatement du scandale d'allégations d'inconduites sexuelles impliquant Gilbert Rozon.

L'artiste, qui planche en ce moment sur la mise en scène de la production à grand déploiement Fame - dont la distribution sera annoncée incessamment et qui prendra l'affiche du Théâtre St-Denis en juin - assure que le contact est pour l'instant excellent entre les actuels dirigeants québécois et les nouveaux propriétaires américains.

«Le fait que ICM ait acheté, c'est vraiment très, très bien, a fait valoir Serge Postigo sur le tapis rouge de La Bolduc, lundi. Ce sont des gens qui semblent avoir un grand respect pour notre culture, pour notre langue, pour le public, pour les créateurs d'ici. Assez de respect pour dire : «On va écouter d'abord, et regarder ce que c'est et comment ça se passe». Ils sont derrière nous.»

«Et ce sont des amoureux de comédies musicales, a ajouté celui qui a notamment propulsé Mary Poppins et Footloose. Moi, ça me remplit de bonheur. Et ce sont des gens qui connaissent bien le milieu de l'humour, pour avoir, entre autres, des Seinfeld dans leur écurie...»

S'étant porté à la défense des employés de Juste pour rire dans la foulée du tollé médiatique l'automne dernier, Serge Postigo a alors affiché publiquement ses couleurs et démontré sa solidarité envers Juste pour rire. On se souvient qu'il a d'ailleurs été vice-président à la création de la boîte en 2013-2014, et avait complété un EMBA pour perfectionner ses connaissances dans la gestion des affaires, entre autres pour les besoins de ce rôle.

Plusieurs voyaient en Postigo le dauphin (successeur) de Gilbert Rozon. Le comédien et directeur artistique pourrait-il gravir les échelons chez Juste pour rire, après les récents changements?

«Il faut savoir que moi, je suis metteur en scène, je ne travaille pas chez Juste pour rire, a répondu Serge Postigo. J'ai été vice-président de Juste pour rire pendant une période de temps, mais j'ai compris que, même si j'adore la gestion et que j'ai un EMBA, j'ai besoin de créer. Si on m'attache à une chaise de bureau, ça ne marche pas.

«Alors, qui sait, a-t-il enchaîné. Peut-être, un jour, peut-être que oui. On ne m'a rien proposé.»

L'homme dit beaucoup apprécier la place qu'il occupe en ce moment dans les activités de Juste pour rire, qui lui permet de véritablement tisser une expérience avec les spectateurs, au-delà de la simple mise en scène exclusivement sur les planches.

«Je fais beaucoup plus que de la mise en scène, en fait. Je veille vraiment à la façon dont le spectacle est véhiculé, comment il est présenté, comment on en parle, quelle est l'image qu'on en développe, le marketing, les communications, tout ça... je suis très impliqué avec les équipes.»

«Pour moi, la mise en scène, c'est ça. Ce n'est pas le spectacle qu'on met en scène, c'est l'expérience du spectateur. Son expérience, elle n'est pas faite seulement de ce qui se passe sur scène; elle est aussi faite de ce qui se passe dans le parking avant!»

Serge Postigo a, du même souffle, révélé que Juste pour rire vient d'acquérir les droits de nouvelles pièces, et que des annonces auront lieu prochainement. Quant au casting de Fame, il faudra encore patienter un peu. Mais le grand dévoilement ne saurait tarder, car la distribution est décidée depuis longtemps et les répétitions vont déjà bon train.

«C'est moi qui fais la mise en scène», a seulement consenti à préciser Serge Postigo, en riant, lorsqu'on l'a supplié d'en dire davantage. Il a aussi laissé planer que les principales vedettes de Fame ne seront pas nécessairement des visages connus.

Savoureux dans Ruptures

Outre la mise sur pied de Fame, Serge Postigo compte, parmi ses autres projets, la présentation prochaine de Footloose à Québec, cet été, la mise en scène de Meurtre sur prescription, pièce dans laquelle il jouera aussi pendant la saison chaude avec sa conjointe, Karine Belly, et l'acteur français Martin Lamotte, à Bromont, et il participera en outre à une autre production théâtrale en saison régulière, programmée à la fin octobre, dans une salle dont il tait le nom pour l'instant.

Dans le long-métrage La Bolduc, il personnifie Roméo Beaudry, qui fut jadis l'impresario, le «René Angélil» de la chansonnière née Mary Travers.

«Sauf que je ne ferai pas dodo avec, moi!», a rigolé l'interprète, avant de continuer sur une note plus sérieuse.

«C'est un homme qui a une vision, qui est très à l'écoute de son temps, qui voit La Bolduc, qui voit l'effet qu'elle a sur le public, qui croit en elle, qui voit le trésor en elle. Et qui finit par se rendre compte de la dynamique dans son couple. C'est un homme, je dirais, assez avant-gardiste dans la place de la femme au sein du couple, de la société québécoise. À un moment donné, sans le lui dire vraiment en mots clairs, il l'informe qu'elle a le droit de garder l'argent qu'elle gagne, de faire ce qu'elle veut avec, et non pas juste de le donner à son mari.»

«C'était un homme d'affaires visionnaire et juste. Ce n'était pas un ratoureux!», spécifie Postigo à propos de son personnage.

Sur le plateau de La Bolduc, Serge Postigo retrouvait le réalisateur François Bouvier, avec qui il avait tourné pour la première fois dans les décors d'Urgence, en 1996. Récemment, il a joué sous ses ordres dans Ruptures, dans la peau du bourru détective privé Alain Grimard. Un rôle qui le sort de son créneau habituel, et qu'il savoure pleinement.

«C'est le fun à jouer!, s'est-il enthousiasmé. C'est tout petit, ce n'est pas grand-chose, mais il est le fun à jouer, cette espèce de bougon-là! D'habitude, jamais on ne pense à moi pour ce genre de rôle. Là, vraiment, avec les lunettes... Je fais dur! Une chance que j'ai une blonde, parce que ce n'est pas dans ce show-là que je m'en ferais une!», a blagué Serge Postigo en s'esclaffant.

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