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Debbie Lynch-White parle de son papa à «Tout le monde en parle»

À 14 ans, elle a dû prendre soin de son père, atteint de la sclérose en plaques.
Karine Dufour/Radio-Canada

Debbie Lynch-White était de passage à Tout le monde en parle, dimanche, pour jaser de La Bolduc, qu'elle interprète au cinéma dans le film du même titre, qui prendra l'affiche le 6 avril.

Après avoir parlé de la mythique chansonnière et de sa préparation pour le rôle – Debbie Lynch-White a notamment appris à turluter «au son», et à jouer du violon pour incarner l'artiste née Mary Travers -, la comédienne s'est ouverte sur son adolescence et sa vie avec son père.

C'est qu'à 42 ans, le papa de Debbie a reçu un diagnostic de sclérose en plaques. Et celle-ci, à 14 ans, a dû prendre soin de lui. À 16 ou 17 ans, elle devait même le transporter sur ses épaules et le porter d'un étage à l'autre de la maison familiale.

«Avec le recul, maintenant... On dirait que c'est bizarre : ça ne devrait pas arriver, je pense, dans la vie, que l'enfant devienne le parent. En même temps, j'échangerais jamais cette vie-là que j'ai eue, contre n'importe laquelle. Mais, sur le moment, quand tu le fais, tu le fais. Ça y va de soi, c'est naturel. Tu te dis : «Si je ne vais pas faire son épicerie, il ne mange pas. Je n'ai pas le choix d'y aller.» Tu ne te poses pas la question. Ç'a fait qui je suis aujourd'hui. Ça m'a forgée, ça m'a donné les valeurs que j'ai. Ça, je suis très, très reconnaissante de ça», a dépeint la jeune femme.

«Je suis très, très contente d'avoir fait ça, et je pense qu'il est encore plus présent aujourd'hui qu'il ne l'a jamais été pendant ses années de maladie...»

Le père de Debbie Lynch-White est décédé à l'âge de 52 ans, alors que sa fille terminait ses études en théâtre au Cégep de Saint-Hyacinthe.

«C'est le plus gros deuil que j'ai vécu de ma vie, à date, a réfléchi Debbie Lynch-White, à Tout le monde en parle. Au début, je ne voulais pas aller le voir à l'hôpital. Je me disais : «J'ai assez de souvenirs de marde! J'ai assez d'images qui vont m'habiter toute ma vie, je n'ai pas envie de le voir dans ce contexte-là». Et, à un moment donné, on dirait qu'il y a un instinct qui embarque. J'étais dans le salon avec un de mes colocs à Saint-Hyacinthe, et je lui ai juste dit : «Emmène-moi à Montréal, maintenant.» Et on est partis, je suis allée dire bye.»

«Je sentais qu'il m'attendait, aussi, parce que deux jours après, il est décédé. Je lui ai dit : «Je vais être correcte, ça va bien aller, vas-y, tu as fait ton bout». Et quand je suis sortie, pour vrai, je me disais : «Il n'y a rien au monde qui peut surpasser ce qui vient de se passer pendant cette heure et demie-là, dans la chambre, où je savais que je le voyais pour la dernière fois, et je lui disais bye.» Pour moi, il n'y a rien... Amènes-en de la marde, je suis prête!»

Intimidation

L'ancienne IPL Nancy Prévost d'Unité 9 a goûté à la grogne populaire et a même reçu des menaces de mort lorsque son personnage a fouillé Marie (Guylaine Tremblay) dans la série.

«Ça, le Québec a pas aimé ça! J'ai tripotté Guylaine... J'ai quand même pogné de quoi, au début», a relaté Debbie, ajoutant même qu'elle craignait de sortir de chez elle, à l'époque.

Pour parler de son physique, Guy A. Lepage a rapporté les paroles de Debbie Lynch-White, qui affirme elle-même être née dans un «format viking». Victime d'intimidation quand elle était enfant, la gamine devenue grande a toutefois su voir le bon côté des choses.

«[J'en ai] souffert, comme n'importe quel enfant ou adolescent qui se fait écoeurer. Mais je pense que tout le monde passe par là. Tu t'appelles Isabelle, ils t'appellent «Isabelle-la-poubelle»! Les enfants, les ados, peuvent être très méchants. On l'a tous été.»

«Oui, quand j'étais jeune, je suis souvent revenue en pleurant, parce que je me faisais appeler "la grosse tomate", parce que j'ai les joues rouges et je suis grosse. Mais ma mère - elle était un peu tough love - me disait tout le temps : «Aimerais-tu mieux être verte et avoir l'air malade?»»

«Non. OK! C'est cool, une tomate, finalement!», s'est répondu Debbie à elle-même, à voix haute.

«Mais j'en ai jamais souffert, parce qu'on ne m'a jamais mise à part à cause de ça. J'ai eu une éducation très normale, on m'a toujours valorisée, et encore aujourd'hui. Tu te dis : je vais l'utiliser comme une force. À un moment donné, tu te dis : OK. Autant dans mon métier que dans la vie, c'est ce que je suis, c'est un atout que j'ai. On est tous différents. On a tous nos bonnes journées, nos moins bonnes...», a achevé celle qui proposera l'an prochain un premier spectacle musical, Elle était une fois, dans lequel elle revisitera des chansons écrites par des femmes. Évidemment, La Bolduc, «une incontournable», a spécifié Debbie, sera du lot.

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