POLITIQUE - Xdolls, la "maison close" de poupées sexuelles dénoncée par des élus de la capitale, ne fermera pas. Le Conseil de Paris a rejeté ce jeudi 22 mars la proposition du groupe communiste visant à interdire ce commerce, accusé de promouvoir "une image dégradée des femmes, avec des ambiances sonores qui peuvent évoquer le viol".
Dénonçant une "avancée déguisée vers l'acceptation au retour des maisons closes", le conseiller Hervé Bégué a réclamé dans l'hémicycle parisien que la Ville fasse pression sur le législateur pour interdire la location de poupées de silicone, pratique importée du Japon et d'Allemagne.
Mais le sujet a été rapidement clos, l'exécutif estimant que cette question ne relevait pas des compétences de la Ville. De son côté, le représentant du préfet de Paris a répété qu'il ne disposait "d'aucun moyen en droit de s'opposer à l'ouverture de ce commerce", précisant que la location de mannequins ne tombait pas sous le coup de la législation sur la prostitution et le proxénétisme.
"Femme-objet" contre "misère sexuelle"
Ce rejet n'a pas empêché plusieurs élus de prendre partie dans ce débat de principe, occasionnant des alliances de circonstance inhabituelles. S'exprimant en son nom propre, la cheffe de file de la droite parisienne, Florence Berthout a ainsi affiché son accord de principe avec son collègue communiste ainsi qu'avec l'élue insoumise Danielle Simonnet. La maire LR du 5e arrondissement a rappelé qu'on pouvait défendre la liberté d'entreprendre et en même temps "s'offusquer de ce qui est quand même une forme d'instrumentalisation du corps de la femme". Prise de position saluée dans l'hémicycle.
Avant elle, Danielle Simonnet avait apporté son soutien au voeu du PCF en dénonçant "la symbolique de la femme-objet" imposée par ces poupées sexuelles.
A l'inverse, Eric Azière, le président du groupe UDI-Modem, a déploré "une erreur totale de balistique", estimant que "ce n'est pas en cassant la lanterne rouge d'un sex-shop qu'on fera avancer la lutte contre la prostitution". De son côté, Alexandre Vesperini, président du groupe de droite Macron-compatible, a soutenu le magasin au nom de "la lutte contre la misère sexuelle", précisant que ce type "d'activité peut aussi avoir un rôle social".
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