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«Il y a des comportements que les femmes ne peuvent plus supporter», selon Rossy de Palma

Le film «Madame» prend l'affiche au Québec le 23 mars.
Thibault Grabherr

Un projet n'attend pas l'autre. Rossy de Palma est déjà dans un taxi pour une rencontre avec de jeunes artistes de la mode madrilène. Ensuite, direction le Mexique pour un autre événement. De son pied-à-terre à Madrid, l'égérie de Pedro Almodóvar parcourt le monde, mais en chemin, à travers les embouteillages de la capitale espagnole, elle nous accorde quelques minutes pour parler de Madame, le nouveau film de la cinéaste et romancière Amanda Sthers dans lequel elle tient la tête d'affiche.

«Avant de la rencontrer, j'admirais déjà le travail d'écrivaine d'Amanda Sthers, lance Rossy de Palma. Quand j'ai appris qu'elle avait écrit le personnage de son long métrage en pensant à moi, j'ai été honorée et surtout, j'ai trouvé là l'occasion de pouvoir collaborer avec cette cinéaste déterminée qui porte un regard magnifique sur les femmes.»

Elle incarne Maria, une bonne au service d'un couple d'Américains fortunés récemment installés à Paris. Lors d'un diner mondain, ils attendent treize invités triés sur le volet, mais pour éviter le mauvais sort, la maitresse de maison décide d'ajouter un quatorzième couvert. Elle choisit Maria qui se retrouve à table, le temps d'une soirée, avec les convives en se faisant passer pour une riche amie espagnole.

«On découvre la lutte des classes à une époque où l'on croit ces questions réglées. Même si les choses ont évolué, il reste encore beaucoup d'injustice. Amanda [Sthers] parvient à nous amuser par le biais de plusieurs quiproquos. Son œuvre est une comédie satirique. On rit et après on réfléchit», explique-t-elle.

Les vraies héroïnes

Le récit ne se déroule pas comme prévu puisqu'un invité millionnaire tombe amoureux de Maria. Ils vont connaître une idylle qui ne va pas du tout plaire à la patronne. Snob et élitiste, elle ne supporte pas qu'une domestique vive la grande vie. «J'ai joué beaucoup de fois la boniche, toutefois, l'histoire de ce film me touche parce qu'il y a un propos social fort derrière le personnage», raconte l'actrice au physique singulier.

Rossy de Palma rappelle ses origines sociales. Née d'un père maçon et d'une mère au foyer, la comédienne majorquine porte un énorme respect à la classe populaire dont elle est issue. «Les bonnes sont les vraies héroïnes. Elles sont nombreuses à se tuer au travail pour donner à leurs enfants un meilleur avenir. Toutes ces femmes-courages méritent le respect. Dans le film, Maria possède un cœur et une authenticité qui l'honore.»

Les femmes qui disent non sont celles qui font évoluer la société, reconnait-elle. La preuve, le 8 mars dernier, elles étaient des millions à travers toute l'Espagne à manifester pour l'égalité. «La solidarité est également une forme de réponse. C'était émouvant de les voir sortir dans la rue criant leur ras-le-bol du machisme et de la misogynie. Il y a des comportements que les femmes ne peuvent plus supporter. On doit se tenir les coudes et s'ils n'écoutent pas, alors on criera encore plus fort.»

Madame – Amanda Sthers – TVA Films – Comédie satirique – 130 minutes – Sortie en salle le 23 mars 2018 – France.

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