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Expulsée sans préavis à cause de la négligence d'autrui

Une étudiante de McGill a été expulsée de son logement le mois dernier.
Sara Bermudez
Olivier Robichaud
Sara Bermudez

Une étudiante de McGill a été expulsée de son logement le mois dernier, même si elle payait assidûment son loyer. La personne de qui elle sous-louait l'appartement n'envoyait pas l'argent au propriétaire de l'immeuble.

Sara Bermudez a eu une grande surprise lorsqu'elle est arrivée chez elle le 9 février. Son appartement avait été vidé, sans préavis quelconque.

«Je suis allée voir le concierge, qui m'a dit que mes affaires avaient été entreposées ailleurs. Quand je suis allée les récupérer, il manquait des choses. On m'a dit que ça avait été laissé à la rue avant d'être entreposé», affirme la principale intéressée, qui évalue à 2000$ la valeur des objets à remplacer.

Mme Bermudez sous-louait un 1 et 1/2 de la rue Aylmer. Elle payait, comme prévu, les 800$ réclamés par la locataire principale, mais celle-ci ne payait pas à son tour l'entreprise qui possède l'immeuble, Akelius Montréal.

Mme Bermudez ne se doutait pas que celle qui lui avait laissé l'appartement se trouvait devant la Régie du logement pour loyer impayé. Selon la décision de la Régie, il manquait trois mois complets de paiements en date du 17 janvier, pour une somme totalisant 2259$.

Depuis un an, le propriétaire n'a jamais été payé à temps selon la Régie.

Nous taisons le nom de la locataire, qui est également étudiante à McGill, pour ne pas nuire aux négociations entamées avec elle par Sara Bermudez, qui tente de ravoir son argent.

L'étudiante en question n'a pas répondu à la demande d'entrevue du HuffPost Québec.

Aucun recours

Akelius Montréal a suivi les règles du jeu dans cette affaire selon le porte-parole de la Régie du logement, Denis Miron. L'entreprise s'est adressée à la Régie pour faire résilier le bail et a obtenu un ordre d'expulsion qui comprend tous les occupants des lieux.

Même si Mme Bermudez n'a jamais été avisée, l'entreprise n'a commis aucune faute puisque ses obligations en vertu du bail ne concernent que la locataire. Celle-ci avait toutefois ses propres obligations envers Mme Bermudez.

"Lorsqu'on loue un logement, le propriétaire a des obligations à l'égard du locataire et vice-versa. Lorsqu'on sous-loue un logement, le locataire a des obligations à l'égard du sous-locataire et à l'égard du propriétaire. Ces obligations demeurent les mêmes, même si on n'occupe plus le logement", explique M. Miron.

Le seul espoir de Mme Bermudez est d'aller chercher son argent dans la poche de celle qui, par sa négligence, a causé son éviction. Entre-temps, Mme Bermudez a trouvé refuge dans un Airbnb.

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