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Lary Kidd est en plein contrôle

Le rappeur s'en donne à coeur joie avec son nouveau projet de quatre chansons, Contrôle V2.

Lary Kidd lance le 2 mars à l'Astral Contrôle V2, une extension de son premier album paru en juin dernier, Contrôle. Si dans les quatre chansons de son nouveau projet le rappeur n'aborde pas les mêmes thèmes que dans son précédent opus, il approfondit des sujets qu'il avait déjà effleurés dans ses oeuvres récentes.

Pourquoi privilégier une réédition au lieu de sortir un nouveau EP? La réponse est toute simple, alors qu'opter pour un mini-album aurait engendré des problèmes au niveau de la logistique et de l'octroi de subventions. «Si j'avais choisi de faire un nouveau projet, il aurait fallu que je reparte la machine au complet», souligne Larry Kidd, installé au café Betterblume, situé sur le boulevard Saint-Laurent.

Une thématique renouvelée

Malgré que Contrôle V2 soit présenté comme une addition à Contrôle, Lary délaisse quelque peu la consommation de médicaments et d'autodestruction, des thèmes centraux de son précédent projet, pour parler notamment de beaux-arts et multiplier les allusions culturelles .

«Mes intérêts du moment jouent beaucoup dans les thèmes. Mes indignations du moment jouent beaucoup aussi», explique-t-il.

Lary Kidd explicite ainsi plus que jamais son intérêt pour les beaux-arts dans Contrôle V2, en intitulant une chanson Designer Chair et faisant allusion à l'artiste Marcel Duchamp et aux décorateurs Jean Prouvé et Charlotte Perriand.

Les gens me font remarquer de plus en plus qu'on dirait que je parle implicitement des beaux-arts pour faire apprendre aux jeunes qu'il y a autre chose que les thèmes récurrents dans le rap.Lary Kidd

«Pour ce qui est des beaux-arts, les gens me font remarquer de plus en plus qu'on dirait que [j'en parle] implicitement pour faire apprendre aux jeunes qu'il y a autre chose que les thèmes récurrents dans le rap. Ce qui ne me déplaît pas du tout. Mais j'imagine que sans le savoir, je le fais pour communiquer quelque chose que je trouve plus intéressant», indique-t-il.

Concernant un passage de Designer Chair dans lequel il souligne la méconnaissance de son public des personnalités du design français («Hahaha, Royère, Prouvé, Perriand/ Tous ces décorateurs français que tu connais pas pantoute»), Lary relativise ses propos.

«J'ai glissé un petit ton arrogant, comme un rappeur qui veut se vanter, mais c'est aussi pour communiquer un peu de connaissance, ouvrir des intérêts.»

Un rap québécois en santé

Si Lary Kidd se dit assez content de la popularité en plein essor de la scène rap québécoise, il considère que le succès de son ancien acolyte de Loud Lary Ajust, Loud, a contribué à ce que le plafond de verre soit brisé.

«Ça va super bien. Je pense qu'il fallait l'arrivée de Loud pour qu'il y aille une deuxième grosse percée dans les médias de masse. La qualité de son album est indéniable. Je ne sais pas si ce qu'il fallait, c'était un produit de qualité ou quelqu'un qui sait se présenter, mais je pense que sa musique a parlé pour elle-même et a fait son chemin. Sa percée en France est incroyable», illustre-t-il.

Au sujet du succès de son grand ami dans l'Hexagone, Lary indique que si beaucoup de rappeurs font énormément de démarchage pour performer en France, Loud a reçu directement des propositions de spectacle.

Lary Kidd ne pense pas que le succès du rap québécois soit éphémère: «Je ne vois pas pourquoi ça ne se prolongerait pas. En ce moment, c'est bien parti pour rester. C'est comme le nouveau rock, le rap. Moi, j'ai 30 ans et même les gens de 18 ans et les ados, c'est leur musique. Je pense que ça va être la musique de deux générations.»

Jules Tomi

L'ère post-Loud Lary Ajust

Lary doute qu'une réunion de son ancien groupe, qu'il formait avec Loud et le producteur Ajust, soit viable au niveau du parcours des rappeurs, alors que la carrière solo de Loud bat son plein en ce moment.

«Par souci artistique, je ne vois pas pourquoi il n'y aurait pas quelque chose un jour. On est toujours de très grands amis tous les trois», souligne-t-il toutefois.

Le rappeur considère que la scission de LLA a permis aux deux artistes d'approfondir des idées créatives qu'ils ne pouvaient pas exprimer pleinement en tant que groupe. «Ensemble, on avait ce qu'on avait en temps que duo. Mais les deux, on avait aussi une certaine retenue. Tu ne veux pas trop tirer de ton bord de la couverture. Je pense que cette retenue-là, une fois qu'on a pu le faire, chacun de notre bord, on l'a exploitée à fond. C'est pour ça que mon album est fataliste et vraiment sombre. L'album de Loud, par exemple, est beaucoup plus lumineux», réfléchit Lary.

Au sujet du côté sombre qu'il a exprimé dans Contrôle, notamment en traitant de la consommation de drogues et de médicaments, le rappeur indique qu'il a tenté de «faire un portrait juste, mais pour le moins sombre du monde dans lequel on vit».

Un spectacle qui s'annonce riche en couleurs

Lary Kidd a convié plusieurs artistes à son lancement. Parmi ceux-ci, on compte le jeune Fouki, Joe Rocca, Karim Ouellet et Imposs. Pourtant, seul Karim Ouellet a déjà collaboré avec le rappeur dans un projet musical.

«J'ai une oeuvre sombre et complexe, pas nécessairement pour les nouvelles chansons, mais c'est dur à dire si les salles vont être pleines à craquer ou s'il va y avoir la moitié des gens. On voulait être sûrs que ça soit un gros party, pour que tout le monde puisse y trouver son compte. On voulait une salle remplie avec des artistes qui font en sorte que tout le monde puisse y trouver son compte», explique Lary.

Le rappeur consacrera les prochains mois au peaufinage du défilé de mode de sa marque de vêtements, Officiel, qui aura lieu en mai, et à se produire en spectacle.

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