CÉSAR 2018 - Payet se prononce comme les paillettes qui vont avec le strass d'un tel événement. Ce vendredi 2 mars sur Canal+ (21h), en direct de la Salle Pleyel à Paris, Manu Payet en maître de cérémonie de la 43e Nuit des César aura la lourde tâche de réchauffer un public pas venu là pour rigoler.
Manu Payet rappelle qu'on ne dit pas "nominés" même si tout le monde le pense. Celui qui reprend Orelsan dans le clip d'annonce de la cérémonie avoue ne plus dormir depuis qu'il a accepté d'enfiler ce costume.
Strass et stress
Plus stressé que le plus stressé des acteurs nommés, Manu Payet veut offrir aux téléspectateurs une cérémonie "simple et basique". C'est du moins ce qu'il veut nous faire croire alors que son prédécesseur Jérôme Commandeur avait lui promis de "casser la baraque".
Ce stress, Manu Payet va essayer de le faire passer de la même manière qu'aux César 2013 quand on lui avait proposé d'être remettant du Meilleur prix d'animation. Ce soir-là, il n'avait jamais eu aussi peur de toute sa vie de monter sur une scène.
"Je devais sortir du sol, j'ai tellement eu peur, se souvient-il dans une interview donnée à "Tchi Tcha". Et j'ai vu dans le regard de l'assistante du réalisateur de l'émission un petit moment où elle s'est dit: 'est-ce que je vais quand même pas dire au car régie qu'on devrait peut-être zapper le 'moment Manu' et qu'Antoine De Caunes remette le prix lui-même parce que ce gars n'est pas capable?'".
Entouré d'une équipe d'auteurs avec lesquels il a travaillé pour cette cérémonie, l'ancien animateur de radio s'est justement inspiré d'Antoine de Caunes, recordman de présentation des César avec 9 éditions. "C'est un peu le Obiwan Kenobi de la cérémonie, dit-il à France 24. Je ne suis qu'un petit padawan qui arrive humblement".
Pour lui, à l'image de son modèle toujours dans une sorte de fausse retenue, "il ne faut pas qu'il s'amuse trop pendant la cérémonie. Je suis meilleur quand je suis sérieux", lâche-t-il à 20 Minutes.
Simple, basique, et sérieux
C'est notamment sur les thèmes sérieux qu'il sera attendu. Si chaque édition des César a son sujet qui fâche, alors que celle de 2017 avait vu Roman Polanski renoncer après sa désignation polémique sur fond d'accusations de viol, l'édition 2018 est d'une autre ampleur.
Dans le sillage de l'affaire Weinstein, alors qu'Hollywood a dénoncé les violences faites aux femmes et que les actrices et personnalités françaises s'engagent pour "agir", Manu Payet ne "fera pas l'impasse" sur le sujet. Il a notamment annoncé la couleur dans la bande-annonce de la cérémonie en faisant référence à cette actualité. "Une actrice qui passe des essais n'est pas obligée de se désaper, les producteurs de ciné ne sont pas tous des porcs hashtagués", dit-il.
"En plus d'être un fait de société important qui a généré des révolutions qui sont en cours, c'est aussi un fait d'actualité et on ne peut pas passer à côté", explique le néo-présentateur à France 24tout en tempérant et balayant toute omerta dans la profession: "on n'est pas Américains, on n'est pas les Oscars, on fera à la mesure de ce qui s'impose".
Réchauffer un public froid
Lors de ses deux one man show joués en 2008 et 2017, Manu Payet avait égrainé ses thèmes de prédilection que sont la vie parisienne, le couple, l'amitié, le Nutella... Autant de sujets dans lesquels la salle Pleyel devrait se reconnaître.
"Je me suis déjà retrouvé assis dans cette salle des César, et c'est vrai que c'est pas très facile de se taper sur les jambes, avoue-t-il au 'Tube'. Alors parfois c'est plus fort que toi, et c'est ça le rire, parce que tu es surpris. On n'est plus en contrôle, les Américains eux sont plus détendus".
Pour lui, c'est à toute la salle, réputée difficile à dompter, de "prendre conscience qu'on fait un show pour le public. Il faut qu'on voit nos plombages".
Si l'on ne sait pas précisément quels tableaux Manu Payet a prévu de dérouler pour la cérémonie, on sait au moins ce qu'il ne doit pas faire. Sa remise de prix aux Molières 2017 est loin d'avoir fait l'unanimité dans une séquence où il jouait pendant trois minutes un Manu imbu de lui-même, à l'exact opposé de ce qu'il présente d'habitude.
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