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100 jours de hauts et de bas pour Valérie Plante

Taxes, habitation, transparence... Valérie Plante revient sur ses premiers mois à la tête de la métropole.

Le 16 novembre 2017, Valérie Plante était assermentée comme première mairesse de Montréal. Après les taxes, les autobus et les critiques sur son utilisation de l'anglais, quels constats dresse-t-elle de son bilan, 100 jours plus tard? Le HuffPost Québec s'est entretenu avec la «mairesse de la mobilité» dans le métro de Montréal.

Des leçons à tirer du budget

Hormis les questions de mobilité, la hausse des taxes a pratiquement monopolisé l'attention médiatique au cours des mois de janvier et février. La pilule a mal passé, tout comme l'explication selon laquelle Projet Montréal avait seulement promis de limiter la hausse de taxes foncières: un sondage diffusé en février montre que trois Montréalais sur cinq sont insatisfaits de l'administration Plante.

Mme Plante promet maintenant d'être plus claire dans ses promesses. Elle ne parlera dorénavant que du compte de taxes dans son ensemble.

«C'est clair qu'on présenterait la taxe de l'eau bien différemment. C'était une erreur de le présenter comme étant deux choses différentes. Pour les Montréalais, c'est la même chose ou du moins c'est la même poche qui paie.»

L'habitation, la prochaine priorité

Cette hausse de taxes touchera plus fortement les locataires, qui se verront refiler une augmentation de 5,4% en moyenne. À ce sujet, la mairesse rappelle son intention de créer 12 000 logements sociaux et abordables au cours de son mandat.

Le premier budget Plante-Dorais multiplie presque par trois les sommes prévues pour l'achat de terrains en vue de construire du logement social. La cagnotte atteint désormais 22 M$.

«Un des problèmes à Montréal, c'est qu'il y a de supers beaux projets de coopératives d'habitation, mais c'est le terrain qui coûte cher. C'est la décontamination. Montréal peut jouer un rôle en achetant les terrains», soutient-elle.

Mme Plante promet que les 100 prochains jours seront marqués par des avancées en matière d'habitation. Tous gardent à l'esprit sa promesse d'imposer aux constructeurs 20% de logement social, 20% de logement abordable et 20% de logement familial dans les grands projets résidentiels.

L'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ) a d'ailleurs réclamé une rencontre avec la mairesse à ce sujet dans les jours suivant son élection. Mme Plante avait promis d'y donner suite, mais la rencontre n'a jamais eu lieu et ses paroles semblent avoir été oubliées.

«Honnêtement, je ne savais pas qu'ils voulaient me rencontrer», dit-elle.

Valérie Plante
Hugo Jolion-David
Valérie Plante

La mairesse du bilinguisme?

Valérie Plante a dû se défendre de critiques concernant ses allocutions, souvent bilingues. Alors que son prédécesseur Denis Coderre avait l'habitude de faire ses discours et ses annonces en français, quitte à résumer par la suite en quelques mots dans la langue de Shakespeare, Mme Plante a donné trop de place à l'anglais aux yeux de certains.

La principale intéressée s'en défend.

«Non, je n'utilise pas plus l'anglais que mon prédécesseur. La différence, c'est qu'on a essayé une approche où on passait du français à l'anglais. Mais dans tous nos discours, c'était 75% français et 25% anglais et on alternait. Mais ça a créé de la confusion. Alors on revient à la formule d'avant. Tout est en français et, quand c'est nécessaire, on fait ensuite une partie en anglais», explique-t-elle.

Mme Plante ajoute que la langue française est une force pour la métropole.

Son agenda toujours pas public

La question de la transparence a ponctué la dernière campagne électorale et a fort probablement mené à la perte du maire sortant Denis Coderre. Celui-ci réclamait notamment que ses visiteurs ne signent pas le registre de l'hôtel de ville. Il était donc impossible de savoir qui avait un accès direct au maire.

Réagissant à cette nouvelle, la candidate Valérie Plante avait promis non seulement de mettre fin à cette pratique, mais également de rendre public le registre ainsi que son agenda quotidien.

Cent jours plus tard, la pratique du maire Coderre a été abolie, mais ni le registre ni l'agenda n'ont été diffusés.

«On rencontre des problèmes techniques. Ce n'est pas une fausse excuse. C'est une question de savoir comment diffuser ça sur le site internet et le mettre à jour. C'est une question de temps, mais la volonté est encore là.»

100 jours comme première femme

Outre les actions de son administration, le symbolisme de l'élection de Valérie Plante comme première mairesse de Montréal n'échappe pas à la principale intéressée. La force de ce simple fait était pleinement visible mercredi, lorsqu'elle a été accueillie avec bras ouverts et mots d'amour dans un refuge pour femmes itinérantes.

«Depuis que je suis élue, c'est impressionnant le nombre de témoignages de femmes que je reçois, raconte-t-elle. Quand je les rencontre, les gens vont dire "on est fier de vous Mme Plante". Mais dans les yeux des femmes en général, il y a une petite étincelle de plus. [...] Après ça, il faut aller au-delà du symbole. Ce que je souhaite, c'est qu'aux prochaines élections, je ne sois pas la seule femme qui va se présenter à la mairie.»

Au cours des 100 prochains jours, Mme Plante souhaite s'attaquer à l'habitation et au développement économique, notamment en ce qui concerne le réaménagement de la rue Sainte-Catherine. Une annonce en ce sens aura lieu au printemps.

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