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Avec sa roue croisée, l’acrobate Jonathan Morin dépoussière le cirque

Les Coups de cœur de la TOHU ont lieu du 22 février au 4 mars.
Ismaël Houdassine

La salle circulaire de la TOHU accueille en ce moment la 3e édition de ses Coups de cœur. Jusqu'au 4 mars, le rendez-vous propose un florilège des meilleurs spectacles de cirque contemporains acclamés dans le monde. Parmi les artistes invitées, le HuffPost Québec s'est entretenu avec Jonathan Morin, un acrobate québécois qui n'a pas peur de bousculer les codes.

Jonathan Morin a fait ses premiers pas circassiens au sein du Cirque du Soleil. Accaparé à l'international, notamment en Suisse pour une prochaine tournée de huit mois avec la compagnie alémanique Knie, l'homme se fait rare au Québec. Mais durant les Coups de cœur de la TOHU, le public aura la chance de le voir en chair et en os sur scène avec sa célèbre roue croisée, un appareil novateur dont il est l'unique créateur.

«Il y a treize ans, j'ai imaginé un nouvel appareil de cirque que j'ai nommé la roue croisée, explique-t-il en entrevue. De là est née la première performance au sol et ensuite une autre aérienne présentée avec ma partenaire Marie-Ève Bisson.»

Ensemble, le couple a d'ailleurs remporté le Clown de bronze au prestigieux Festival de Monte-Carlo, qui célébrait pour l'occasion 250 ans de cirque. «C'est un véritable accomplissement. Grâce à ce prix et des spectacles offerts dans plusieurs manifestations d'envergure comme à Moscou, on a décroché des contrats qui remplissent nos trois prochaines années», déclare-t-il tout sourire.

Une montagne de travail

Mais avant le succès, Jonathan Morin raconte une tout autre histoire faite en partie de doutes et de déceptions. «Ça a pris des années et plusieurs essais avant de voir ma roue croisée se matérialiser, avoue-t-il. Quand j'ai quitté le Cirque, je me suis dit que je voulais créer quelque chose de nouveau. Je n'avais aucune expérience dans la conception ni une idée précise de ce que je voulais faire, mais je voulais vivre une nouvelle aventure.»

Presque sans soutien financier, si ce n'est une bourse de 10 000 dollars, l'artiste de 40 ans a investi temps et argent personnel pour son projet. «Après avoir surmonté une montagne de travail, illustrée par une douzaine de prototypes et six ans dans l'incertitude, mon rêve a commencé à se réaliser. Malgré plusieurs moments difficiles, je n'ai jamais abandonné, car j'y ai toujours cru. Je ne regrette rien.»

Inspiré de la roue Cyr, sa création en trois dimensions joue avec les forces physiques, ce qui lui a nécessité deux modèles différents, un pour le numéro au sol et l'autre pour le numéro en hauteur. «Au-delà des contraintes et des limites, je maîtrise la machine. Le cirque permet de multitude de possibilités. Je suis très fier du résultat et j'espère que la roue croisée sera se faire une place dans l'univers du spectacle.»

Les Coups de cœur de la TOHU du 22 février au 4 mars.

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