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Les amis de Luc Lavoie lui rendent hommage au lancement de sa biographie

Tout le gratin médiatique politique était réuni.
Paméla Lajeunesse

Tout le gratin médiatique politique était réuni au 19 étage du siège social de Québecor, rue Saint-Jacques, à Montréal, mardi soir, pour le lancement de la biographie du commentateur Luc Lavoie, intitulée En première ligne – Le parcours atypique d'un communicateur.

Écrit avec la collaboration de Serge Rivest, meilleur ami de Luc Lavoie, l'ouvrage publié aux Éditions de L'Homme relate le parcours professionnel extrêmement riche de celui qui a intégré le milieu des communications par un simple concours de circonstances, alors qu'il oeuvrait au sein de la station radiophonique CHRM de Matane, en 1976, et qui est aujourd'hui l'un des débatteurs-vedettes de La Joute, à LCN, entre autres.

Entre-temps, l'analyste a gravité dans diverses coulisses de la sphère politique et des affaires : il a notamment été correspondant parlementaire à Ottawa, conseiller politique de Bryan Mulroney, commissaire du Canada à l'Exposition universelle de Séville en 1992, gestionnaire de crise au cabinet de relations publiques National et vice-président exécutif de Québecor.

Paméla Lajeunesse

Le récit de Luc Lavoie met en relief, vu de l'intérieur, des épisodes qui ont brûlé l'actualité, comme l'échec de l'Accord du lac Meech, la rupture douloureuse entre Bryan Mulroney et Lucien Bouchard, l'affaire Airbus, le scandale Bre-X, l'enlèvement de travailleurs canadiens en Équateur et le conflit de travail chez Vidéotron au début des années 2000, et implique des figures majeures de ce monde, comme Nelson Mandela, François Mitterrand, Margaret Thatcher et Mikhaïl Gorbatchev.

Brian Mulroney, qui signe la préface de En première ligne et compte parmi les plus précieux alliés de Luc Lavoie, ne pouvait être présent mardi, mais avait enregistré un message fort élogieux sur vidéo pour rendre hommage à son ancien partenaire professionnel.

Sollicité de toutes parts pendant l'événement, Luc Lavoie a fait preuve d'autodérision dans son allocution de remerciements, mardi, en adressant un clin d'œil à ses convictions fédéralistes et à ses propos maladroits d'octobre dernier, quand il avait dit sur les ondes de LCN qu'il aurait aimé pouvoir «chasser les séparatistes».

«Même les péquistes sont venus comme si de rien n'était», a-t-il lancé, sous les rires de la petite foule. Quelques secondes plus tard, il avançait que la publication d'En première ligne avait dû être décalée en raison d'une certaine «chasse aux écureuils»...

Monsieur Lavoie a aussi montré un côté tendre de sa personnalité en saluant ses deux petits-fils, Malik, quatre ans et demi, et Sohan, un an, les enfants de sa fille aînée, à qui le livre est d'ailleurs dédié. Pendant la soirée, les deux bambins ont d'ailleurs amusé plusieurs convives en dépensant toute leur énergie à l'extérieur de la salle où se tenait le rendez-vous mondain.

«J'aimerais que mes deux magnifiques petits-fils, quand ils vont vieillir, connaissent l'histoire de leur papi», a répété Luc Lavoie en entrevue au HuffPost Québec, en signalant que plusieurs personnes lui demandaient, et depuis longtemps, d'écrire sa biographie.

«À un moment donné, j'ai décidé que c'était le temps, a-t-il simplement évoqué. Les gens m'ont vu un peu partout, mais ne savent pas trop où ça ([son] histoire) aboutit, où ça commence, où ça finit. J'aime intéresser les gens, partager mon expérience. Peut-être que certains en tireront des leçons!»

Après toutes ces années passées dans les dédales de l'univers politique, l'observateur considère qu'il s'agit là d'un art toujours aussi «cruel» et «intéressant».

«Avec des hauts et des bas, a-t-il précisé. C'est plus ou moins un baromètre de l'histoire de la société, quand on voit ce que nos leaders deviennent. C'est un peu nous!»

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Nombreux témoignages

Au fil «des épreuves, des défis, des enjeux», mais aussi d'«énormément de plaisir», Pierre Karl Péladeau a raconté, mardi, avoir développé une belle amitié avec Luc Lavoie. Il a également vivement acquiescé lorsqu'on lui a demandé si, selon lui, Luc Lavoie avait posé quelques pierres à la construction de l'édifice qu'est aujourd'hui Québecor.

«Énormément, a indiqué Pierre Karl Péladeau. Ça n'a pas toujours été facile, mais c'est une réussite d'équipe. Luc a fait partie de cette équipe, et je dirais même qu'il a fait partie du premier trio!»

«Je trouve que c'est un homme d'une loyauté exceptionnelle, a ajouté le président de Québecor. C'est la raison pour laquelle il a toujours été, aussi, un grand ami».

Et ce, peu importe les couleurs endossées politiquement, a ajouté Pierre Karl Péladeau.

«Ça ne nous empêchera jamais de discuter et de continuer à être en désaccord, a affirmé ce dernier en éclatant de rire. J'apprécie justement le fait que lui est prêt à débattre de ces questions-là. Des fois, malheureusement, il n'écoute pas énormément... Mais il est toujours quand même prêt à débattre!»

Mario Dumont, qui soutient avoir beaucoup de respect pour «l'acte d'écrire un livre», qu'il juge en quelque sorte être un «statement», a relevé éprouver beaucoup d'admiration pour les multiples carrières du cheminement de Luc Lavoie.

«Au cours des derniers jours, j'ai lu le livre et j'ai beaucoup aimé. Ça mérite d'être lu, c'est un très bon livre.»

«Luc ne se demande pas ce que les autres vont penser de lui, ou de ce qu'il pense. C'est authentique. Il s'est forgé une pensée avec son passé, son vécu, et c'est à lui. Il l'assume bien. C'est ce qu'on veut dans notre domaine. Comme conseiller de premier ministre, c'est quelqu'un qui a démontré un niveau de loyauté exceptionnel. J'ai beaucoup de respect pour ça, je trouve que la loyauté est une valeur importante. C'est un personnage, à sa façon, dans l'histoire politique du Québec», a continué Mario Dumont, qui côtoie le principal intéressé tous les jours à LCN.

Bruny Surin, de son côté, a appris qu'il ne faut pas se fier aux apparences en apprenant à connaître Luc Lavoie.

«Ça fait environ 20 ans que je connais Luc. La première impression que j'ai eue de lui, quand je ne connaissais pas la personne, c'était qu'il était sévère, dur. Mais, dès que je l'ai connu, on a développé une amitié. C'est quelqu'un qui est droit ; avec Luc, il n'y a pas de zones grises. C'est noir ou c'est blanc, et c'est ce que j'aime avec les gens. Il est authentique, et ça me fait plaisir d'être à ses côtés ce soir», a vanté le sportif, qui n'écarte pas la possibilité de faire le saut en politique un jour, et qui dit même avoir déjà été approché à cet égard.

«Peut-être un jour! Peut-être dans 10 ans. On verra! Mais l'intérêt est là...», a avoué Bruny Surin, un grand sourire aux lèvres, qui compte pour l'instant demeurer discret sur ses allégeances.

Enfin, Bernard Drainville, «adversaire» de Luc Lavoie à La Joute, a exprimé en mots la relation particulière qui le lie à son collègue.

«Lui et moi, on a des désaccords profonds sur beaucoup de choses, mais on a appris à se respecter et s'estimer, a expliqué l'animateur du 98,5. Je dirais qu'aujourd'hui, on est devenus des amis. Même si on a encore des affrontements qui sont assez durs, par moments - et qui ne sont jamais, soit dit en passant, artificiels, qui portent sur des convictions profondes, des valeurs, des conceptions de la société qui sont diamétralement opposées, dans certains cas – on a appris à respecter le point de vue de l'autre.»

«Lorsque l'échange est terminé, lorsque la passe d'armes s'est conclue, on a appris à tourner la page, à se donner une tape sur l'épaule après l'émission, ou même à reprendre le segment après la pause, comme si on ne venait pas de se taper sur la gueule sur des choses fondamentales.»

«C'est quelque chose qui a une valeur, a poursuivi Bernard Drainville après un long silence, comme s'il évaluait son rapport avec Luc Lavoie. C'est quelque chose dont on doit être fiers, je pense. D'être capables d'avoir des échanges extrêmement corsés, mais aussi de voir qu'au-delà de l'échange, il y a un être humain qu'on respecte, je pense que c'est... Je ne trouve pas le mot....Dans le monde dans lequel on vit, d'être capable de voir l'être humain au-delà de ses convictions politiques, de sa conception de la société ou de ses affiliations idéologiques, je pense que c'est bien. C'est une bonne chose.»

Luc Lavoie

En première ligne – Le parcours atypique d'un communicateur

Éditions de L'Homme

328 pages

Parution le 7 février 2018

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