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Montréal c'est électrique cesse ses opérations et laisse ses dettes à la Ville

L'organisme laisse un trou de 13,55 millions $ à combler.
Une voiture de Formule E lors du ePrix de Montréal.
Handout via Getty Images
Une voiture de Formule E lors du ePrix de Montréal.

L'organisme responsable d'organiser la course de Formule E, Montréal c'est électrique, cesse ces opérations. Il laisse derrière elle des dettes de 13,55 millions $.

Le conseil d'administration de Montréal c'est électrique (MCÉ) a démissionné en bloc et licencié son seul employé lundi, après la présentation de son bilan annuel. MCÉ laisse une dette de 6,65 M$ directement à la Ville de Montréal, une somme tirée de la marge de crédit de 10 M$ accordée par l'ex-maire Denis Coderre.

Selon Simon Pillarella, qui était jusqu'à aujourd'hui directeur général de MCÉ, la Ville a déjà absorbé cette dette comme cautionnaire de la marge.

À cela s'ajoutent 6,9 M$ en factures impayées, essentiellement à Formula E Operations (6,3 M$). Il s'agit de factures pour la logistique et pour les droits de course de 2017.

Et 9,6 M$ encore à venir

Comme nous le rapportions en décembre, la Ville pourrait bien se retrouver avec une dette supplémentaire de 9,6 M$ pour les droits de course de 2018 et 2020, puisque le contrat qui liait MCÉ et Formula E Operations (FEO) couvrait trois années.

FEO a déjà laissé entendre qu'elle ira chercher les sommes impayées dans les poches de la Ville. Une mise en demeure a d'ailleurs été envoyée à la Ville, ainsi qu'à MCÉ.

La mairesse refuse de payer

Jointe dans le métro en marge d'une annonce avec la Clinique Juripop, la mairesse Valérie Plante affirme qu'elle mettra tout en oeuvre pour ne pas payer cette dette.

«Je vais tout faire pour que les Montréalais ne paient pas davantage pour ce fouillis. Je pense que c'est assez clair qu'on s'est retrouvé à devoir financer un projet qui à la base était assez mal attaché [...] et je vais tout faire pour limiter les dégâts», dit-elle.

Or, MCÉ n'a aucun actif à saisir. Questionnée à savoir si la Ville ne retrouvera pas de facto responsable de payer les créanciers, Mme Plante a rappelé que la Ville n'a signé aucun contrat avec la Formule E, seulement MCÉ.

Rappelons toutefois que MCÉ a été créée à l'initiative de la Ville. C'est l'ex-maire Denis Coderre qui a décidé d'amener la Formule E à Montréal, un fait que ne manqueront pas de souligner les avocats de FEO.

Seulement 15 000 billets achetés

Par ailleurs, MCÉ a confirmé que seulement 15 000 spectateurs avaient acheté leurs billets. Les 30 000 autres ont été offerts aux commanditaires, ou encore donnés aux résidents du secteur affecté par la course. MCÉ qualifie tout de même ce résultat de «réussite»... même si l'objectif de 60 000 visiteurs n'a pas été atteint.

«Notons que même si les billets donnés avaient tous été vendus, cela aurait rapporté moins d'un million de dollars, sur un déficit de 13,55 M$. Le succès financier de l'événement ne reposait donc pas sur la vente de billets, mais plutôt sur les autres sources de financement et les retombées économiques et touristiques à long terme de l'événement», lit-on dans un communiqué diffusé lundi.

Selon MCÉ, l'ex-maire Denis Coderre avait promis d'aller chercher 11,55 M$ en subventions aux gouvernements fédéral et provincial. Il n'a livré que 3,45 M$.

Joint par téléphone, M. Pillarella affirme que la Ville aurait dû prendre une année supplémentaire pour organiser la course de Formule E.

«Si on avait eu une année de plus, je pense que les gens auraient mieux compris ce qu'on tentait de faire», dit-il.

Selon M. Pillarella, la Ville aurait aussi eu plus de temps pour implanter de meilleures mesures de mitigation pour les commerçants et les résidents affectés par la piste de course installée en plein centre-ville.

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