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Josée Blanchette commente les relations entre profs et étudiantes: «Il avait 45 ans. J'avais 15 ans.»

Josée Blanchette témoigne de son expérience personnelle pour demander de meilleurs lois et règlements pour protéger la jeunesse.
Twitter/Josée Blanchette

Chroniqueuse au micro de Paul Arcand, Josée Blanchette a utilisé sa tribune lundi matin pour demander des règles et des encadrements plus sévères concernant les relations entre professeurs et étudiantes en lien avec un dossier de La Presse paru ce week-end.

Elle a d'abord relaté les codes de conduite auxquels sont soumis les professeurs de grandes universités américaines. «Harvard, Yale, l'Université du Connecticut ont été très claires: il n'y a pas de relations sexuelles entre professeurs et étudiantes du premier cycle. Que tu lui enseignes ou pas, c'est non. [...] Je suis allée voir les directives de [l'Université] Concordia récemment et [elles disent] que toute relation sexuelle devrait être "évitée". Ça laisse pas mal de place à l'improvisation.»

Pour appuyer son propos, Mme Blanchette a parlé de son expérience personnelle en la matière. Elle affirme avoir vécu une relation qu'elle croyait à l'époque «consensuelle» avec son professeur de philosophie au cégep, âgé de 45 ans alors qu'elle en avait 15.

«Mon prof de philo, il a utilisé les mêmes procédés, c'est-à-dire qu'il nous faisait faire de la création littéraire philosophique et dans ses commentaires il m'a séduite, tranquillement pas vite. J'avais quand même 15 ans quand je me suis retrouvée dans son lit», a-t-elle confié à Paul Arcand.

J'ai été abusée, mais sans le savoir, parce que j'étais consentante. Je n'ai jamais pensé moi que c'était de l'abus parce qu'à 15 ans tu ne le sais pas que t'es pas une adulte. Tu ne le sais pas que tu n'as pas toutes les données et que c'est une relation de pouvoir.Josée Blanchette

Elle a ensuite révélé avoir appris récemment que l'homme en question a plus tard été condamné pour pédophilie. «J'apprends il y a trois semaines que ce monsieur, Roger Savoie, prof de philo dans les années 70-80-90 au Cégep de Saint-Laurent, est en prison pour pédophilie. Après avoir pris sa retraite du cégep, il est devenu famille d'accueil pour la DPJ. Il avait une pépinière de jeunes enfants à sa disposition, après avoir eu une pépinière de jeunes filles à sa disposition au cégep sans que les autorités ne sévissent jamais», a-t-elle déploré, soulignant avoir été «en état de choc pendant quelques jours».

C'est aussi le climat qui régnait à l'époque au Cégep Saint-Laurent qu'elle a cherché à dénoncer. «Le département [de philosophie] était au courant, ses collègues étaient au courant, d'ailleurs il avait d'autres voisins de bureau qui faisaient la même chose. C'était tout à fait accepté. Il n'y avait pas de problème, c'était même cool.»

Jugeant la peine de son ancien professeur peu sévère, elle se questionne sur les sanctions qui pourraient être appliquées dans le cas d'une relation entre deux adultes consentants, mais qualifiée comme une relation de pouvoir. «Une petite tape sur les doigts? Une suspension d'une fin de semaine? C'est tellement ridicule!», ironise-t-elle.

Selon Mme Blanchette, la popularité du mouvement de dénonciation #MoiAussi sert à «pallier un système de justice totalement déficient où on laisse ces pervers-là faire n'importe quoi».

Écoutez la chronique complète ici.

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