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Ni poisson ni grenouille sacrifiés, promet le Port de Montréal

Deux espèces menacées pourraient bloquer un projet qui doublerait la capacité du port.
Port de Montréal

Les poissons et les grenouilles peuvent dormir tranquilles, promet le Port de Montréal. L'agence fédérale nie la présence de deux espèces menacées dans l'aire d'un important projet de développement sur la Rive-Sud, une possibilité soulevée par son étude d'impact environnemental.

Le Port de Montréal souhaite développer ses installations de Contrecœur, une petite municipalité située à 50 km à l'est de Longueuil. Il souhaite en faire un terminus intermodal de transbordement de conteneurs. Au terme de plusieurs phases de développement, l'agence doublerait sa capacité de conteneurs.

Or, des craintes sont soulevées concernant la présence du chevalier cuivré et de la rainette faux-grillon. Le premier est un poisson en voie de disparition unique au Québec, alors que la seconde est une toute petite grenouille qui a le statut d'espèce menacée.

L'étude d'impact environnemental préparée par le Port de Montréal soulève la présence de la rainette sur les terres de l'agence. Le Port affirme toutefois avoir choisi une version du projet qui évite l'habitat de la grenouille.

Cette version a toutefois un impact plus important sur l'habitat du chevalier cuivré. L'étude note la présence de 0,4 hectare d'herbiers, un endroit nécessaire au poisson.

La zone de travaux est également comprise dans un secteur considéré comme critique pour l'espèce.

Daniel Dagenais, porte-parole du Port de Montréal, affirme toutefois que la présence du poisson est hypothétique, puisqu'il n'a pas été observé près du site de Contrecœur depuis des années. L'herbier concerné serait aussi de piètre qualité pour le chevalier cuivré.

C'est un herbier relativement petit et pauvre qui est déconnecté du reste de l'habitat et qui présente peu d'intérêt pour l'espèce.Daniel Dagenais

«C'est un herbier relativement petit et pauvre qui est déconnecté du reste de l'habitat et qui présente peu d'intérêt pour l'espèce. [...] Nos mesures de mitigation sont essentiellement de recréer cet habitat dans un secteur en aval qui est beaucoup plus riche et mieux connecté», affirme M. Dagenais.

Celui-ci ne craint pas d'éventuelles procédures judiciaires pour bloquer le projet.

Par mesure de précaution, le Port de Montréal n'effectuera pas de travaux pendant la saison estivale, pourtant plus propice à la construction. L'agence évitera ainsi de perturber les périodes de reproduction à la fois du chevalier cuivré et de la rainette faux-grillon.

La construction du nouveau terminal créera tout de même d'importantes perturbations pour les résidents du secteur. Un mur végétalisé de 4 m surmonté d'un écran antibruit de 6 m sera installé sur une distance de 150 m.

Selon l'agence, la construction de la première phase du nouveau terminal créera 5000 nouveaux emplois. La phase d'exploitation ajoutera 1000 emplois permanents et ajoutera 104 M$ annuellement au PIB québécois.

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