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2018, année charnière pour les infrastructures montréalaises?

Ligne rose absente, SRB en vue.
Olivier Robichaud

Montréal semble avoir atteint son erre d'aller en ce qui concerne les investissements dans ses infrastructures. Après quatre années d'augmentations massives, les investissements prévus en 2018 atteignent enfin les 2,1 milliards $ nécessaires annuellement pour rattraper le déficit d'entretien.

L'administration de Valérie Plante a dévoilé mercredi son Plan triennal d'immobilisations (PTI), un document qui présente les intentions d'investissements en infrastructures. Les montants totaux investis devraient atteindre 6,3 G$ sur trois ans, soit environ le même montant qui était prévu l'an dernier, dans le dernier PTI de l'administration Coderre.

Déjà, l'ex-maire Denis Coderre prévoyait que 2018 serait l'année où la barre de 2,1 G$ serait atteinte. La mairesse Plante poursuit cette lancée, quoique le montant exact est légèrement plus bas.

«Ce PTI investit dans des actifs qui nous permettront de bâtir le Montréal de demain et d'améliorer le bien-être et la qualité de vie des Montréalais et des Montréalaises», a-t-elle déclaré.

Augmenter les investissements réels

Les montants prévus dans les PTI ne sont toutefois jamais utilisés en entier. L'an dernier, environ 1,4 G$ sur les 1,8 G$ prévus ont été effectivement dépensés dans des projets d'immobilisations, soit un taux de réalisation d'environ 72%. Cette année, la nouvelle administration estime que les investissements réels seront de presque 1,6 G$.

Selon Alain Marcoux, directeur général de la Ville, ce chiffre de 1,6 G$ est le seuil à partir duquel la Ville assure le simple maintien de ses infrastructures. C'est la première fois depuis 40 ans que la Ville s'en approche.

«C'est la première fois depuis Jean Drapeau qu'on atteint presque ce chiffre», lance-t-il.

Certains résultats de l'accélération des dépenses sont déjà visibles sur le terrain. Selon une compilation effectuée par le journal Métro, les bris d'aqueducs ont beaucoup diminué. Ce qui permet à la Ville de réduire de 28 millions $ les montants prévus pour le renouvellement des réseaux secondaires d'égouts et d'aqueducs.

Cette réalité soulève toutefois la question de la pertinence d'augmenter la taxe de l'eau dans le budget adopté plus tôt ce mois-ci. Comme nous le rapportions mardi, cette taxe servira essentiellement à stopper la diminution des réserves d'argent du service de l'eau.

L'opposition se félicite

Lionel Perez, qui a pris les rênes du parti de M. Coderre après le départ de celui-ci, souligne que c'est son administration qui a entamé le sérieux coup de barre aux infrastructures.

«On peut voir que tous les efforts que nous avons faits au cours des dernières années se matérialisent. On avait un besoin de rattraper de façon importante les infrastructures de l'eau et les infrastructures de voirie», dit-il.

Il critique toutefois l'administration Plante pour son recours accru à l'endettement, alors même qu'elle augmente les taxes.

«Oui, c'est bien que nous allons dépenser autant. C'est bon pour les infrastructures, c'est bon pour les Montréalais, c'est bon pour l'attractivité économique. [...] Mais la question, c'est quel est le cadre financier avec lequel on va le payer? Nous, on préconisait davantage de paiements au comptant, eux ils préconisent plus de dettes.»

M. Perez affirme qu'un second mandat de Denis Coderre aurait utilisé les fonds généraux pour financer l'augmentation des dépenses dans le service de l'eau, plutôt que d'emprunter ou d'augmenter la taxe de l'eau. Or, un document consulté par le HuffPost Québec montre que l'ancienne administration prévoyait aussi augmenter cette taxe.

Ligne rose absente, SRB en vue

Le grand absent de ce PTI est la fameuse ligne rose du métro. L'administration Plante n'a prévu aucun investissement à ce sujet, alors qu'elle prévoit finaliser l'ensemble des études et octroyer les contrats d'ici la fin 2021.

Selon Mme Plante, des efforts seront d'abord déployés pour que la ligne rose soit acceptée par l'Autorité régionale de transport métropolitain, qui décide des projets prioritaires en transport.

Par ailleurs, la Ville prévoit que le service rapide par bus (SRB) prévu dans l'axe du boulevard Pie-IX se concrétise cette année. L'édicule de la première station a déjà été inauguré.

Or, selon la STM, le projet stagne toujours. Le gouvernement du Québec, principal financier, n'a pas encore officiellement accepté le projet. Ce qui empêche le transporteur de lancer les appels d'offres pour la construction.

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