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(Presque) tous les maires tiennent leurs promesses en termes de taxes

Le gel est à la mode dans le 450.
Valérie Plante
PC
Valérie Plante

Valérie Plante est l'une des rares mairesses du Grand Montréal à ne pas respecter ses promesses en matière de taxation, selon une compilation effectuée par le HuffPost Québec.

Alors que les dernières municipalités retardataires adoptent cette semaine leur budget 2018, le HuffPost Québec a recensé les promesses fiscales des maires de la Communauté métropolitaine de Montréal. Constat: presque tous ceux qui ont pris des engagements publics en matière de taxation lors de la dernière campagne électorale ont tenu parole. Même si certains n'ont pu le faire qu'en offrant des promesses ambiguës.

Beaconsfield, Contrecoeur, Deux-Montagnes, Laval, Repentigny, Saint-Eustache, Saint-Lambert... la liste de maires qui ont promis et livré une hausse de taxes en deçà du taux d'inflation prévu est longue. Plusieurs, comme ceux de Brossard, Boucherville, Longueuil, Mascouche et Rosemère, ont même gelé les taxes de leurs citoyens.

Parmi les 36 maires de la CMM pour qui nous avons pu retracer des promesses fiscales, seulement 5 n'ont pas tenu parole, y compris Mme Plante. Celle-ci se trouve en compagnie de Jocelyne G. Deswarte, mairesse de Saint-Mathias-sur-Richelieu. Mme Deswarte avait promis de baisser les taxes, mais a plutôt collé une augmentation 1,93% à ces concitoyens.

À Terrebonne, le nouveau maire Marc-André Plante a promis des augmentations sous la barre de l'inflation, mais sur un horizon de quatre ans. Il commence son mandat d'un mauvais pas, augmentant le fardeau fiscal de ses électeurs de 5,6%.

Le niveau de l'inflation qui était prévu pour 2018 au moment où la plupart des budgets ont été confectionnés était 2,1%.

À Saint-Philippe, la mairesse Johanne Beaulac avait promis un taux de taxe «équitable». Elle a tout de même augmenté les taxes au-delà du niveau de l'inflation, soit de 2,83%.

Le HuffPost a exclu de cette analyse les maires élus par acclamation, ceux qui n'ont pas fait de promesses fiscales et ceux dont le budget 2018 n'est pas encore accessible.

Légende: Vert foncé = Gel ou baisse des taxes / Vert pâle = Promesses tenues / Rouge = Promesses non respectées

Les villes liées accusent la mairesse

Parmi les maires des villes liées, la mairesse de Westmount, Christina Smith, est la seule à avoir brisé une promesse électorale, selon nos recherches. Celle-ci avait promis une augmentation de 1% et planchait sur ce scénario... jusqu'à ce que Montréal lui annonce une augmentation de 6,7% de la quote-part qu'elle doit verser à l'agglomération.

Westmount imposera cette année une augmentation de taxes de 3,09% à ses citoyens.

Certains autres maires de l'agglomération avaient fait des promesses vagues comme maintenir les taxes «basses» ou «stables», même s'ils planchaient sur un gel. Ils ont tous réussi à budgéter des augmentations de taxes inférieures à l'inflation.

Plusieurs d'entre eux blâment toutefois l'administration Plante pour des hausses plus importantes que prévu. Beaconsfield, par exemple, s'attendait à ce que sa quote-part diminue de 575 000$ à cause des nouvelles règles de comptabilité imposées par le gouvernement provincial. La mairesse Maria Tutino doit plutôt composer avec une augmentation de 345 500$. Elle accuse donc Mme Plante d'être responsable de l'augmentation de 1,21%.

Promesses ambiguës

Les citoyens de plusieurs villes pourraient être surpris lorsque leur compte de taxes leur sera envoyé, même si les promesses des politiciens sont tenues. C'est que certaines promesses de gel ou de baisse ne visaient que le taux de taxation et non la facture finale, laissant donc la place à des augmentations plus ou moins grandes là où l'évaluation foncière augmente.

C'est le cas à Chambly. Le maire Denis Lavoie a promis de diminuer le taux de taxes de 2%. Chose promise, chose faite... mais l'impact sur le compte de taxes est difficile à évaluer puisque les maisons continuent de prendre de la valeur. La Ville a aussi ajouté un nouveau tarif de 90$ pour la gestion des matières organiques.

À Montréal, la mairesse Plante a imposé une augmentation de 3,3% du compte de taxes résidentiel. Elle se défend en disant qu'elle avait seulement promis de limiter la hausse de la taxe foncière, sans tenir compte des autres taxes et tarifs. Elle dit que la taxe foncière n'augmentera que de 1,9%.

Or, selon un calcul effectué par l'Institut économique de Montréal, cette explication ne tient pas non plus la route. Comme l'indique le budget, la taxe foncière fera augmenter le compte de taxe total de 1,9%... mais la taxe foncière elle-même augmentera de 2,5%. Ce qui est toujours plus élevé que l'inflation.

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