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Le budget de Montréal adopté dans la controverse

40 voix contre 24.
Olivier Robichaud

L'administration de Valérie Plante a adopté son premier budget mercredi, 40 voix contre 24, malgré les nombreuses critiques qui fusent depuis qu'elle a dévoilé une hausse de taxes qui dépasse le niveau de l'inflation.

Une manifestation regroupant quelques dizaines de personnes attendait les élus devant l'hôtel de ville de Montréal. Ils venaient justement dénoncer l'augmentation de 3,3% de la charge fiscale des résidents et de 3% de la charge fiscale des entreprises.

En campagne électorale, Mme Plante affirmait que la hausse se limiterait au niveau de l'inflation, soit environ 2,1%.

«Vous n'avez pas tenu votre promesse. Ça fait seulement quelques semaines que vous avez fait cette promesse. Il vous reste 46 mois. Vous allez me voir souvent!», a lancé l'entrepreneur Peter Sergakis, qui a organisé la manifestation.

En entrevue, M. Sergakis a dit qu'il n'a aucune confiance que l'administration rectifiera la situation l'an prochain, lorsqu'elle ne sera pas héritière des décisions de l'administration Coderre.

«Ils ne sont pas capables de gérer un budget de 5,5 milliards de dollars. Il n'y en a pas un qui est compétent là-dedans. Ils sont contre les commerçants, ils sont contre les propriétaires et les taxes vont continuer à augmenter», a-t-il lancé.

Du «cinéma» de l'opposition

Lionel Perez, chef d'Ensemble Montréal, a offert une «main tendue» à l'administration pour trouver des solutions et limiter la hausse de taxes à 2,1%. Il a réitéré sa demande d'annuler l'augmentation de la taxe de l'eau, ce qui lui a valu une vive réaction de la part de Mme Plante.

«Arrêtez votre cinéma, M. Perez. Vous étiez bien au courant de la situation de la Ville. Votre main tendue, je n'y crois pas. Vous étiez au courant des pots cassés, des décisions prises par l'ancienne administration. Mais nous, on ne va pas pelleter le problème par en avant», a-t-elle dit.

La limite d'endettement dépassée

Alan DeSousa, porte-parole de l'opposition en matière de finances, a souligné un fait qui avait jusqu'ici échappé aux observateurs. Le budget adopté mercredi ne respecte pas la politique de gestion de la dette adoptée en 2009 par la Ville de Montréal.

Cette politique limite le niveau d'endettement à 100% des revenus annuels, donc une dette d'un peu moins de 5,5 G$. Le budget prévoit que la dette atteindra 102% des revenus.

«C'est la première fois que Montréal va dépasser ce seuil que nous avons établi en 2009. Ça lance un mauvais signal. Qu'est-ce que vous allez faire pour rétablir la confiance des Montréalais?», a demandé M. DeSousa.

Benoit Dorais, président du comité exécutif, a répondu que la confiance des Montréalais dépendra des actions de son administration.

«On a réussi à augmenter les investissements en transport. On a réussi à faire appel d'offres de 300 autobus. On a mis au budget des sommes réservées pour l'acquisition d'une propriété. On va contrer l'insalubrité. [...] On va garder le lien de confiance en s'assurant de mettre de l'avant les priorités sur lesquelles les Montréalais ont voté», a-t-il dit.

Hausse de tarifs décriée

Par ailleurs, la hausse de plusieurs tarifs a été décriée mercredi par l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ). Les élus ont adopté une nouvelle grille de tarifs qui comprend des augmentations allant jusqu'à 10%, notamment pour les permis de construction.

«Cette hausse n'est pas anodine: on parle ici de 10% pour une seule année! En additionnant ce qui a été annoncé auparavant, cette annonce constitue un signal inquiétant pour les familles qui désirent devenir propriétaires à Montréal», a déploré le vice-président Développement stratégique et Communications à l'APCHQ, François-William Simard.

Mme Plante a promis en campagne électorale de favoriser la rétention des familles à Montréal, notamment en remboursant la taxe de bienvenue. Cette promesse est absente du budget adopté mercredi.

Au lendemain de l'élection de Mme Plante et d'une majorité d'élus de Projet Montréal, l'APCHQ avait réclamé une rencontre avec la nouvelle mairesse pour lui faire part des préoccupations de l'industrie immobilière. Selon M. Simard, cette rencontre n'a jamais eu lieu.

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