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Le réseau E! a essayé de parler du mouvement #MoiAussi sur le tapis rouge, mais il a échoué

Les femmes se sont fait poser des questions à propos des inconduites sexuelles à Hollywood, mais pas le hommes.

Avant le gala des Golden Globes de dimanche, les vedettes ont annoncé qu'elles porteraient des ensembles complètement noirs aux festivités cette année, un geste faisant référence à l'initiative Time's Up dont la mission est de contrer les agressions sexuelles au travail. Les vedettes étaient donc vêtues de robes noires, de tailleurs-pantalons noirs et de tuxedos noirs, entre autres.

La couleur la plus foncée a été choisie pour symboliser la bataille des célébrités contre les inconduites sexuelles. Le New York Times a d'ailleurs prédit que le gala impliquerait une expérience de tapis rouge complètement différente des autres années.

Même E!, le réseau avec un monopole sur la couverture de tapis rouge, a essayé de traiter des mouvements #MoiAussi et #TimesUp lors des entrevues sur le tapis rouge. Si la caméra à haute résolution Glambot était toujours là, au lieu de poser les questions habituelles par rapport au style, les animateurs Ryan Seacrest et Giuliana Rancic ont demandé aux actrices ce qu'elles pensaient de la disparité entre les sexes et du harcèlement sexuel à Hollywood.

Si Seacrest et Rancic ont questionné les femmes par rapport à ces sujets, ils ont laissé les hommes hors de ce débat.

L'actrice Michelle Williams a passé son entrevue louant son invitée pour la soirée, la directrice senior de Girls for Gender Equity et l'instigatrice du mouvement #MeToo, Tarana Burke. Et Meryl Streep a utilisé son temps pour soutenir le travail de la directrice d'Ai-jen Poo, la directrice du National Domestic Workers Alliance.

Mais les acteurs comme Bob Odenkirk et le chanteur Justin Timberlake ont échappé aux questions sérieuses comme celles qui ont été posées à leurs collègues féminines.

Rosa Clemente, Susan Sarandon, Michelle Williams et Tarana Burke.
CHRISTOPHER POLK/NBC VIA GETTY IMAGES
Rosa Clemente, Susan Sarandon, Michelle Williams et Tarana Burke.

«On ne demande pas "Que portez-vous?", on demande "Pourquoi portez-vous du noir?"», expliquait Rancic aux téléspectateurs dimanche. «Il y aura toujours le plaisir et les moments excitants dont on peut s'attendre du tapis rouge de E!, mais on veut aussi encourager ce mouvement et permettre aux célébrités qui se présentent ce soir, qui ont une voix importante, de parler au nom des millions qui n'en ont pas.»

Si les gens ont parlé, ils ne l'ont pas nécessairement fait comme E! l'aurait prédit. Par exemple, Debra Messing a utilisé ses quelques minutes à la caméra pour critiquer le réseau d'avoir laissé partir Catt Sadler le mois dernier.

Sadler a quitté son emploi après qu'elle eut réalisé que son collègue Jason Kennedy faisait le double de son salaire.

«On veut de la diversité, on veut de la parité hommes femmes, et on veut une paie égale», a dit Messing à Rancic aux Globes. «J'étais tellement choquée d'entendre que E! ne croyait pas en l'équité salariale entre ses animatrices féminins et masculins. Je m'ennuie de Catt Sadler et on se tient avec elle. On veut que les gens commencent à avoir cette conversation sur le fait que les femmes sont tout aussi importantes que les hommes.»

Ce qui manquait de la couverture de E! était des déclarations similaires venant de la part d'hommes. Seacrest et Rancic ont posé des questions aux femmes à propos de la sensibilisation à l'inconduite sexuelle dans leur industrie, mais n'ont pas demandé aux hommes le même genre de questions.

Le seul homme qui a mentionné l'épingle #TimesUp était Harmie Hammer, mais c'était après qu'il eut parlé lors du souper de James Franco samedi soir.

Par courriel, le HuffPost États-Unis a demandé à E! pourquoi les hommes n'avaient pas été inclus dans la conversation. Une source à E! a fait référence aux commentaires d'Hammer et a ajouté: «La conversation à propos du mouvement a été tissée à travers les entrevues avec les célébrités et leurs invités activistes. C'était le focus du tapis rouge de E! aujourd'hui.»

Debra Messing
STEVE GRANITZ VIA GETTY IMAGES
Debra Messing

Michelle Williams a bien résumé la situation, disant à NBC: «Nous sommes tellement excitées de changer le tapis rouge d'un simple moment de mode à quelque chose qui veut en dire plus pour nous toutes - en tant que femmes, en tant que mères, en tant que soeurs et en tant que filles.»

Des actrices comme Williams, Streep et Messing ont fait la différence. Il y a eu quelque chose qui ressemblait à une promesse collective de la part des femmes.

Cependant, alors que la cérémonie de remise de prix se déroulait, presque aucun gagnant homme n'a donné de discours qui adressait les agressions sexuelles, la parité entre les sexes ou le futur incertain de l'industrie.

On ne sait pas combien d'hommes et de femmes sont complices des problèmes d'Hollywood et se cachent derrière des ensembles noirs et des épingles Time's Up. Ce qu'on sait, par contre, c'est que dans les derniers mois, ce sont surtout des femmes qui ont fait le travail de dénoncer leurs agresseurs et de se soutenir dans un effort d'avancement. E! a raté l'opportunité d'inclure les hommes dans la conversation.

Ce texte initialement publié sur le HuffPost États-Unis a été traduit de l'anglais.

Mandy Moore

Tapis rouge Golden Globes 2018

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