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Agression sexuelle: Léa Clermont-Dion brise le silence au micro de Paul Arcand

Elle avait dénoncé Michel Venne en octobre dernier.
Facebook/Mari Photographe

L'auteure et animatrice Léa Clermont-Dion a affirmé se sentir «libérée» après avoir porté plainte pour agression sexuelle contre le journaliste et fondateur de l'Institut du nouveau-monde Michel Venne en octobre dernier.

Mme Clermont-Dion a fait cette déclaration mardi matin au micro de Paul Arcand, un mois et demi après sa dénonciation. «J'avais envie de faire un bilan la tête reposée. Le bilan est extrêmement positif. Je me sens bien. Quand j'ai parlé, je me suis sentie libérée», a-t-elle d'abord raconté à l'animateur du 98,5.

L'automne 2017 a été le théâtre d'une vague sans précédent de dénonciation de comportements inappropriés, autant dans le milieu des arts qu'ailleurs. Le SPVM avait d'ailleurs ouvert une ligne téléphonique spéciale pour répondre à la demande. Mme Clermont-Dion n'avait pas du tout prévu qu'une telle vague se produirait au Québec. «Je pense que c'est la preuve que les femmes n'ont pas confiance au système judiciaire. Pourquoi parler publiquement comme ça? C'est peut-être à cause des propos du juge Robin Camp qui demande aux présumées victimes pourquoi elles n'ont pas serré les genoux davantage. C'est toute une culture», a-t-elle avancé.

Mais cette culture serait en train de changer selon la doctorante à l'Université Laval. «C'est très positif ce qui est en train de se passer. C'est une forme d'empowerment», a-t-elle jugé.

Léa Clermont-Dion est par la suite revenue sur la difficulté de dénoncer quelqu'un qui était son «idole», un processus qu'elle juge encore plus difficile de par la relation qu'elle avait avec Michel Venne.

Concernant Lise Payette, qui lui aurait demandé de rédiger une lettre disculpant son ami Michel Venne de tout soupçon pour qu'il puisse devenir directeur du Devoir, la militante féministe s'explique mal la réaction à cette histoire de l'icône féministe. «Je crois que c'était complètement irrationnel de la part de Lise Payette. Je me suis demandée si elle n'était pas sénile, et j'ai même eu de la compassion pour elle. Je crois que c'est symptomatique d'une culture. Ma grand-mère aurait peut-être réagi comme ça.»

Aucune nouvelle de la police

Questionnée par Paul Arcand, Léa Clermont-Dion a admis n'avoir reçu aucun coup de fil de la part de la police depuis le dépôt de sa plainte. «C'est assez bizarre, deux mois plus tard, de n'avoir aucune réponse. Je comprends qu'ils [les policiers] soient dans le jus, mais ça démontre un problème structurel. La ministre [Hélène] David a de très bonnes intentions, mais il faut vraiment améliorer le délai [de traitement] des plaintes», a-t-elle plaidé, ajoutant qu'une aide psychologique devrait être offerte aux présumées victimes d'agression sexuelle.

En fin d'entrevue, Mme Clermont-Dion a affirmé avoir reçu de nombreux témoignages de femmes sou le couvert de l'anonymat qui auraient été agressées par Michel Venne. Deux autres femmes ont officiellement porté plainte à la police pour inconduite sexuelle contre Michel Venne.

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