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Le meilleur du théâtre québécois en 2017

Une année faste pour les artisans du domaine!
Performer standing with arms outstretched on stage in theater
Caiaimage/Martin Barraud
Performer standing with arms outstretched on stage in theater

Année faste pour le théâtre québécois, alors que les créateurs d'ici ont à nouveau démontré leur capacité à toucher, innover, faire réfléchir et divertir le public. Voici les œuvres et les artisans qui nous ont marqué en 2017.

La surprise de l'année

Doggy dans Gravel (salle Fred-Barry) est le genre de pièce dont on sort survolté. Le cerveau en ébullition. Étonné par l'audace dans la forme et dans le fond. Ébloui par de jeunes acteurs au jeu décapant. Ravi par le rythme ahurissant de la production, la réflexion sur l'influence de la culture pop dans nos vies et les références culturelles que seuls les jeunes spectateurs peuvent saisir en entier. Et convaincu qu'avec le travail des jeunes auteurs et metteurs en scène comme Olivier Arteau, le théâtre continuera de se transformer et de nous renverser.

La pièce qu'on n'oubliera jamais

La version courte de J'aime Hydro nous avait jetés sur le cul, mais nous pouvions difficilement imaginer que la version longue, d'environ 4 heures, allait non seulement nous impressionner davantage, mais qu'elle ne nous ferait JAMAIS regretter de passer 240 minutes assis sur un siège à l'Usine C. Ce n'est pas pour rien que l'auteure et actrice de ce théâtre documentaire a remporté le prix Michel-Tremblay. L'oeuvre de Christine Beaulieu, formidablement mise en scène par Philippe Cyr et profitant de l'implication colossale du comédien multi-talentueux Mathieu Gosselin, est un morceau d'anthologie du théâtre québécois. C'est brillant, touchant, drôle, profondément humain et aucunement rébarbatif. À ne pas manquer en tournée en 2018.

La découverte

Dix ans après sa création au théâtre et six ans après son adaptation cinématographique, on peut dire sans se tromper que Bashir Lazhar (Théâtre d'aujourd'hui) a marqué les esprits. Pourtant, son interprète Rabah Aït Ouyahia accroche notre attention dès son entrée en scène et nous invite à redécouvrir le merveilleux texte d'Évelyne de la Chenelière avec panache. Connu surtout pour ses rôles au cinéma (L'ange de goudron, Montréal la blanche) et à la télévision (L'imposteur, District 31), il effectuait ses premiers pas sur scène avec le charisme et l'aisance des grands.

La nouvelle voix

Le travail d'actrice de Rachel Graton (Les Simone, Au secours de Béatrice, Nouvelle Adresse) est salué depuis des années, mais voilà que la jeune femme fait une entrée étincelante du côté de la dramaturgie avec La nuit du 4 au 5 (Salle Jean-Claude Germain), un texte fragmenté sur la mémoire et les effets traumatisants d'une agression sexuelle, dont la structure narrative est en tous points cohérente avec le propos.

La relecture rafraîchissante

On savait Marc Beaupré doté d'une formidable capacité à dépoussiérer les grands classiques de la dramaturgie (Don Juan, Caligula, Hamlet), mais voilà qu'il pousse un cran plus loin avec L'Iliade (Théâtre Denise-Pelletier). Son adaptation libre (l'expression est faible) incluait l'utilisation d'un choeur avec une chorégraphie de mouvements évoquant les arts martiaux et le langage signé, le tout enveloppé d'une musique percutante et de clins d'oeil au hip hop et au rap. Jouissif.

L'édredon théâtral

Difficile de ne pas être réconforté par Enfant insignifiant, la nouvelle pièce de Michel Tremblay, actuellement présentée chez Duceppe. La capacité du jeune Michel à tout remettre en question, avec une logique enfantine d'une rare éloquence, ébranle les fondations de la religion, de la télévision, de la littérature et de la langue française pour notre plus grand plaisir. Et comment passer sous silence le formidable retour de Guylaine Tremblay dans la peau de Nana, la candeur sincère d'Henri Chassé (de loin plus solide que dans Encore une fois, si vous permettez) et le talent éclatant du reste de la distribution (Danielle Proulx, Isabelle Drainville, Sylvain Marcel, Michelle Labonté, Gwendoline Côté).

Le tour de force

Au-delà du fait que les créateurs Florence Longpré et Nicolas Michon ont présenté Sylvie aime Maurice avec un soutien financier extrêmement maigre, soulignons le talent avec lequel les auteurs ont traité de cet amour improbable entre un homme vivant avec le syndrome Asperger et une femme à la personnalité évitante. Fait rare : vous pouvez découvrir la pièce en visionnant sa captation télé sur tou.tv : https://ici.tou.tv/sylvie-aime-maurice?r

En rafale

Impossible de survoler la dernière année théâtrale sans souligner la formidable interprétation d'Emmanuel Schwartz dans Tartuffe (TNM) et celle de François Papineau dans Vu du pont (TNM), le méga succès de La mort d'un commis voyageur au Rideau Vert, la brillante pièce pour adolescents Assoiffés (Théâtre Denise-Pelletier), ainsi que l'habile plume de Sarah Berthiaume dans Antioche (salle Fred-Barry).

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