POLITIQUE - Ne pas baisser la garde. Quinze ans après Jacques Chirac et sa célèbre apostrophe "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs", Emmanuel Macron a volontairement dramatisé les enjeux environnementaux dans le cadre du "One planet summit" convoqué à Paris pour faire vivre l'accord de la COP21.
"On est en train de perdre la bataille" contre le réchauffement et le changement climatique, a averti mardi le président Emmanuel Macron devant des dizaines de dirigeants mondiaux. "On ne va pas assez vite et c'est ça le drame", a lancé le chef de l'Etat. "On doit tous bouger car on aura tous à rendre compte", a-t-il lancé à son auditoire sur un ton alarmiste, évoquant une "urgence permanente" et "le défi de notre génération".
"Dans 50, 60 ou 100 ans, il y aura 5 10 ou 15 chefs de gouvernements présents aujourd'hui qui ne seront plus là. [...] On décide qu'ils vont disparaître et leur population avec eux", a-t-il encore prévenu.
Trump a eu les oreilles qui sifflent
Emmanuel Macron n'a pas épargné non plus le président américain Donald Trump, honni pour avoir décidé de retirer les Etats-Unis. "Si on est là aujourd'hui c'est parce que beaucoup ont décidé de ne pas accepter la décision du gouvernement fédéral américain de quitter l'accord de Paris et ont lancé l'America's Pledge", a-t-il lancé en hommage à cette coalition américaine de collectivités, entreprises, organisations de la société civile pro-climat qui ont juré de respecter, à leur échelle, les accords de Paris.
Avant le président français, l'ancien secrétaire d'Etat John Kerry, qui avait joué un grand rôle au côté de Barack Obama dans l'adoption de l'accord de Paris, s'est montré particulièrement dur à l'égard de Donald Trump, . Le très francophile démocrate a notamment été très applaudi par l'assistance du "One Planet Summit" quand il a dénoncé "une décision auto-destructrice prise dans un but politique".
"Donald Trump s'est peut-être retiré de Paris, mais pas le peuple américain", a-t-il ajouté, citant l'engagement de nombreux Etats américains, villes, entreprises.
Lui succédant à la tribune, l'ex-secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui a appelé le monde à agir mieux pour appliquer l'accord, a aussi dénoncé une décision américaine "politiquement de courte vue, économiquement irresponsable, et scientifiquement erronée".
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