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Les deux comparses reviennent aux sources du «stand-up» dans leur nouveau spectacle.
Facebook/Dominic et Martin

Après un quart de siècle de métier, le tandem formé de Dominic Sillon et Martin Cloutier a tenu à célébrer leurs «noces d'argent» avec un cinquième spectacle bourré d'anecdotes aussi disparates les unes que les autres. Sans fioriture ni pétarade, les deux comparses ont investi mercredi soir la scène du Théâtre Maisonneuve pour revenir aux sources du stand-up comme un clin d'œil à leur début de carrière.

Juste Dominic et Martin, le titre du spectacle en dit déjà long sur cette nouvelle production dans laquelle les humoristes ont été tout simplement eux-mêmes, et ce, sans aucune incarnation, aucun sketch, ni personnage secondaire. Sous la seule lumière des projecteurs, ils ont voulu être proches de leur public, dans tous les sens du terme. «Je veux avertir les gens qui sont installés devant, je crache en parlant», a dit Martin Cloutier dès son arrivée.

En ces temps où le milieu de l'humour québécois broie du noir après les affaires Gilbert Rozon et compagnie, le duo n'a jamais abordé les scandales de l'heure, préférant se concentrer sur d'autres sujets plus anodins. S'en est suivi une flopée d'histoires sans liens apparents, alternant moments cocasses et récits corrosifs, notamment le numéro réussi sur l'éducation des enfants et des adolescents.

Toujours aussi farceurs, se renvoyant constamment la balle, les acolytes s'en sont donnés à cœur joie lorsqu'est venu le temps de parler des subtilités de la langue française, par exemple le mode du verbe après «si» qui chasse les «rais», laissant dire à Dominic : «Je n'ai pas de problème avec ma raie, une des plus belles à l'est de Cornwall!». Ce même Dominic qui confond aisément les mots «synonyme» et «misogyne» se permettra plus tard une tirade pleine de sous-entendus sur la «colonoscopie».

Du bon et du moins bon

Les sympathiques comiques, en parfaite complémentarité, ont de l'expérience et cela s'est entendu dans le rythme et les textes débités quasiment sans accros. Plusieurs blagues osées ont ricoché sur une certaine poésie, en particulier sur les mots et leur personnalité supposée. «Le mot "Croquette", on l'imagine tous avec des joggings gris, des cheveux gras peignés sur le côté en fumant des cigarettes de contrebande. Un estie de crottée!»

Durant 1h30 sans entracte, il a été question de tatouage, de jardinage, de camping, de téléviseurs à écran plat et de cuisines réinventées. «S'il est interdit de tester du maquillage sur des animaux, ça devrait être interdit de tester des recettes sur des amis.»

En dent de scie, les propositions n'ont pas touché dans le mille à chaque fois. L'épisode sur les jobs s'est un peu trop éternisé. Le duo semblait même se répéter. Pareil pour les blagues sur les pitbulls qui ont eu des allures de réchauffé. Tout y est passé ou presque, de la coiffure, «la toupette», du président Donald Trump au gluten en passant par le terrorisme, occasion ici pour les humoristes de bavarder sur l'actualité et l'intolérance. «Les vegans, c'est l'état islamique du manger.»

Par contre, le segment sur les handicapés, emplis d'autodérision, a permis aux deux amis de reprendre la main. «Il me manque un œil, a lancé Dominic. Sur l'autoroute, mon angle mort il est vraiment mort. Il faudrait interdire aux autos de me dépasser par la gauche, parce que je fais le saut à chaque fois.» Le tout s'est terminé par le camping, une activité que nos deux comparses ont eu beaucoup de plaisir à ridiculiser. «Le camping sauvage, tu pars en nature avec le seul risque de mourir!»

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