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Centre Bell: Lady Gaga sait se faire pardonner

Pour des raisons de santé, la star avait dû remettre sa représentation montréalaise, originalement prévue pour le mois de septembre.
Getty Images for Live Nation

C'est vendredi que les inconditionnels de Lady Gaga, ses «petits monstres» comme elle les surnomme affectueusement, ont pardonné à leur favorite de leur avoir fait faux bond il y a presque exactement deux mois.

Originalement prévue le 4 septembre dernier, jour de la fête du Travail, la représentation montréalaise de la tournée Joanne avait dû être reportée parce que Lady Gaga avait malencontreusement chipé une laryngite dans les jours précédents. Les détenteurs de billets avaient appris la nouvelle en fin d'après-midi, quelques heures à peine avant le début prévu de la fête. Les réseaux sociaux avaient eu peine à s'en remettre.

Les malheureux fans éconduits n'avaient eu d'autre choix que de se rabattre sur la finale des Chefs! présentée à la télévision le même soir, ou sur une pointe de l'une des pizzas que la chanteuse, infiniment désolée, avait commandées expressément pour eux à son hôtel, le William Gray, sur la rue Saint-Vincent, dans le Vieux-Montréal.

On ignore si la all dressed ou la pepperoni fromage avaient meilleur goût parce que payée par une diva internationale, mais la compensation était quand même une délicate attention de la part de Gaga, qui s'était même pointé le bout du nez à quelques reprises sur le toit de l'hôtel pour agiter la main à la foule et se prêter au jeu des photos.

Or, vendredi, tout ça n'était que du passé, et la fébrilité était palpable dans les gradins du Centre Bell, et même à l'extérieur, avant le spectacle. Ils étaient 19 200, enfants, adolescents, adultes, à renouveler leurs vœux d'amour envers l'héritière de Madonna. Çà et là, on distinguait des spectatrices et spectateurs affublés à la façon de leur idole, avec perruques et maquillages élaborés. Dès l'ouverture des portes, une interminable file d'attente longeait l'édifice et, même dépassé 20h, alors que Gaga devait entrer en piste à 20h30, il y avait cohue pour pénétrer à l'intérieur. On ne voit pas souvent des attroupements du genre lors des rendez-vous musicaux dans la maison du Canadien.

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Lumineux et clinquant

Comme il se devait, entourée de sa dizaine de danseurs, l'icône a offert un véritable tintamarre de sons et lumières, déployé dans un arrangement scénique sophistiqué et ponctué par d'innombrables changements de costumes et d'incessants pas de danse. Gaga peut sûrement se permettre de rater des visites au gym par les temps qui courent, sa prestation étant suffisamment cardio pour lui assurer une santé de fer dans les années à venir.

Elle s'est promenée entre trois espaces distincts pendant le concert : la scène principale, sur laquelle s'élevaient au besoin trois plateformes ; une circulaire, au milieu du parterre ; et une ultime, rectangulaire, un peu plus grande, à l'autre extrémité. Ces trois paliers étaient liés entre eux par d'imposants ponts, lesquels se dressaient uniquement lorsque nécessaires, et tout aussi décorés que les autres accessoires des différents tableaux. Au-dessus des gens étaient par ailleurs installées des structures ovales qui faisaient office d'écrans aux nombreuses projections.

Les effets spéciaux ont abondé, il y avait du lumineux, du clinquant, de l'hallucinant partout, entre un numéro porté par des flammes comme si on était en enfer et des segments plus dépouillés.

Un décompte s'est affiché tout en haut 20 minutes avant que la reine ne s'amène. De quoi aviver l'excitation de toute la salle, qui s'est alors fait entendre bruyamment. Lorsque le cadran est disparu, la lumière s'est posée sur une Lady Gaga surélevée sur l'un des planchers greffés à la scène avant, toute concentrée à ses jeux de pieds, penchée sur le pied de micro qu'elle ne lâchait pas de la main en y crachant Diamond Heart.

Déjà, on avait un aperçu de la mise en scène flamboyante qui envelopperait le concert, au gré des rangées de néons colorés qui brillaient derrière la vedette sur A-Yo, qu'elle a terminée d'un air souverain.

Avant d'entamer la légendaire Poker Face, Mother Monster a adressé quelques mots à sa «progéniture». «Bonsoir mes petits monstres», a-t-elle prononcé en français sans trop de mal, sous les gueulements de l'assistance, avant de s'excuser de l'incident de septembre.

Vers la fin de Perfect Illusion, Lady Gaga est descendue dans une trappe, et on a été plusieurs minutes sans l'apercevoir. Le tour de chant de deux heures bien comptées ne contenait pas d'entracte à proprement parler, mais de longs – parfois trop — interludes visuels, souvent impressionnants, occasions pour l'artiste de changer de vêtements.

Peu de chansons connues du répertoire de Gaga manquaient à l'enchaînement : Alejandro a été supportée par les danseurs au torse nu, et Just Dance – son tout premier hit — a été le morceau le mieux accueilli. On n'a pas non plus boudé LoveGame, Telephone, Paparazzi, Bad Romance – chorégraphie emblématique à l'appui – et The Cure.

Lady Gaga a habilement alterné entre son matériel d'hier et celui d'aujourd'hui, son «hier» à elle étant relativement récent, puisque c'est en 2008 que sa carrière a explosé. On a en outre pris la pleine mesure de la passion de la dame pour la chanson, elle qui slalome désormais plus que jamais entre tous les styles.

La musicienne s'est souvent commise au piano vendredi, notamment pendant la réjouissante portion de Come to Mama et celle, quasi émouvante, de Edge of Glory, en formule piano-voix. L'instrument étincelait alors de bleu et tout l'amphithéâtre tenait son cellulaire blanchâtre levé haut. La pièce était moins percutante sans arrangements, mais la communion entre Gaga et son public, presque silencieux, était touchante. Million Reasons, au rappel, a aussi été partiellement déclinée sans artifices.

Assumant la dégaine country depuis son dernier album, Joanne, paru l'an dernier, Lady Gaga a joué les cowgirls avec bonheur, particulièrement dans un moment folk country qu'on ne lui aurait pas cru possible il y a dix ans, au son de Angel Down et Joanne, livrées en position assise, on ne peut plus décontractée.

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Pas de photos

Une étoile de la trempe de Madame Gaga ayant le loisir d'imposer ses exigences, les caméras et leurs propriétaires photographes n'étaient pas admis au Centre Bell, vendredi. Ceux et celles qui n'y étaient pas ne pourront donc admirer les mille fantaisies vestimentaires de la fashionista qu'est Stefani Joanne Angelina Germanotta de son vrai nom, ses chapeaux de cowboys de toutes les couleurs et scintillants à n'en plus finir, ses vestes à franges, ses redingotes, ses robes à épaulettes, ses justaucorps, son immense jupe blanche étagée sur Born This Way, ses chaussures aux talons vertigineux et sa chevelure aux reflets bleutés, de même que les accoutrements de ses danseurs, toujours coordonnés à ses propres tenues.

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