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Un jour sur les pas de Christine Mitton, candidate du Parti Laval

Vous ne la connaissez pas, mais elle a fait partie de certains des chapitres les plus fous de l'histoire récente du Québec.
Olivier Robichaud

Vous ne connaissez pas Christine Mitton. Vous ne l'avez probablement jamais vue à la télé, ni lors d'un discours devant une foule. Mais pourtant, derrière les coulisses, elle a fait partie de certains des chapitres les plus fous de l'histoire récente du Québec. Aujourd'hui, elle fait le saut en politique active pour représenter ses concitoyens de Laval.

À 10 h un jeudi, le HuffPost Québec rencontre Mme Mitton dans un restaurant à déjeuner du boulevard de la Concorde.

«J'ai grandi ici, nous informe-t-elle. J'ai vécu sur le Plateau pour des raisons professionnelles, mais quand j'ai eu ma fille, je suis revenue dans mon quartier.»

Son quartier, c'est le district Val-des-Arbres, qui recoupe une partie du secteur Duvernay. Avant de se lancer dans la présente campagne, elle y était encore une relative inconnue. Pourtant, elle a côtoyé les plus grands de ce monde. En premier chef, « Monsieur » en personne: Jacques Parizeau, à titre d'attachée de presse.

Elle a également fait les communications de l'Escouade Carcajou, créée pour mettre un terme à la guerre des motards. Après un passage à la Société du Parc Jean-Drapeau, elle est revenue prêter main forte à l'équipe de Louise Harel lorsque l'ex-politicienne était présidente de l'Assemblée nationale et elle l'a suivie lorsqu'elle a atterri sur la scène municipale. Depuis 2013, elle conseille la présidente de la Commission scolaire de Montréal.

«Quand je suis revenue dans le quartier, il y a plein de choses qui m'ont sauté aux yeux», affirme-t-elle.

Des choses comme un aqueduc refait au complet sous le croissant Champigny... sauf un tronçon de 45 mètres au bout, laissant quatre résidences avec un vieux tuyaux qui a récemment fuit.

À 11h, Mme Mitton s'y rend pour faire une mise à jour de la situation avec un résident qui a porté plainte.

«Ils m'ont dit que c'est comme ça parce que ça coûte moins cher. Au départ, ils m'ont dit que ça se terminerait avec un bouchon et on serait connecté de l'autre bord. Mais là, ils ont recreusé et ils vont rebrancher le nouvel aqueduc sur la vieille partie», affirme le résident.

À 11h30, rendez-vous sur la rue Rivard avec une autre citoyenne qui se bat contre l'administration de Marc Demers. Celui-ci a fait installer des bandes bleues et blanches autour des parcs et des écoles de Laval afin de signaler aux automobilistes de faire attention. Les résidents estiment toutefois que c'est raté.

«Les gens roulent plus vite depuis que c'est là, ça a l'air d'une piste de course!», dit-elle.

Mme Mitton s'est d'ailleurs fait connaître avec cette histoire. Une photo qu'elle a publiée sur Facebook a été vue plus de 22 000 fois.

La candidate s'appuie beaucoup sur les réseaux sociaux pour mener sa campagne, en plus du porte-à-porte.

«On n'a pas un très grand budget, alors on utilise les outils qu'on a. On a de loin le plus grand nombre de gens qui nous suivent sur Facebook», souligne-t-elle.

Avec plus de 2200 abonnés, la page de Parti Laval double le score des autres partis lavallois, même celui du maire sortant.

Mais tout de même, voilà qui n'a rien à voir avec les ressources auxquelles elle avait accès à l'Assemblée nationale, ou encore lorsqu'elle travaillait à Juste pour rire.

Au sujet de Gilbert Rozon, Mme Mitton confirme d'ailleurs ce que plusieurs ont dénoncé: son ex-patron avait tendance à harceler les femmes de son entourage.

«Moi, il ne m'est jamais rien arrivé. J'ai un certain caractère, alors il ne s'est jamais essayé. Mais des histoires, j'en connais. Et pas juste une», affirme la candidate.

À 12h15, un petit arrêt dans un restaurant d'empanadas, seul coin charmant d'un petit centre commercial qui manque gravement de panache.

«Il manque de commerces de proximité à Laval. Des McDos, des Coras, des Tim Hortons, il y en a. Mais si tu veux un petit café indépendant, les gens prennent leur voiture et ils vont sur la rue Fleury, à Montréal», lance la candidate, qui souhaite favoriser les commerces de proximité.

À 13h, le porte-à-porte commence. Dès le premier arrêt, un cynique lui rappelle l'ère Vaillancourt.

«Avec tout ce qu'on a entendu... Je ne dirais pas que la confiance est à zéro, mais ce n'est pas bien plus haut que ça», lance-t-il à la candidate, qui tente de lui expliquer qu'elle souhaite défendre ses intérêts.

Quelques portes de plus, où d'autres citoyens mécontents des lignes bleues et blanches près de l'école des Ormeaux. Et puis, c'est l'heure de quitter. L'actualité ne prend pas de pause et la candidate doit tourner quelques vidéos pour sa page Facebook.

Saura-t-elle faire sa place en politique active, comme elle l'a fait derrière les coulisses? Les électeurs de Val-des-Arbres décideront de son sort le 5 novembre.

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