Une ombre planait sur le Gala de l'ADISQ, dimanche soir, suite aux semaines tourmentées qui ont vu s'écrouler Éric Salvail et Gilbert Rozon. Des artistes comme Émile Bilodeau, 2Frères et même l'animateur de la soirée, Louis-José Houde, ont tous fait référence à leur manière aux récents événements qui ont ébranlé le milieu artistique. C'est toutefois le discours de Serge Postigo qui a confronté plus directement la réalité des gens travaillant pour Juste pour rire, alors qu'il acceptait le trophée du Spectacle de l'année pour la production Mary Poppins.
«Juste pour rire, c'est eux. C'est leur talent, c'est leur audace, c'est leur travail acharné, que des millions de personnes sont venues applaudir pendant 35 ans. Ne laissons pas l'horreur décider de leur avenir à court et moyen terme. Occupons-nous de nos victimes et soyons vigilants, par souci de vengeance, de ne pas en faire des milliers de collatérales. Parce que tous ceux que je vous ai nommés n'ont rien fait... si ce n'est que le spectacle de l'année.»
Des propos qui ont dérangé Safia Nolin, qui s'en est tenu à de courts remerciements en acceptant le prestigieux Félix de l'Interprète féminine de l'année, devançant son idole, Céline Dion. La chanteuse a trouvé qu'il s'agissait d'une prise de position déplacée, jugeant que Juste pour rire était «une compagnie pourrie de l'intérieur, qui dit aux victimes de se fermer la gueule depuis des années», d'après des propos recueillis par La Presse.
«Défendre ça devant tout le monde, à la télévision, dans un gala où il y a des femmes qui sont sorties publiquement dire qu'elles avaient été victimes... Pour moi, c'est trop de dire ça, ça n'a pas sa place.»
L'auteure-compositrice-interprète a dédié ses remerciements aux victimes qui ont osé dénoncé dans les dernières semaines, souhaitant que ce mouvement en inspire d'autres.
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