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Élections: les campagnes numériques laissent à désirer selon une firme

La firme AOD Marketing a analysé les outils numériques utilisés par Équipe Denis Coderre et Projet Montréal.
Olivier Robichaud

Les deux principaux partis montréalais ignoreraient d'importants outils de marketing numérique dans le cadre de la campagne électorale municipale. Même la stratégie de Denis Coderre, roi incontesté des réseaux sociaux, laisserait à désirer.

La firme AOD Marketing a analysé les outils numériques utilisés par Équipe Denis Coderre et Projet Montréal. Constat: internet est sous-exploité.

«Aujourd'hui, les Canadiens passent en moyenne 5h49 par jour sur internet depuis leur PC ou tablette et 1h42 depuis leur cellulaire, c'est majeur», note Augustin Vasquez-Levi, président et fondateur d'AOD Marketing.

Égalité sur Facebook?

Un premier constat surprenant se dégage de l'analyse: malgré une large avance dans le nombre d'abonnés sur Facebook, les publications de Denis Coderre suscitent peu d'engagement, c'est-à-dire que peu d'internautes commentent, partagent ou réagissent à ce qu'il dit. Le profil de M. Coderre suscite un maigre taux d'engagement de 0,04% alors qu'il est suivi par 40 000 personnes. Avec moins de 1000 abonnés, le profil Facebook de Valérie Plante arrive à susciter un taux d'engagement de presque 18%.

Le rapport n'offre pas d'explication pour cette faible performance, mais note qu'aucun des deux candidats n'a fait de campagne commanditée ciblée sur Facebook, c'est-à-dire des campagnes publicitaires visant les internautes selon leur code postal.

«Ça permet de comprendre le discours dans chaque arrondissement et avoir une campagne spécifique à chaque région», note M. Vazquez-Levi.

En 2015, le quotidien The Gazette a analysé les tweets de M. Coderre et note là aussi que la portée du maire était faible malgré ses 219 000 abonnés (308 000 aujourd'hui). Selon le journal, ce résultat s'explique par le fait que les deux tiers des comptes Twitter qui suivent le maire sont faux ou inactifs, une proportion bien plus élevée que d'autres politiciens.

Quant à Mme Plante, elle a fait l'erreur d'avoir à la fois un profil personnel et une page professionnelle sur Facebook.

«Avoir un profil personnel et une page publique dilue la performance de ses publications et éparpille ses abonnés potentiels», lit-on dans l'analyse de AOD Marketing.

Publicités Google

M. Coderre est le seul à avoir lancé des campagnes payantes sur Google jusqu'à présent. Au début de la période électorale, le site web de son parti était même le premier résultat à sortir lorsqu'on entrait «Projet Montréal» dans le moteur de recherche.

AOD Marketing estime que Projet Montréal aurait eu tout intérêt à mener une telle campagne publicitaire étant donné le manque de notoriété de sa chef, Valérie Plante.

«À noter que le Facebook de Valérie Plante est recherché sur Google. [...] Ceci est symptomatique d'un manque de notoriété sur le web», note la firme.

M. Coderre aurait toutefois pu faire mieux. Entre autres, il a payé pour que le site de son parti apparaisse en premier dans les recherches Google portant sur son nom alors qu'il était déjà bien référencé.

Selon M. Vazquez-Levi, les deux partis ont manqué une autre opportunité de cibler des électeurs avec des campagnes géolocalisées sur Google.

«À l'heure où les intentions de vote sont annoncées comme quasi identiques, une campagne numérique aurait définitivement permis aux candidats d'avoir une plus grande visibilité web et, peut-être, faire la différence», conclut l'analyse.

Le HuffPost Québec a demandé à Projet Montréal et Équipe Denis Coderre pourquoi ils n'avaient pas investi davantage dans le numérique. Au moment d'écrire ces lignes, ils n'avaient pas envoyé de réponse.

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