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La GRC retire un questionnaire «inapproprié» qui cible les musulmans

Les demandeurs d'asile devaient répondre à des questions sur le hijab et l'État islamique, entre autres.
Un officier de la GRC parle avec des femmes originaires du Soudan après qu'elles aient traversé la frontière canado-américaine de manière irrégulière près de Hemmingford, au Québec, le 26 février 2017. (GEOFF ROBINS/AFP/Getty Images)
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Un officier de la GRC parle avec des femmes originaires du Soudan après qu'elles aient traversé la frontière canado-américaine de manière irrégulière près de Hemmingford, au Québec, le 26 février 2017. (GEOFF ROBINS/AFP/Getty Images)

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a dû modifier un questionnaire soumis aux demandeurs d'asile à Saint-Bernard-de-Lacolle en raison de certaines questions qui ciblaient spécifiquement la communauté musulmane.

Le Toronto Star a a obtenu une copie de ce document de 41 questions (disponible ci-dessous). Les migrants devaient décrire comment ils perçoivent les femmes qui ne portent pas le hijab, ainsi que leur opinion de l'État islamique et des talibans. Aucune autre religion et aucun autre groupe terroriste ne sont mentionnés.

« Le Canada est un pays très libéral qui croit à la liberté de la pratique religieuse et de l'égalité entre les hommes et les femmes, peut-on lire. Comment vous sentez-vous par rapport aux femmes qui ne portent pas le hijab (couvre la tête), dupatta (couvre la tête et les épaules), chador (couvre la tête et le corps), niqab (couvre la tête, la figure et le corps, burka (couvre tout le corps, incluant les yeux)? »

La GRC confirme que les questions 31, 34 et 35 – qui font référence à la religion et à la fréquence des pratiques religieuses – ont été supprimées.

Le bureau ministre fédéral de la Sécurité publique, Ralph Goodale, dit avoir « immédiatement » communiqué avec la GRC après avoir pris connaissance de ce questionnaire. Il était utilisé à l'échelle locale et à titre indicatif seulement.

« Certaines des questions étaient inappropriées et contraires aux politiques du gouvernement, a justifié le porte-parole Scott Bardsley dans un courriel. Le Canada est un pays accueillant pour les réfugiés. La diversité est notre force. »

« La GRC a la responsabilité d'assurer la sécurité des Canadiens et de protéger nos frontières. En même temps, les personnes qui demandent l'asile au Canada doivent être traitées avec compassion et respect et peuvent se prévaloir de tous les recours prévus par la loi. »

La GRC, de son côté, assure qu'elle devait effectuer une « évaluation préliminaire des risques » afin de déterminer si les demandeurs d'asile étaient impliquées dans des activités illégales ou s'ils étaient liés à des groupes criminels organisés.

« Lorsqu'une personne est interceptée en train de franchir la frontière illégalement, ses intentions sont inconnues, rappelle Annie Delisle, porte-parole de la GRC. Les policiers utilisent les outils à leur disposition pour confirmer son identité et évaluer ses activités ainsi que ses intentions tout en respectant ses droits. »

Mme Delisle précise que le questionnaire était disponible à titre indicatif seulement – certaines questions pouvaient être ignorées.

Camp de demandeurs d'asile à Saint-Bernard-de-Lacolle

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