QUÉBEC – À peine nommé, le nouveau ministre de l'Immigration David Heurtel entrevoit déjà de possibles améliorations à la controversée consultation sur le racisme systémique.
M. Heurtel doit passer la journée à rencontrer les fonctionnaires de son ministère afin de faire le point sur le dossier. « Laissez-moi regarder l'état des lieux, a-t-il répondu à la sortie du conseil des ministres. Je veux bien comprendre toute la mécanique de la consultation telle qu'elle est et l'on va voir comment on peut l'améliorer. »
Le Parti québécois et la Coalition avenir Québec réclament l'annulation pure et simple de cette consultation qui fait le « procès » des Québécois en les traitant de racistes. M. Heurtel réplique que c'est « entièrement et totalement faux » de prétendre que c'est le cas.
« Quand on a parlé d'égalité hommes-femmes au Québec, on n'a pas dit : c'est le procès des hommes. Quand on a parlé par exemple d'intimidation des membres de la communauté LGBT, on n'a pas dit : c'est le procès des hétérosexuels. Quand on a fait la commission Charbonneau, on n'a pas dit : toutes les Québécoises et tous les Québécois sont corrompus. »
« Je crois qu'on peut avoir des conversations sobres, dignes sur des enjeux importants dans notre société, a-t-il poursuivi. Et je crois également qu'avec ce type de conversation, on peut avancer, on peut progresser. Il ne faut pas tomber trop facilement – comme certains, malheureusement – dans des réflexes de peur et d'ignorance. »
Le nouveau ministre de l'Immigration dit qu'il n'a pas « que du respect » pour le travail de sa prédécesseure Kathleen Weil, qui se retrouve maintenant responsable de l'Accès à l'information et du nouveau ministère pour les anglophones.
Mme Weil, de son côté, dit qu'elle n'a pas été rétrogradée, mais qu'elle était « prête à prendre des nouveaux défis » après près de six années passées à la barre du ministère de l'Immigration.