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Les Hanson ont fêté leurs 25 ans de carrière au Corona

Les frères Hanson ont encore beaucoup à offrir!
Paméla Lajeunesse

Le 20 juin 1998, alors au faîte de leur popularité et au cœur de leur adolescence, les Hanson ralliaient une foule correcte d'environ 8000 personnes au regretté Centre Molson, devenu depuis le Centre Bell.

Près de 20 ans plus tard, les frangins Isaac, Taylor et Zachary ont vu leur fan club québécois rapetisser, mais le trio est tout de même encore capable de remplir entièrement un Théâtre Corona, comme ce fut le cas mardi. Ils étaient également passés par ce même Corona en février 2012 et en novembre 2013. En 2010, c'est le Club Soda qu'ils faisaient bondir.

Bref, le groupe n'a jamais négligé Montréal dans ses itinéraires de tournée. Et ses assistances ont beau être plus maigres que dans sa période faste, les cris de ses admiratrices, eux, sont toujours aussi stridents et puissants.

Hanson au Corona

Les Hanson célèbrent en ce moment leurs 25 ans de carrière avec le concert Middle of Everywhere, un clin d'œil à l'album qui a tout changé pour eux, Middle of Nowhere, lancé en 1997. 25 ans de musique, pour des garçons d'aujourd'hui 36 ans, 34 ans et 31 ans. Faites le calcul. Les voix des trois jeunes surdoués n'avaient pas encore mué qu'ils étaient déjà auteurs-compositeurs-interprètes.

Après deux opus livrés sous étiquette indépendante en 1995 et 1996, la tornade MMMBop les fait connaître en 1997. Plusieurs titres extraits de Middle of Nowhere leur ont permis de se forger une notoriété chez le jeune public : Where's the love, I Will Come to You, A Minute Without You, Weird, Madeline, Thinking of You, Man From Milwaukee. Une pop-folk commerciale travaillée, aux thèmes approfondis et aux arrangements soignés.

Fin 1997, la bande proposait un disque de Noël de grande qualité, Snowed In, qui fait probablement encore partie de la discographie d'hiver de plusieurs, et dont les deux décennies seront soulignées prochainement avec la galette Finally it's Christmas.

En 2000, les frères originaires de Tulsa, dans l'Oklahoma, rappliquaient avec This Time Around, une nouvelle collection originale encore plus mature que la précédente, dont, entre autres, la pièce-titre, et l'accrocheuse If Only, ont beaucoup tournoyé sur les ondes radiophoniques.

À travers plusieurs compilations, rééditions et relectures acoustiques, Hanson a aussi dévoilé Underneath (2004), The Walk (2007), Shout it Out (2010) et Anthem (2013). Plus tôt cet été, la troupe laissait aller l'adorable vidéoclip de I Was Born, leur nouveau simple, dans lequel ils apparaissent entourés de leurs nombreux enfants (Isaac en a trois, Taylor, cinq, et Zachary, quatre – de quoi faire frémir celles qui les voyaient dans leur soupe jadis!).

À l'époque où leurs collègues plus âgés des Backstreet Boys causaient l'hystérie dans les stades grâce à leurs jolis minois et leurs chorégraphies léchées, en chantant en playback des textes dont ils n'avaient pas écrit un mot et en se dandinant sur des accords qu'ils n'auraient peut-être même pas su jouer eux-mêmes, les Hanson suscitaient un certain respect chez les connaisseurs, qui reconnaissaient leurs talents de musiciens et de mélodistes. Et, bien que leur étoile ait pâli, les trois jeunes hommes n'ont jamais abandonné leur passion, n'ont à peu près jamais pris de pause prolongée, ne se sont jamais séparés professionnellement pour voir ailleurs s'ils y étaient. Ils ont même lancé en 2013 une bière au nom de leur plus grand succès, Mmmhops!

Manque de charisme

Sur scène, ceux qui ont la tignasse blonde moins longue qu'avant donnent dans la sobriété, chacun à son instrument : l'aîné Isaac à la guitare, Taylor aux claviers, et Zachary le cadet à la batterie, épaulés d'un guitariste et d'un bassiste invités. S'agite aussi près d'eux un omniprésent caméraman, à l'affût des réactions enthousiastes du parterre pour fins d'éventuel matériel promotionnel.

Si les Hanson sont parvenus à vendre 16 millions d'albums au fil du temps, ce n'est pas parce qu'ils sont flamboyants. Au contraire.

Mardi, on jugeait que les trois bellâtres manquaient cruellement de charisme. Bêtes de musique, oui, mais pas de spectacle. Ils s'adressent parfois à la foule, ressassant souvenirs et mots d'amour, mais on les sent nettement plus à l'aise à piocher sur leurs appareils et à faire vibrer leurs trémolos qu'à jouer le jeu de la séduction. Leur décor, composé d'une toile à l'effigie et aux couleurs de Hanson, dont le logo orne aussi le tambour de la batterie de Zac, laisse également toute la place aux chanteurs et ne nous distrait pas de leur contenu.

Ceux et celles (surtout «celles») qui y étaient, principalement des membres du club de la jeune trentaine, outre quelques exceptions plus âgées, répondaient présent(e)s surtout par nostalgie, mais on a vite constaté que la culture «Hansonnienne» de la salle ne se limitait pas qu'à Middle of Nowhere. Plusieurs morceaux des albums subséquents ont obtenu de dignes approbations, même si, bien sûr, les classiques resteront toujours grands favoris.

Conséquemment, ce sont les tubes Waiting For This, Where's the love (qui a fait s'embraser l'atmosphère en troisième piste), Look at you (sur laquelle plusieurs ont dansé avec énergie), This Time Around (qu'on a littéralement hurlée), Weird (qui a généré une levée massive de cellulaires lumineux), Madeline et I Will Come To You (toutes deux acoustiques, appuyées d'une forte participation du public), I Was Born (dont le «Before» du refrain a fait battre les bras à l'unisson), A Minute Without You, Gimme Some Lovin', l'incontournable Mmmbop (qui a créé un véritable délire, et que la foule aurait pu entonner seule tant elle est connue) et If Only (qui a entraîné une frénésie semblable à celle de Mmmbop) qui ont véritablement secoué le Corona.

Tellement, en fait, qu'on en avait mal aux oreilles à la fin de la soirée. Ce qui nous permet d'affirmer que le rayonnement des frères Hanson n'est peut-être plus ce qu'il a déjà été, mais qu'ils ont encore beaucoup à offrir.

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