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Le maire Coderre promet des «wet shelters» pour les personnes en situation d'itinérance

Il s'agit d'un type de refuge pour les itinérants avec des problèmes d’alcoolisme.
Olivier Robichaud

Denis Coderre aimerait voir des «wet shelters» à Montréal s'il est réélu comme maire.

Ces refuges seraient l'équivalent des sites d'injection supervisés, mais pour les itinérants avec des problèmes d'alcoolisme. Le maire promet d'étudier la question au cours du prochain mandat.

«Quand on parle d'itinérance, il y a des réalités de santé mentale, il y a des réalités de toxicomanie, mais il y a aussi des réalités d'alcoolisme. Alors c'est de savoir comment on peut leur donner le coup de main nécessaire», affirme le maire.

Rappelons que trois sites d'injection supervisés ainsi qu'une unité mobile ont été mis à la disposition des toxicomanes cet été. La mesure vise à éviter les problèmes de santé publique et de sécurité qui découlent du partage d'aiguilles et de l'utilisation de drogues en public, tout offrant des ressources aux toxicomanes.

La même logique s'appliquerait aux itinérants alcooliques.

Cette mesure réjouit Pierre Gaudreau, directeur du Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM).

«C'est un besoin qui est nommé depuis longtemps à Montréal, affirme-t-il. Les itinérants qui boivent beaucoup, ils le font sur la voie publique parce qu'ils ne peuvent pas aller dans les refuges. Ça leur permettrait de faire ça dans un milieu qui dérange un peu moins.»

400 unités dans des maisons de chambre

Le maire a aussi précisé la nature des 400 unités de logement dans des «projets novateurs» promis dans le plan d'action en itinérance 2014-2017 et qui n'ont jamais vu le jour. Ces logements seraient des unités dans des maisons de chambres et ils seraient développés au cours du prochain mandat.

«Il y a eu une situation au niveau des maisons de chambre. Il faut qu'on travaille davantage dans ce sens», affirme le maire, en référence aux sorties du RAPSIM qui dénonçaient la perte de ce type de logement au centre-ville.

Or, le RAPSIM juge que la mesure est insuffisante.

«Au niveau du logement, on est déçus de l'annonce de M. Coderre. On parle de 400 chambres dans un prochain mandat, alors que les besoins sont beaucoup plus criants», affirme M. Gaudreau.

Celui-ci rappelle que la Ville a construit seulement 500 des 1000 logements promis dans son dernier Plan d'action en itinérance. Le RAPSIM réclame la création de 1000 logements supplémentaires.

«La différence, c'est qu'on est en mesure de définir et de réaliser la politique. Quand on dit que c'est comme ça qu'on va créer des logements, et bien ce sera notre faute [si on n'y arrive pas]», répond le maire, qui rappelle les nouveaux pouvoirs de la Ville en matière d'habitation depuis l'octroi du statut de métropole.

Sur l'ensemble, M. Gaudreau estime que le plan du maire comprend des promesses intéressantes, mais que c'est «globalement insuffisant». Il aurait notamment voulu voir des promesses plus concrètes concernant le profilage social, eu égard aux recommandations déposées récemment par une commission conjointe de la Ville.

Autres promesses :

  • Procéder à un second dénombrement des itinérants.
  • Adapter les services à certaines clientèles comme les autochtones, les aînés, les personnes handicapées, la communauté LGBTQ+, etc.
  • Développer des centres de jour et de soir en dehors du centre-ville.
  • Augmenter le nombre de places en refuge.
  • Ajouter un volet autochtone au Programme d'accompagnement en justice – itinérance (PAJIC).
  • Contrer le profilage social et racial.
  • Adapter l'approche de la Ville en collaboration avec les intervenants du milieu.
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