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Collusion et compteurs d'eau: Frank Zampino arrêté par l’UPAC

Des accusations de fraude, de complot, d'abus de confiance et de corruption dans les affaires municipales ont été déposées.
Frank Zampino
La Presse canadienne/Ryan Remiorz
Frank Zampino

L'UPAC a mené une importante frappe ce matin en lien avec l'enquête Fronde, qui concerne le partage de contrats à Montréal et le scandale des compteurs d'eau, entre autres.

Selon un communiqué diffusé mardi matin, huit personnes sont visées par des accusations de fraude, de complot, d'abus de confiance et de corruption dans les affaires municipales. Frank Zampino, ex-président du comité exécutif de la Ville de Montréal pendant une partie de l'administration de Gérald Tremblay, fait partie des accusés.

Parmi les autres accusés se trouvent Bernard Trépanier, grand argentier du parti de M. Tremblay, Robert Marcil, ex-directeur des travaux publics à la Ville de Montréal, Kazimierz Olechnowicz et Yves Théberge, de la firme CIMA+, Bernard Poulin, fondateur de la firme Groupe SM, Dany Moreau, également du Groupe SM, et Normand Brousseau, de la firme Teknika-HBA.

Sept des huit individus visés ont été arrêtés mardi matin. L'UPAC a lancé un mandat d'arrestation contre Bernard Poulin, avant de l'arrêter en après-midi.

«L'enquête policière de l'UPAC visant ce volet a débuté en 2014. Elle met en cause une trentaine de contrats pour des services professionnels, majoritairement des contrats en ingénierie qui ont été octroyés par la Ville, entre 2001 et 2009. En effet, l'enquête tend à démontrer qu'il existait un réseau de firmes de génie-conseil, de fonctionnaires municipaux ainsi que d'un élu qui, entre eux, avaient élaboré un système de partage de contrats en échange de financement politique, de ristournes sur la valeur des contrats mis en cause (160 millions de dollars) ou d'autres avantages personnels», indique l'UPAC.

Selon le corps policier, les arrestations ne visent qu'un seul volet de la vaste enquête Fronde, qui se poursuit. Le scandale des compteurs d'eau ferait partie d'un autre volet.

L'UPAC a obtenu l'aide du Bureau du contrôleur général de Montréal dans le cadre de cette enquête.

En 2015, l'UPAC a mené une série de perquisitions dans les bureaux d'élus montréalais et de firmes de génie ou de construction. Dessau, Catania, SM et BPR, entre autres, ont tous reçu la visite des enquêteurs.

Projet Montréal réclame un examen de conscience

Tant le maire Denis Coderre que la chef de l'opposition Valérie Plante ont salué le travail des policiers dans ce dossier. Mme Plante estime toutefois que certains membres de l'Équipe Denis Coderre devraient procéder à un «examen de conscience».

«Il y a encore des gens qui sont assis au conseil municipal qui sont d'anciens membres d'Union Montréal. Alors pour toute la question du financement des partis politiques, je crois qu'ils vont devoir faire un examen de conscience pour s'assurer qu'ils n'ont rien à voir avec les erreurs du passé», a-t-elle lancé.

Lionel Perez, Harout Chitilian, Aref Salem, Alan DeSousa, Jean-François Cloutier, Jean-Marc Gibeau, Jim Beis, Dominic Perri, Mary Deros et le président du conseil Frantz Benjamin ont tous été élus sous la bannière d'Union Montréal avant de se joindre à Denis Coderre. Des membres d'Équipe Barbe, Équipe Anjou et Équipe Dauphin Lachine étaient également membres du parti de Gérald Tremblay, tout comme le chef de Coalition Montréal Marvin Rotrand et la mairesse d'Outremont Marie Cinq-Mars.

M. Coderre estime qu'on ne doit pas assimiler ses collègues aux allégations de corruption qui pèsent contre d'autres anciens membres d'Union Montréal. Il s'est félicité d'avoir mis sur pied le Bureau de l'inspecteur général.

«On est passés à une autre étape, à un nouveau chapitre. Je pense que si les gens ont confiance à nouveau, c'est parce qu'on a ramené une certaine stabilité, une certaine équité et on s'est donné des équipements qui nous permettent de lutter contre la corruption et la collusion», affirme-t-il.

D'autres démêlées

Frank Zampino subit présentement son procès dans une autre affaire de corruption, cette fois liée au scandale du Faubourg Contrecoeur. Ses coaccusés dans cette affaire sont les dirigeants de Construction Frank Catania.

Selon des documents obtenus par divers médias en 2015, le consortium formé par Catania et le Groupe SM aurait accepté de laisser Dessau et Simard-Beaudry remporter le contrat des compteurs d'eau, le plus gros contrat jamais accordé par la Ville de Montréal. En échange, Catania obtiendrait le site du Faubourg Contrecoeur.

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